Dimanche ! « Mauvaises » pensées et autres…

   

Finalement, à lire les publications qui défilent sur ma page d’actualités Facebook, et quel qu’en soit l’objet, je constate un grand conformisme chez leurs auteurs. Rares sont ceux, en effet, anonymes, parce que masqués, ou pas, à sortir de leur bocal idéologique pour nous surprendre d’une réflexion personnelle. Cela vaut pour les adeptes haineux des diverses sectes complotistes ou les militants et soutiens inconditionnels, souvent violents, d’une « cause » philosophique ou politique. J’observe aussi qu’échappent à  ce comportement moutonnier quelques personnalités qu’on aimerait rencontrer ailleurs que sur les réseaux sociaux ; et qu’elles ont souvent, pour ne pas dire toujours, le goût des livres et de la littérature.

À propos de livres, se tient toute cette fin de semaine dans ma petite ville un salon à eux consacré. Hier, j’ai écouté pendant quelques minutes Didier Daeninckx, un auteur de polar catalogué à l’extrême gauche –– que j’ai longtemps suivi. Il s’entretenait avec une animatrice de la médiathèque du Grand Narbonne, sous un petit châpiteau bien rempli, de son dernier ouvrage. J’ai cru comprendre qu’il y était notamment question de la corruption des élus –– dans la Ville de Saint Denis ; et je l’ai quitté au moment où il affirmait qu’il n’y avait plus de conscience critique, que les citoyens n’étaient que des consommateurs soucieux de passe-droits, emplois, aides ou subventions… Un constat certes caricatural, mais qui n’est pas sans résonances avec certaines caractéristiques propres à nos sociétés  marchandes fondées sur la seule recherche autocentrée de l’utilité immédiate et de l’intérêt maximum.

Sur ce sujet, le hasard faisant bien les choses, j’apprends, à la lecture du Midi Libre d’hier encore, que le sénateur de l’Hérault, Robert Navarro, l’ancien premier secrétaire de la fédération socialiste de ce même département quand y régnait Georges Frêche, avait été définitivement condamné avec sa femme, qui était sa « chargée de mission » et son attachée parlementaire, pour abus de confiance à, notamment, 3 ans d’inéligibilité. L’affaire portait sur des billets d’avion payés, pour un total de plus de 85.700€ entre 2004 et 2010, par la fédération socialiste qu’il dirigeait, pour des voyages en famille à Prague, Ljubljana, Budapest ou Marrakech. Je note que les nombreux adorateurs de Georges Frêche, dont Robert Navarro était la « créature » et le premier porte-flingue sont, aujourd’hui comme hier, d’une éloquente discrétion ; et constate aussi que ce sénateur avait opportunément réussi à se faire étiqueter LREM avant l’élection d’Emmanuel Macron à la Présidence de la République.

Ce matin, entre café et tartines de pain beurrées, relisant les notes prises dans les « Mauvaises pensées et autres » de Paul Valéry, je m’arrête sur celle-ci : « La Société ne vit que d’illusions. Toute société est une sorte de rêve collectif. Ces illusions deviennent des illusions dangereuses quand elles commencent à cesser de faire illusion. Le réveil de ce genre de rêve est un cauchemar… »

Bon dimanche !

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