Chronique de Narbonne et de la Grande Région.Régionales2015: l’accord PS/PRG suffira-t-il pour que Carole Delga obtienne la présidence de la future région?
Le 19 juillet, rendant compte de la délibération votée par le conseil Régional du Languedoc-Roussillon contre le choix fait par le gouvernement de donner à Toulouse le statut de capitale régionale, j’écrivais ceci:
« On se demande, à l’entendre (Damien Alary), s’il est toujours le premier vice-président annoncé de Carole Delga, dans l’hypothèse, très compromise aujourd’hui, où elle serait élue à la tête de la future grande région. À moins qu’il anticipe une reprise des négociations et un accord avec le PRG, qui l’enverrait dans les marges du pouvoir, à la troisième ou quatrième place, pour le plus grand profit de madame Pinel et de Didier Codorniou … Ce qui n’est pas à exclure – voir mon billet sur le sujet. Par cet acte et le soutien des autres élus socialistes, le message ainsi clairement adressé à Solférino serait une fin de non-recevoir. Bref, il souffle comme un vent de panique dans les rangs du PS. Et, chaque jour qui passe, ses concurrents de gauche lui prennent des parts de marché. Un, en particulier, qui n’a pourtant pas encore livré bataille, ni levé d’armée: Philippe Saurel, le Président de la métropole de Montpellier. Mais l’Art de la guerre, n’est-il pas, selon Sun Tzu, de soumettre l’ennemi sans combat… »
Le 27, donc, lors d’une conférence de presse commune, Messieurs Cambadélis et Baylet annoncent s’être mis enfin d’accord sur les points suivants, en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées: Alary sacrifié et relégué à la troisième place, affublé d’un titre honorifique de Président Délégué, et Codorniou exfiltré ou pas dans le 34 (1) comme tête de liste?, à la quatrième, derrières le binôme de tête Carole Delga/Sylvia Pinel. Le scénario que j’avais envisagé, ou à peu près… J’attends maintenant avec impatience les réactions de Damien Alary, qui disait tantôt:
« Il en est hors de question. J’irai au bout du binôme que je forme avec Carole Delga. Je reste dans ce tandem. Je suis favorable à un accord avec le PRG. Mais il ne faut pas un accord à n’importe quel prix. Ce serait une faute politique grave et inacceptable pour le Languedoc-Roussillon »
Et de la tête de liste désignée par les militants socialistes du 34, Hussein Bourgi qui, je crois savoir, était aux premières loges de cette négociation. Ses troupes départementales doivent apprécier!
Philippe Saurel, lui, a réagi illico en annonçant dans la foulée et devant le boulevard électoral qui lui est, de fait, offert:
« Je présenterai des têtes de listes départementales fin août ».
Un dernier sondage donnait 22% au PS et 16% aux Verts et Front de Gauche réunis, et 9% à Philippe Saurel sur son seul nom. Dans cette configuration, Carole Delga, tête de liste du PS, même avec l’apport du PRG est clairement minoritaire à gauche. Autre question, que proposer à la liste Onesta, Front de Gauche réunis, au second tour, les postes clefs au sein de l’exécutif étant déjà répartis entre PS et PRG. Compte tenu du rapport des forces gauche/droite, aujourd’hui, et de l’organisation de campagne des « partis » de feu la gauche-plurielle, la clef de cette élection, dans toutes les hypothèses, sera entre les mains du président de la métropole de Montpellier. Pour une présidence de la Région à gauche … ou à droite.
(1) La tête de liste du PRG dans le 34 devrait être Virginie Rozière… (mis à jour à 13heures 50)