L’atrocité des naufrages de migrants a fait réagir les médias, notamment sur le rôle des pays membres de l’Union européenne pour secourir les clandestins en mer. Mais qu’en est-il des passeurs responsables de ces atrocités ? Et surtout comment éviter ces drames atroces sinon en intervenant directement sur les lieux où s’organisent ces trafics? C’est à dire dans les ports libyens d’où partent ces cargaisons d’hommes, de femmes et d’enfants, dont beaucoup périssent en mer. Ce qui suppose que les États de l’Union Européenne y envoient leurs forces armées sous le contrôle et avec un mandat clair de l’ONU.
Le vertige de l’avenir et la fabrique de l’actualité…
« Qu’est ce que l’actualité? Ce que fabriquent et distribuent des organes de diffusion spécialisés ( le système médiatique organisé ). À ne pas confondre avec le réel historique. Si ce réel constitue la matière première des entreprises d’information, le produit final livré sur le marché est très loin de le refléter dans toutes ses dimensions historiques, économiques,sociales… Selon les intérêts, attentes, de leurs « propriétaires » et/ou les présupposés idéologiques et politiques, de leurs rédactions, et de leur « lectorat », le « réel » est tamisé, hiérarchisé et servi sous une forme qui assure durablement la viabilité économique de ces entreprises. Le politique prend en charge lui aussi évidemment le réel historique et son actualité au sens où je viens de la définir. Il en est, de surcroît, une composante majeure: en effet, la commentant il participe de sa production permanente. » Ces quelques notes, rapidement jetées dans mon « bloc », maladroites, je comptais les développer, à l’occasion d’un article un peu plus fouillé sur ce sujet. Et puis je tombe sur un billet de Maxime Tandonnet qui me semble parfaitement les illustrer. Le voici, sans autres commentaires que sa propre conclusion:
Source : Le vertige de l’avenir Maxime TandonnetLa trêve estivale de juillet-août se prête au recul et à la hauteur face aux événements. Pourtant, l’avenir est une chose que l’on n’a pas forcément envie de voir, avec son cortège d’incertitude est d’angoisse. “Ni la mort ni le soleil ne se peuvent regarder en face” écrit François Mauriac (Mémoires intérieurs). J’y ajouterais volontiers “l’avenir”. Le dernier rapport de l’ONU sur l’avenir de la population mondiale est ainsi passé inaperçu en France. Pourtant, sa lecture donne le vertige. En 2100, la terre sera peuplée de 11,2 milliards d’habitants contre 7 aujourd’hui. La seule population de l’Afrique va quadrupler, atteignant 4,2 milliards et faisant de ce continent le plus peuplé de la planète. L’Inde sera la première puissance démographique devant la Chine avec 1,5 milliard d’habitants. Le Nigéria dépassera les Etats-Unis et à lui seul, comptera plus d’habitants que l’Europe toute entière qui perdra d’ici là 14% de sa population. Le bouleversement en cours soulève des interrogations gigantesques: l’Afrique dans ces conditions peut-elle relever le défi incommensurable de son développement économique et social? Et sinon, que devient-elle? Que reste-t-il en tout cas de notre pauvre Europe et de ses peuples en 2100? Quelles sont les issues planétaires sur le plan de la pollution et de l’environnement? Des matières premières et de l’énergie? De l’alimentation et des ressources en eau potable? Dans cette poudrière, quelle place doit avoir le monde occidental et comment concevoir son unité, son leadership face aux défis gigantesques des décennies qui viennent? Parfois, je me dis que le maelström de l’actualité quotidienne, les polémiques, les passions et les querelles du quotidien ne sont guère que des leurres pour nous détourner des vraies questions qui touchent au futur de l’humanité. Celles que nous n’avons pas envie de voir ni d’entendre…