« Sauver la planète », c’est d’abord et avant tout des rapports de forces politiques…

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En Europe et en France en particulier, on aime bien se raconter des histoires. Il faudrait ne plus prendre l’avion, manger moins de viande, rouler à bicyclette, en trottinette ; boycotter les GAFA, les grandes surfaces… Bref, consommer moins de marchandises , de services et d’énergies fossiles ; autrement dit se mettre sérieusement et drastiquement au régime, pour limiter le réchauffement climatique et sauver la planète. Les français, plus que tout autre peuple, me dit-on, souhaitent y contribuer, mais à une condition cependant, et  non négociable : qu’on ne touche pas à leur pouvoir d’achat, si ce n’est pour l’augmenter (!). Que personne ne voit dans cette double exigence une contradiction logique m’a toujours paru comme le comble de l’hypocrisie sociale et politique. Une hypocrisie d’autant plus manifeste que  la diminution des émissions de CO2 au plan mondial dépend des plus gros émetteurs : USA, Chine, Inde, Brésil, dont les plus « pauvres », et les plus importants en nombre d’habitants (Chine, Inde, Brésil etc…), demandent aux plus riches de financer leur transition énergétique* ; ce qui reviendrait, pour ces derniers, à leur transférer de fait du « pouvoir d’achat ». La lutte contre le réchauffement climatique est donc, d’abord et avant tout, une affaire de rapports de force politiques, plutôt que de bons sentiments et de comportements individuels. Et ce dans un contexte mondial qui suppose une longue période de  diète plus ou moins forcée dans les pays riches. Les opinions sont elles prêtent à s’engager dans cette voie pour « sauver la planète ». La « philosophie » des mouvements sociaux des derniers mois, et ceux d’aujourd’hui, en France, notamment, m’en semble fort éloignée.

 

*À la COP25, seuls 80 États, qui ne représentent que 10,5 % des émissions mondiales de CO2, ont présenté ou se sont engagés à présenter une nouvelle contribution climatique nationale (NDC) en 2020. Les plus gros émetteurs manquent à l’appel. D’autre part, le nouvel exécutif européen n’a pas réussi à embarquer tous les membres de l’Union dans l’objectif de neutralité climatique (qui concerne tous les gaz à effet de serre et pas que le CO2) en 2050, mesure phare du Pacte vert européen, présenté le 11 décembre. Lors du Conseil européen, la Pologne a refusé  en effet de s’engager, sans toutefois bloquer l’adoption des conclusions.

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