Contre-Regards

par Michel SANTO

Bing Bang territorial ! Christian Bourquin pour , mais contre en Languedoc-Roussillon !

Bing Bang territorial ! Christian Bourquin pour , mais  contre en Languedoc-Roussillon !
Après la confirmation par F.Hollande de vouloir mener à bien la réforme en profondeur de notre mille-feuilles administratif en divisant par deux le nombre des régions , supprimant les départements et réformant – pour accroitre leur lisibilité, leurs compétences et leurs assises démocratique – les intercommunalités, C.Bourquin se fend d’un communiqué orwelien – fichier joint – dans lequel il s’en félicite , tout en n’en disant rien qui puisse contredire son apologie de l’existant promu en modèle de la réforme annoncée ;   un modèle de langue de bois politicienne à étudier dans toutes les officines de com. Faut dire que la sienne est gratinée ! Une confirmation que les présidents et élus des régions et des départements , pour beaucoup et de gauche et de droite, vont tout faire pour résister à ce nécessaire bouleversement institutionnel. En Languedoc Roussillon, nous n’avons donc rien à attendre d’eux pour aller de l’avant et le temps est donc venu , pour les inter-communalités – seules à même de pouvoir s’exprimer, parce qu’elles y ont un intérêt évident – de s’exprimer sur la grande région qui aurait leur préférence. Dans notre environnement immédiat, je verrais bien celles de Perpignan, de la Narbonnaise et du Carcassonnais se prononcer pour une fusion de Midi-Pyrénées et du Languedoc-Roussillon – en laissant le Gard à Provence-Alpes-Côte d’Azur, pourquoi pas ? Allez Messieurs, courage ! on suivra ! … 

Épictète du jour !

Garde-toi d’estimer heureux un homme choisi pour une charge officielle, ou très puissant, ou jouissant, pour une raison ou une autre, de l’estime publique. En effet, si l’essence du bien réside dans ce qui dépend de nous, il n’y a de raison ni d’être jaloux, ni d’être envieux. Quant à toi, ce n’est pas général, magistrat ou consul que tu veux être, mais libre ; or, pour y arriver, il n’y a qu’un chemin : le mépris de ce qui ne dépend pas de nous.

http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/file/epictete_manuel.pdf

Chroniques de Narbonne : le retour de la voiture en centre ville ?

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Eh bien voilà nous y sommes ! Devant cette maladie politique bien française qui affecte notre classe politique. Qu’elle soit de l’Etat ou de nos collectivités. De Paris ou de Narbonne … Prenez la place du Forum, par exemple . Elle avait retrouvé une certaine beauté. Plus de voitures garées anarchiquement. Changement d’équipe municipale, et les revoilà !  Les voitures . Pourquoi? pour satisfaire la demande d’un commerçant. Qui la veut piétonne, mais veut voir aussi les voitures tourner autour . Comme dans un manège ! Autant dire que je ne mettrai plus les pieds aux terrasses des cafés . Qui la font vivre, pourtant … Pareil pour les Barques de Cité et de Bourg pour lesquelles je crains le pire. Heureusement que des commerçants lucides s’en émeuvent , et le font savoir. Quant au résident de centre ville que je suis, en alerte , il saura le moment venu aller plus loin, s’il le faut … Pour l’heure, ne faisons pas de procès d’intention . Et parions sur le bon sens et la défense d’un centre ville résolument moderne . Un centre historique où l’on vient pour se promener, visiter , consommer … et non pour rouler sur quatre roues , bader les terrasses et les passants, et y empuantir l’atmosphère … Un centre ville première destination touristique urbaine de Narbonne et de ses environs !

Chroniques de Narbonne : le retour de la voiture en centre ville ?

L’élégance serait elle aujourd’hui un très vilain défaut !

L'élégance serait elle aujourd'hui un très vilain défaut !

 

Le spectacle du monde s'offre à nous de plusieurs points de vue. Du haut d'une montagne ou au ras d'une rue. C'était d'une terrasse que je ce matin là, je le contemplais. Enfin! Que je l'observais plutôt sous sa forme la plus banalement humaine déambulant sur la place de l'hôtel de ville – qui pourrait être celle de n'importe qu'elle cité – par un bel après-midi ensoleillée d'avril. Une catégorie s'en détachait par son allure et son accoutrement. Les mêmes pantalons en toile synthétiques beige couverts de poches, les mêmes tennis et les mêmes appareils photographiques pour les hommes; le même ennui aux pas lourds et distraits pour toutes et tous. Le genre " touriste décontracté " – ou aventurier de pacotille, certains vont jusqu'à porter des chapeaux de brousse ! – , qui tend à devenir l'universelle attitude en tout lieu et toute heure et toute circonstance. Le nez collé à son smarphone,  il parcourt la terre entière dans son salon ou son bureau, comme il déambule dans les rues de Narbonne ou de Rio… Cela va sans doute heurter les esprits modernes et branchés qu'il nous est demandé d'être , mais , sur l'instant de ce matin là, ce monde m'est apparu dans toute sa pauvre et inélégante naïveté. Pour tout dire: vulgaire ! Le souci de donner à voir une construction de soi un tant soit peu esthétique , agréable à la vue comme aux sentiments , semble en effet l'avoir abandonné au profit d'une éthique de l'insignifiance –  il est vrai, conforme à l'esprit de notre temps … Qu'on ne se méprenne cependant pas ! L'élégance, pour moi, ne se résume pas aux seuls vêtement classiques ou de prix . Que de " précieux et précieuses " ridicules exhibants leur avidité du paraître et de l'argent ! Elle est évidemment protéiforme ; elle hait la vulgarité, la superficialité, elle transcende la simple notion de beauté sous peine de n’être qu’un beau vernis, qui toujours finit par s’écailler ; elle répond à cette question : que fais-je au monde ? Mon destin serait-il de n'avoir que faire de mon prochain, de ne pas chercher à m’élever intellectuellement et moralement, à me complaire dans mon ignorance ? La dignité, physique et comportementale, est , en vérité, l'ultime dessein de l'élégance

