« Très saint Père, êtes-vous social-démocrate ? » Dans l’avion qui le ramenait de Strasbourg à Rome, un journaliste français a osé poser cette question au pape François. Une question typiquement française! Dans ce pays, en effet, vous n’existez et n’êtes reconnu que sur un axe politique Gauche-Droite. Un axe qui départage aussi, au plan moral, ceux qui seraient prédestinés, si j’ose dire, à porter le Bien incarné dans toutes les représentations symboliques et politiques par la Gauche et dont la vocation, toute messianique, serait de combattre les forces du Mal, qui, elles, conséquemment, n’agiraient qu’à Droite. Un manichéisme de principe évidemment étranger à un pape, qui, en réponse à cette stupide question, fit observer que son « camp » était celui des Évangiles et de la doctrine sociale de l’Eglise , etc, ajoutant : « Merci pour cette question qui m’a bien fait rigoler ! » (sic). Et notre journaliste de se faire renvoyer à ses habituelles catégories de pensée politiciennes, minuscules et tellement réductrices…
Contre toute attente, le patron de l’OCDE a délivré un satisfecit au gouvernement (quelques heures avant le début de la réunion prévue de longue date), validant les réformes engagées en France. D’après le chiffrage établi par l’OCDE et dévoilé dans un communiqué, si ces réformes étaient menées à bien, elles pourraient augmenter le Produit intérieur brut de 3,7% en dix ans, c’est-à-dire générer 0,4 point de croissance de plus par an. L’Organisation de coopération et de développement économique juge en particulier « important que le gouvernement aille de l’avant avec les mesures en préparation concernant les professions réglementées et les secteurs de l’électricité et du gaz ».
« Notre pays peut se défaire et se donner à Marine Le Pen« , a déclaré Manuel Valls, ce samedi 14 juin devant le conseil national du parti socialiste. Le pense-t-il vraiment, alors que plus de 70% des français considèrent détestable l’image du FN.
L’UMP est vent debout contre la réforme territoriale avec quasiment les mêmes mots et arguments que le PS lorsque le gouvernement Fillon avait fait passer la sienne. Et ce malgré que , dans cette affaire, depuis plus de 20 ans, le diagnostic soit partagé par ces deux grands partis – Ce qu’il convient de faire aussi ! Dés lors se pose la question de savoir si , dans ce pays, nous serions condamnés à poser en principe que , dans l’opposition , un parti de gouvernement devrait systématiquement , et sans inventaire, s’opposer à toute initiative de ce dernier .
FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN : L’UMP est-il encore de droite ? Le PS est-il encore de gauche ? Les frontières idéologiques se brouillent de plus en plus, et seuls les clivages partisans semblent subsister. L’historien des idées François Huguenin fait le point pour Figarovox. François Huguenin est historien des idées et essayiste.