De ce texte, voici ce qu’en dit son éditeur François Bon:
On est en 1921. La première guerre mondiale finie, le monde s’ébroue, et ça concerne aussi bien la politique ques les arts, et la façon de vivre ensemble. Dada et le surréalisme ont éclaté. Ceux qui ont survécu à l’horreur la portent dans leurs phrases. Dans ce contexte de chaos et d’éveil, dans cette fatalité de la violence et de la domination, quelle responsabilité pour les artistes, et notamment les écrivains et poètes ? Comment se révolter, et comment s’assurer que l’ancien ne conditionne pas le surgissement du neuf ? C’est un texte sombre et âpre, qui pose les problèmes et limites de l’engagement. Qui mesure à chaque pas le défi personnel de l’art à ce qu’il affronte au dehors. Où se situer dans les extrêmes, comment garder distance dans l’agir ?
Quelques pages de mon livre numérique, pour se distraire avec les faits divers de Fénéon. Humour grinçant et plein de tendresse tout à la fois. Un style inimitable, et un genre créé par lui dont il reste le maître absolu…
Pour qui connait Gil Jouanard, sa présence sur Facebook était tout simplement impensable. Et pourtant il y est, et nous invite à aimer sur sa page Schubert, Jacques Douai, Fréhel…, que nous aimons. Il y écrit aussi, de temps à autre, de petites et subtiles réflexions comme celle-ci, datée d’hier, je crois:
« Les réseaux sociaux ont en commun une ambiguïté en ce qui concerne la motivation de ceux qui y insèrent leur ego. Certains en usent pour se désenclaver dans cette humanité qui les ignore ou les isole. D’autres y trouvent ou croient y trouver l’occasion d’exprimer des idées qu’ils estiment être singulières ou qu’ils supposent partagées par ceux qui incidemment les partagent. Un certain nombre les utilisent comme on le fait des pages publicitaires d’un journal et y annoncent qu’ils vont faire, ou ont fait, ceci ou cela, publié tel livre, participé à tel événement ou à telle exposition. On en voit qui y recherchent l’âme sœur (ou le corps accueillant et disponible). Il y a ceux qui veulent intervenir sans frais mais de façon péremptoire dans les affaires du monde ou les événements circonstanciels dont « on parle » passagèrement. Quelques écrivains rentrés ou avortés les confondent avec un espace éditorial. On peut aussi y délivrer son instinct ludique (je confesse que je suis couramment de ceux-là). Un lied de Schubert, intitulé « Die Post », résume une attente, jamais satisfaite : celle de la lettre qui va tout changer et nous signifier qu’on est aimé, voire même que non existe. Facebook est moins pathétique car, plus trivialement, intimement ouvert à tous les vents. Mais si l’on sait lire et écouter, c’est bien un cri identitaire qui s’exprime au fond d’une bouteille confiée au hasard des flots d’anodins bavardages. En gros, disons que c’est mieux que rien, dans cette solitude foisonnante où s’use laborieusement notre dérisoire temps de vie. »
À cette réflexion de Gil, François Bon apporte ce petit commentaire: « oui, bon, on peut aussi dire que c’est la même fonction qu’aller au bistrot et le même plaisir, sauf qu’on choisit ailleurs que géographiquement les copains avec qui on y va ?! » et celui ci encore: « et puis les empêcheurs d’amitié on peut toujours les dégager discrètement, ce qui n’est pas possible dans la vie réelle ». Bien vu !
NB: Le site de François Bon le tiers livre est (ici)
Celui-là est vraiment routinier. Peu importe l’heure à laquelle vous le voyez, il est toujours vêtu, l’a toujours été, d’un costume gris : il a trois costumes identiques, qu’il porte tour à tour. Il a trois paires de gants foncés, trois paires de chapeaux. Il se réveille à sept heures moins cinq et se lève à sept heures.