Contre-Regards

par Michel SANTO

La leçon de Camus.

Le 4 janvier 1960, Albert Camus se tuait dans un accident d’automobile. Il y eut des éloges sincères. Et d’autres qui ne l’étaient pas, prononcés par ceux qui, de son vivant, ne « voulant pas désespérer Billancourt » au nom de la défense du « socialisme réel », l’avait traîné dans la boue. Ceux là même qui préférèrent avoir eu tort avec Sartre et qui occupent toujours les esprits d’une « petite bourgeoisie intellectuelle » toujours prête à cautionner, au nom d’un anti-américanisme pathologique, les diverses formes de terrorisme et de fanatisme pourvues qu’elles se présentent sous les traits d’un peuple idéalisé ou d’une classe dominée.

Camus avait pourtant averti que le bacille de la peste veillait et veillerait jusqu’à la fin du monde; et qu’il était tapi au plus profond de nos consciences, fussent-elles éclairées par la recherche du bonheur ici-bas.

Cette leçon, je l’ai comprise un peu tard. L’attrait et le charme d’une posture romantique sans risque, théorisée  par les détracteurs de Camus, étaient à l’époque trop puissants pour des jeunes gens avides de changer le monde.

Depuis, il est mon compagnon de route… 

De Carcassonne à Peyrepertuse.


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Georges Frêche a été reçu, à la mi décembre, en grande pompe, à Carcassonne. Jean-Claude Pérez, le nouveau maire et Alain Tarlier, le tout aussi nouveau président de la CAC (communauté d’agglomération du Carcassonnais) lui ont demandé, solennellement et genoux à terre, de reprendre la gestion de la Cité. La splendeur et la notoriété de ce joyau du patrimoine de l’humanité ne pouvaient laisser insensible la légendaire humilité de « notre » président de Région : «  il y aura de gros travaux car on n’a pas touché à la Cité depuis 130 ans. Je ne suis pas contre le fait de récupérer la Cité, mais je pense que c’est à la ville de Carcassonne de reprendre la Cité. »  Autrement dit, «  si je suis réélu et si vous insistez, braves gens, je vais vous la relooker moi cette Cité. Ouais ! »    A la manière sans doute du Château de Peyrepertuse où il verrait bien, nous dit-il, un téléphérique !!! (Sic). Je m’étonne encore, le jour des Rois approchant, que personne n’ai suggéré à notre éminence la création d’un métro aérien reliant l’ancestrale Cité au mythique Château. En ces lieux où souffle l’Esprit, nos édiles locaux manquent manifestement d’ambition…

Vive la crise!


Narbonne pète la santé et ses
commerçants du centre ville entendent nous le faire savoir par la voix de leur président qui, désormais, parle comme un employé municipal. Un effet sans doute de la mise à disposition d’un fonctionnaire territorial auprès de son association. Mais laissons cela de côté, qui n’a pas d’importance, pour nous réjouir de ce vent d’optimisme, qui nous porte à espérer :
« Qu’avec la santé, sous un ciel clément et avec ardeur, le coeur de ville entend battre très fort en 2010. ». Et à  nous persuader que nous vivons dans la seule ville du monde qui ne connaît pas et ne connaîtra jamais la crise. Sans nous préciser cependant que cela fait près d’un demi-siècle qu’elle cumule toutes les caractéristiques d’un territoire socialement déclassé et que la crise est chez elle une réalité de tous les jours. Un vent d’optimisme certes bienvenu en ce début d’année, mais qui finit, par habitude, par se colorer du vert de l’insouciance, et, par confort, par emporter tout esprit critique dans les basses eaux de la démagogie.

La main de Jean Louis Debré.


Après le calamiteux sommet de Copenhague et le malheureux
voyage de Cécile Duflot , le désastreux couperet du Conseil Constitutionnel. Qui s’offre, pour la Saint Sylvestre, « la taxe carbone ». Pour la plus grande joie de Claude Allègre, qui n’en demandait pas tant, et pour le plus grand embarras de l’opposition, qui devra faire de la surenchère. Certains s’étonnent que le gouvernement n’ait rien vu venir, d’autres insistent sur le camouflet des Sages. En réalité les gains pourraient s’avérer positifs pour Sarkozy. A gauche, si l’on excepte Ségolène, et chez les Verts, dos au mur, ce sera du « toujours plus fiscal » et à droite de la droite du toujours moins. La balle, pardon, la taxe, reviendra nécessairement au centre et…but !

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