Le niveau monte! Carole Delga, dans Midi-Pyrénées Politiques du 14 août, qui sort ce genre d’argument pour justifier la création d’une présidence déléguée:
Midi-Pyrénées Politiques. Votre été est « pourri » par une polémique sur la création d’une présidence déléguée au profit de Damien Alary. Vous défendez ce projet ?
Carole Delga. Dans les régions qui fusionnent, une présidence déléguée est utile. Il faut arrêter de dire aux gens que tout est simple et facile. Pendant une période transitoire, c’est utile d’avoir un président délégué en charge des politiques de convergence. Il va falloir des convergences dans le domaine ferroviaire ou des politiques environnementales. Le président délégué peut être en charge de ce travail. Je ne vois pas ce qu’il y a de choquant. Au point de vue budgétaire, cela ne va coûter plus cher et cette présidence déléguée pourrait intervenir uniquement pendant le 1er mandat.
La menace saurélienne et la pression radicale, semble faire trembler, les dirigeants socialistes. Et, comme je l’évoquais dans un court billet du 6 juin, ils seraient prêts à sacrifier l’actuel président du Languedoc-Roussillon, Damien Alary, le numéro 2, aujourd’hui, derrière la tête de liste Carole Delga, pour y installer à sa place Didier Codorniou, et sceller ainsi un accord qui lui attribuerait la première vice-présidence de la future Grande Région LRMP, à lui ou madame Pinel.
Plusieurs élus du Parti radical de gauche ont visité, hier après-midi, le musée des Abattoirs à Toulouse. Sylvia Pinel, ministre du Logement, de l’Égalité des territoires et de la Ruralité était accompagnée par l’ancien international de rugby et maire de Gruissan Didier Codorniou, de Dominique Salomon, vice-présidente du conseil régional de Midi-Pyrénées, déléguée à la culture et de Frédéric Lopez, président du groupe des Radicaux de gauche au conseil régional du Languedoc-Roussillon.
Le photographe les a fixés devant « La dépouille de Minotaure en costume d’Arlequin », que Pablo Picasso a conçu avec Luis Fernandez en 1936 pour la pièce « 14 Juillet » de Romain Rolland, afin de célébrer symboliquement le premier quatorze juillet du Front Populaire. En réalité, une oeuvre entièrement réalisée par Luis Fernandez. Picasso, comme pour beaucoup d’autres oeuvres signées de lui, s’est contenté d’apposer quelques touches finales au travail de son ami espagnol…
Nul hasard, évidemment, dans cette mise en scène. Il est établi maintenant, en effet, que le PRG se prépare à partir seul aux régionales de décembre 2015, en Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon. La décision finale est pour l’instant suspendue aux résultats de la rencontre entre Baylet et Valls, avec un portefeuille ministériel à la hauteur des ambitions du patron du PRG, certainement à l’ordre du jour. Mais Philippe Saurel est lui aussi dans la course, et sera le même jour chez le premier ministre, avec les mêmes ambitions…
Revenons donc à cette toile, et à son sens politique, très chargée symboliquement. Que voit-on au premier plan? Un Minotaure mort en habit d’arlequin soutenu par un géant ailé à tête d’aigle qui évoque la figure d’Horus, dieu solaire égyptien; ainsi que de très puissantes allusions tauromachiques propres à l’univers de Picasso. Le message envoyé des Abattoirs de Toulouse – autre message collatéral! – est clair: la course ( au sens taurin du terme ) entre PRG et PS n’est pas terminée.
Pour la grande région Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon, Le PS a désigné depuis longtemps sa tête de liste : il s’agit de la secrétaire d’Etat Carole Delga, qui mène déjà campagne avec Damien Alary, l’actuel régent du Languedoc-Roussillon, en numéro 2. Et Christophe Borgel, député PS de la Haute-Garonne, le monsieur élections au PS, vient de le déclarer tout net : « Le PRG n’aura pas la tête de liste. Ils l’ont déjà eu pour les Européennes dans la grande circonscription PS. Rappelons que 11 des 13 départements de la future grande région sont détenus par le PS ». Une tête de liste que Jean-Michel Baylet revendiquait pour la ministre du Logement, la Tarn-et-Garonnaise Sylvia Pinel. Conséquence, si le PRG ne plie pas, Sylvia Pinel conduira une liste autonome, avec ou sans Philippe Saurel et ses amis.
Disons-le franchement, ce n’est pas la construction de logements sociaux qui a motivé le déplacement de madame Pinel, la ministre radicale de gauche du Logement, hier à Narbonne. Ses préoccupations sont plus intéressées, si je puis dire. Nous sommes à 7 mois des régionales, et le patron de son parti, monsieur Baylet, n’écarte pas l’idée d’y partir seul. En tout cas, il fait monter la pression auprès du PS pour, le moment venu, éventuellement, négocier des places en position de force. C’est donc en préparation d’un futur voyage de noce que Sylvie Pinel est venue à Narbonne. Reçu par l’heureux élu, Didier Codorniou, c’est en sa compagnie, et sous son ombrelle, qu’il a été porté à la co-présidence du PRG de l’Aude. Une publication de bans, en quelque sorte. Radicale et osée. Politiquement j’entends…