Contre-Regards

par Michel SANTO

Les « dindons de la farce » de Marcorignan peuvent à présent glouglouter !

Le « terrain » s’éclaircit, si on peut dire, entre le Domaine des Lebrettes et la commune de Marcorignan ; cette zone où était prévues la création d’une prison et d’une « aire de grand passage ».

La première,  même toute virtuelle, est cependant toujours imaginée par les « autorités »  sur la seule commune de Lézignan, qui dispose de terrains en grand nombre jouxtant l’autoroute et parfaitement adaptés à ce genre d’équipement (Je me demande d’ailleurs pourquoi cette option lézignanaise n’a jamais été envisagée quand, en pleine campagne des législatives dernières, la députée sortante faisait la promotion de cette prison. Mais bon, passons !).

Quant à l’aire de grand passage, la voilà, elle aussi, rangée aux « dossiers à revoir » en des temps incertains ; et en d’autres lieux que celui initialement  pressenti sur la commune de Narbonne.

Son maire, Didier Mouly, a décidé en effet de ne pas modifier son Plan Local d’Urbanisme (PLU), modification qui  était la condition préalable et nécessaire pour permettre au Grand Narbonne  de réaliser – c’est la Communauté d’Agglomération qui seule en a la compétence –  cette « aire » programmée sur le « papier » pour le mois de juin, juste avant la saison des grandes migrations des « gens du voyage ».

Ce qui met en difficultés Jacques Bascou, le président du Grand Narbonne, d’autant que les maires du voisinage, pourtant membres de sa majorité, ainsi que le député Alain Perea, son ancien vice-président, n’en veulent pas non plus !

Les « dindons de la farce » de Marcorignan peuvent donc à présent glouglouter. Cette zone  devrait conserver pour un certain temps encore sa vocation viti-vinicole : un projet important de cave coopérative sur un terrain de 10 hectares appartenant à la Ville de Narbonne, est, en effet, actuellement à l’étude… À suivre !

Une petite carte postale de Rosas (Roses)…

Le ciel était bas et gris hier matin quand j’ai pris la route en direction de Rosas (j’ai du mal à l’écrire en catalan). Il était bleu et sans nuages quand j’y suis arrivé sur le coup de midi. Un temps et une heure à  s’installer à la terrasse de « La Sirena ». Trois ans déjà que je ne m’étais pas assis à une de ses tables, face à la mer. Ce qui fut vite fait, impatient que j’étais d’y goûter ses magnifiques « tapas ».

Cliquer sur l’image pour l’agrandir.

Mon choix (difficile !) : croquettes de morue et ail frit ; asperges grillées (parfaites : huile d’olive, oseille et gros sel) et petits calamars à la plancha (une merveille !). Pour terminer, tout simplement un sorbet (mais deux boules !) :  citron et mandarine… Rien de très compliqué, mais quel plaisir ! Puis balade, détente et rêveries sur un banc du front de mer, la chaîne des Pyrénées et ses sommets enneigés d’un côté, le golfe de Rosas et ses vagues jouant avec le soleil de l’autre…

Loin de tout (enfin presque) ; et pourtant si près, dans l’espace… Une dernière image : celle d’un avion filant vers une destination exotique. Trop loin !

De l’usage idéologique des « petites lignes » en Occitanie, comme ailleurs…

     

Je le confesse, jusqu’à dimanche matin j’ignorais le nom de l’élu de la Région Occitanie-Pyrénées-Méditerranée qui, dans son instance exécutive, avait la « charge » des « mobilités ». Une lacune dans ma connaissance de l’institution régionale enfin comblée par la lecture du dossier dominical que le Midi Libre a consacré à « Ces petites lignes d’Occitanie qui ont tout des grandes » (!)

Jean-Luc Gibelin (PC), donc, puisqu’il s’agit de lui, y déroule un argumentaire qu’on peut aussi lire sur les nombreux tracts en circulation sur tous les réseaux à l’exception cependant du ferroviaire perturbé par des mouvements de grève dite – joliment – perlée .

