Ne pas désespérer malgré tout du visage de cette France montré ces derniers jours !
Il y a un siècle, à l’échelle du temps numérique, des faiseurs d’opinion nous expliquaient que l’insécurité ressentie par les français n’était qu’un sentiment, une illusion, une bulle spéculative artificiellement créée par des promoteurs d’un ordre moral et politique qualifié de réactionnaire par les plus modérés de nos clercs médiatiques. C’était aussi un temps ou l’anti-racisme et la lutte contre les discriminations de toute nature figuraient au premier rang des priorités nationales dans le débat public idéologique et politique . Un temps aussi où l’autorité de la loi, des maîtres, des oeuvres et des valeurs communes au vivre-ensemble étaient contestées jusque dans leurs fondements philosophiques et politiques. Un temps, le nôtre, un temps sans Histoire dont on fait encore semblant de croire qu’elle ne serait plus tragique ; un temps enfin où l’on s’efforce de nous faire oublier combien la civilisation n’est qu’un faible et fragile vernis (Freud …)
Ces derniers jours pourtant, dans ce pays qui se donne à voir en exemple universel de la concorde et de l’union autour de valeurs issues des Lumières, dans ce pays qui sans cesse doute de sa propre histoire et de ses propres repères éthiques , dans ce pays où l’on ne croit plus en rien ou presque ont éclaté des bouffées de haines communautaires et politiques annonciatrices d’un véritable désastre moral.
Et pourtant, de ce triste et déprimant constat , je n’en tire pour moi et pour ma France, aucun désespoir . Tout simplement parce qu’il « … ne m’est pas possible de renier tout à fait la foi de ma jeunesse en un nouveau redressement, malgré tout, malgré tout. » (S.Zweig : Le monde d’hier). Oui, malgré tout ! Mais à la condition toutefois de rétablir au plus vite l’autorité de la loi et le devoir d’exemplarité que nous doivent nos élites … Il en est encore temps ! Alors, et alors seulement pourrais-je continuer à « relever les yeux vers ces anciennes constellations qui resplendissaient sur ma jeunesse et me console avec la confiance héritée de mes pères qu’un jour cette rechute ne paraîtra qu’un intervalle … » (Zweig, toujours) .
Des constellations que je ne désespère pas montrer un jour, le sourire aux lèvres, au dernier de mes petits enfants …
Mots-clefs : Élites, Loi, Lumières, Zweig
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