Texte :

« Le parfait artisan décida finalement qu'à celui à qui il ne pouvait rien donner en propre serait commun tout ce qui avait été le propre de chaque créature. Il prit donc l'homme, cette œuvre à l'image indistincte, et l'ayant placé au milieu du monde, il lui parla ainsi : « Je ne t'ai donné ni place déterminée, ni visage propre, ni don particulier, ô Adam, afin que ta place, ton visage et tes dons, tu les veuilles, les conquières et les possèdes par toi-même. La nature enferme d'autres espèces en des lois par moi établies. Mais toi, que ne limite aucune borne, par ton propre arbitre, entre les mains duquel je t'ai placé, tu te définis toi-même. Je t'ai mis au milieu du monde, afin que tu puisses mieux contempler autour de toi ce que le monde contient. Je ne t'ai fait ni céleste ni terrestre, ni mortel ni immortel, afin que, souverain de toi-même, tu achèves ta propre forme librement, à la façon d'un peintre ou d'un sculpteur. Tu pourras dégénérer en des formes inférieures, comme celle des bêtes, ou régénéré, atteindre les formes supérieures qui sont divines »

 Pic de la Mirandole. Discours sur la dignité de l'homme. 1486 ou 1487.

De Cyril Northcote Parkinson : « Tout travail tend à se dilater pour remplir tout le temps disponible »

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Alexandre Moatti est le directeur de la publication science.gouv.fr et l’éditeur du site bibnum . Il est aussi un ami  qui , récemment, me disait préférer Cyril Northcote Parkinson à Auguste Detoeuf . Un Detoeuf et son célèbre  « Propos de O.L.Barenton, confiseur » (Éditions du Tambourinaire, Paris, 1951), qui m’avait été offert par un de ses collègues ingénieurs en chef des Mines, quand j’exerçais au Ministère de l’Industrie . Un recueil de maximes sur la vie des affaires qui a connu un succès comparable à celui du célébrissime Parkinson. Dutœuf était, précision utile, un ingénieur polytechnicien qui sur le tard de sa vie a entrepris de philosopher avec humour sur son expérience des affaires. 

Pour vous donner une idée du personnage, voici quelques unes de ses «  pensées  :  «  Il n’y a de bonne politique que celle du juste milieu. Le difficile n’est que de savoir où il est.  p.32 . De quelque façon et par quelque moyen qu’on décompose une collectivité en groupes (choix, ancienneté, examens, concours, tirage au sort), dans les divers groupes, la proportion des imbéciles est la même. p.137 . Beaucoup de médiocres réussissent. La médiocrité rassure… Et d’autres sur ce site : au fil de mes lectures .
Sur le conseil d’Alexandre, je suis donc allé voir ce qu’en dit Claude Riveline   de Parkinson ! ( texte intégral dans le fichier joint , que je vous laisse découvrir) . Un Parkinson plus proche de Rabelais et de Courteline , lui aussi , que le même Riveline fait pourtant lire depuis toujours à ses élèves de l’École des mines, fonctionnaires du Corps des mines et ingénieurs civils, dans le cadre de ses enseignements de gestion. C’est dire le sérieux avec lequel Riveline prend ces deux auteurs ! Comme cette loi de Parkinson en témoigne, pour lui donner raison :
 «  Tout responsable dans une entreprise a le sentiment d’être débordé et ne cesse de réclamer une aide pour le décharger d’une partie de son travail. » de sorte que :   «   tout responsable souhaite multiplier ses subordonnés et non ses rivaux, il préfère qu’on lui adjoigne un subordonné ce qui lui conférera autorité et prestige plutôt qu’un égal qui peut se transformer en rival. »
 Si, de surcroît, on considère que «Tout travail tend à se dilater pour remplir tout le temps disponible », il advient que tout responsable est de nouveau « surmené » et réclame un subordonné supplémentaire; et , par répercussion en cascade de ces deux lois , Parkinson conclut à la pléthore des effectifs ( qui croissent par multiplication spontanée ) ainsi qu’à leur inefficacité ( puisque le travail nécessite plus de temps et plus de personnes ).
Il suffit d’observer l’évolution des effectifs des fonctionnaires dans l’ensemble de nos fonctions publiques pour constater les profondes vérités des lois de cet honorable et facétieux Cyril Northcote…
Avant de vous plonger dans le texte de Claude Riveline, une dernière maxime d’ Auguste Detoeuf  «  Réfléchir. – Attendre quelques jours avant de ne pas changer d’avis. »