Son souci, nous précise-t-il, à la première question posée par un anonyme journaliste du quotidien régional « est de veiller à ce que ces lignes à vocation touristique, à connotation historique, restent dans la convention TER… »

Mais s’interroge notre mystérieux rédacteur « 40 voyageurs par jour (en semaine) entre La Bastide et Mende, est-ce suffisant et rentable ? ». À quoi le « monsieur Train » de la Région rétorque qu’il «  n’est pas question d’accepter qu’on nous assène un niveau de présence et de fréquence… Je ne serai pas le vice-président qui ferme cette ligne ».

Autrement dit, n’y aurait-il qu’un voyageur par semaine sur cette ligne, elle serait maintenue. Comme toutes celles qui sont tout autant sous-utilisées… ou qui pourraient être réouvertes (je pense – j’ironise – à celles de mon environnement immédiat : Narbonne/Bize-Minervois ou, plus touristique encore, Narbonne/Mouthoumet…)

Qu’il faille maintenir en activité certaines lignes peu fréquentées, sans doute, mais, contrairement à ce qu’affirme Monsieur Gibelin, il lui faudra faire, quoi qu’il en dise, sur ce réseau des « petites lignes » aussi, des choix (comme dans le passé !).

En effet, entretenu pendant des années a minima (les financements ayant été orientés vers le réseau LGV et son déploiement) des investissements massifs et coûteux, hors de portée de la Région sont nécessaires sur l’ensemble du réseau (« petites lignes » et TER compris). D’autant qu’à cela s’ajoutent les demandes sans cesse réitérées, par la voix de sa présidente et celle de nombreux autres élus de métropoles, communautés d’agglomération et villes, d’ouvertures de LGV et de gares TGV, alors que la SNCF et l’État n’en ont pas  les moyens.

On peut donc  légitimement s’interroger sur ce que cachent en réalité les déclarations pétries de bonnes intentions  de monsieur Gibelin – il n’est pas le seul ! La clef pour comprendre cet ensemble de contradictions étant peut-être dans cette toute petite phrase – un éclair de lucidité ! – en fin de l’entretien cité : « Il y a des ayants droit au transport où qu’ils habitent ». Des ayants droit au transport, pas des ayants droit exclusivement au train, en effet… Ce qui suppose en vérité des choix, selon les territoires, pour les satisfaire, entre les différents modes de transport (Bus, covoiturage, train) en les rapportant aux moyens financiers disponibles ; et qui relève de la responsabilité d’un vice-président en charge des « Mobilités » et non de la seule SNCF !

De petites phrases au cours d’un entretien en disent parfois long sur de « petites lignes » ; en Occitanie comme ailleurs… 

Jeudi soir, une minute de silence et une réunion du conseil municipal aussi…

     

Jeudi, à 18h30, j’étais à l’ouverture de la réunion du conseil municipal de ma bonne ville de Narbonne. Dans la salle ouverte au public, quatre personnes environ -– à l’exclusion des deux ou trois agents de la police municipale. Quand Didier Mouly, le maire, a demandé aux conseillers municipaux présents d’observer une minute de silence en hommage au colonel Arnaud Beltrame, le vide de cette grande « salle commune » m’est apparu soudain comme le symbole même d’un certain état, disons « spirituel », de notre société. Je sais que cette remarque peut surprendre certaines personnes, mais, en la circonstance, sans doute encore pris par l’émotion du sacrifice de celui qui désormais figure au rang de nos héros nationaux, c’est ainsi que « j’écoutais » ce moment solennel de silence. Moment vite suivi d’une courte déclaration de Didier Mouly, annonçant qu’il demandait à son adjointe, madame Rapinat, d’étudier sur quel « boulevard ou bâtiment public » inscrire désormais le nom d’Arnaud Beltrame. Initiative qu’impatiemment j’attendais…

Adresse au maire de Narbonne, ainsi qu’à tous les autres…

Le convoi funéraire d’Arnaud Beltrame, gendarme mort lors l’attentat de Trèbes, se rend aux Invalides, le 28 mars 2018 © agence Sipa. L’Opinion

Monsieur le Maire,

Je n’aurai pas la ridicule outrecuidance d’ajouter au beau discours du Président de la République d’autres mots que les siens quand il rendit ce matin l’hommage de la nation tout entière au lieutenant-colonel Arnaud Beltrame ; un nom devenu désormais celui de « l’héroïsme français ».

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