Articles marqués avec ‘Antisémitisme’

Combattre l’antisémitisme, sans honte , sans haine et sans peur …

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À chaud, ces quelques mots. Pour exprimer ma honte et ma peur! Ma honte et ma peur devant tant de haine et de violences  orchestrées contre les juifs de France aux motifs d’une guerre qui ne nous concerne en rien; ma honte et ma peur quand fusionnent dans les manifs des fanatiques rouges et verts au nom d’une politique d’Etat qui n’est pas la nôtre ; ma honte et ma peur quand s’en détachent les plus fous d’entre eux pour s’attaquer aux synagogues et aux commerces de Sarcelles , après qu’en France et à Toulouse on ait tué des juifs parce que juifs , s’en souvient-on encore ? Ma honte et ma peur, disais je , comme autant de raisons pour me battre sans état d’âme contre cette plaie de l’antisémitisme qui suinte dans nos banlieues et qui ne cache plus son nom ; me battre encore et toujours enfin contre cette lâcheté de nos élites qui trop longtemps l’ont tue pour que leurs auteurs ne désespèrent point de la République…

Siné et les loups.

Avec l’ affaire Siné, un vieux monsieur qui vient de se faire virer de Charlie Hebdo pour avoir écrit des lignes indignes sur Jean Sarkozy, remonte à la surface un antisémitisme à prétention sociale. Celui d’une certaine gauche qui amalgame le Juif à l’argent, à la banque et au capitalisme, et Israël à  » l’extermination » des palestiniens, l’Amérique impérialiste de Busch et l’oppression des musulmans.  Une « gauche » qui n’hésite plus à s’afficher dans les colonnes de nos grands quotidiens et dans les commentaires de ses lecteurs. Et qui, dans notre histoire, n’est pas sans titres de bassesses. Ainsi Proudhon, le père de l’anarchisme français, écrit-t-il dans ses Carnets (1858 ) à propos de la «race juive»: «Demander son expulsion de France, à l’exception des individus mariés avec des Françaises; abolir les synagogues, ne les admettre à aucun emploi […]  Le Juif est l’ennemi du genre humain. Il faut renvoyer cette race en Asie ou l’exterminer» Et le jeune Marx lui‑même, d’assurer, dans un discours douteux dans La question juive écrite en 1844 alors qu’il séjournait en France: «L’argent est le dieu jaloux d’Israël, devant qui nul autre dieu ne doit subsister» Quant à Jaurès , pourtant déjà acquis à la cause dreyfusarde, il déclare encore, en juin 1898, non sans ambiguïtés : «Nous savons bien que la race juive, concentrée, passionnée, subtile, toujours dévorée par une sorte de fièvre du gain quand ce n’est pas par la fièvre du prophétisme, nous savons bien qu’elle manie avec une particulière habileté le mécanisme capitaliste, mécanisme de rapine, de mensonge, de cor­ruption et d’extorsion. Mais nous disons, nous : ce n’est pas la race qu’il faut briser; c’est le mécanisme dont elle se sert, et dont se servent comme elle les exploiteurs chrétiens.» En pleine crise identitaire et dans un climat d’antisarkozisme haineux, la tentation du bouc émissaire juif ressurgit donc.Et pour la plus grande joie des émules de Maurras et de Drumont, elle vient d’une gauche radicale et intellectuelle qui, malheureusement encore, bénéficie d’un statut d’instance de légitimation idéologique. Sombre temps, les loups arrivent…