Articles marqués avec ‘Gilets Jaunes’

Le congrès des Gilets Jaunes des Pyrénées Orientales a tourné au vinaigre …

Plus de 500 sympathisants du mouvement des Gilets jaunes se sont rassemblés au centre culturel de Cabestany, dans les Pyrénées-Orientales. Un centre culturel (!) mis à leur disposition par le maire communiste de cette commune – parmi les plus riches des PO. L’affiche était spectaculaire et les GJ n’ont pas déçu : ce fut un beau « bordel » ! C’était donc hier que se tenait ce congrès fondateur.  Acte 1 : la présence des médias – bien que tous invités ! Hourvari au fond de la salle. Cris, Huées. Occupation du pied de la tribune. Vote à main levée : présence acceptée. Acte 2 ! À la tribune un GJ prend la parole. « Ton nom ? ». « On le connaît pas ! ». Réponse : « Micro ! ». Huées, cris. Il cède, le donne ! D’autres prennent la parole. Brouhaha. « Abrège ! » « Ta gueule ! » Les jurons fusent, on s’envoie des noms d’oiseaux. Deux camps s’opposent : les structurants, les informels.  Acte 3 ! Au bout de 3 heures, la moitié de la salle a déjà quitté le centre. Rien n’a été décidé. Si ! Rendez-vous aux péages ! Ah, j’oubliais ! Le maire, Jean Vila, a confirmé la commande à l’association des ferronniers catalans d’une esquisse pour une sculpture représentant un couple de Gilets Jaunes (hétérosexuel ! ce qui devrait provoquer une nouvelle polémique.) Il sera installé sur un rond-point de la commune qui « portera leur nom à jamais ». Je ne sais plus quel grand théoricien marxiste prétendait que les germes de la société du futur étaient présents dans les formes d’action des » masses » en lutte. Celle (de société) qui nous a été présentée par les GJ, hier, à Cabestany, m’ a fait beaucoup  rire. Jaune !

NB : billet écrit sur la base d’informations contenues dans l’article de Laure Moysset paru dans l’édition du jour de l’Indépendant (édition Perpignan)

Notes sur quelques aspects de la vie et de l’actualité narbonnaise…

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D’abord cet épigraphe de Miguel Torga : « L’universel, c’est le local moins les murs », pour ouvrir ces notes prises à la volée ; en comprendre le sens.

*Le président du Grand Narbonne annonce par voie d’affiches et de presse sa « révolution » des poubelles. Désormais, les « jaunes », cette année, recevront tous les emballages : les roses, les bruns, les bleus et les blancs. Triés, concassés,  laminés, recyclés… Pour quels usages, à quelles fins ?

*L’envoyé (e) spécial (e) de l’Indépendant sur la ligne de front, prenant tous les risques, rapporte ceci : « A l’initiative des Gilets jaunes femmes, une manifestation s’est tenue ce matin devant le centre des impôts. » Une manifestation ? Elles étaient une vingtaine seulement à vouloir « forcer » sa porte d’entrée. Pourquoi ? : « … pour demander des renseignements notamment sur le prélèvement de l’impôt à la source. » Sans rire !

*Les mêmes (?), dimanche matin, « en colère », aux Halles, aussi nombreuses, noyées dans une foule indifférente et affairée entonnant la Marseillaise suivie d’un « Touzensemble, Touz !… » manifestement appris ailleurs que sur des ronds-points. Sur le côté, un mâle GJ à l’esprit délicatement pornographique :

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*Marc Ortiz, élu municipal d’opposition et conseiller communautaire de la majorité ne sollicitera pas un nouveau mandat. « C’est simple, la façon dont est pratiquée la politique à Narbonne, m’écœure… » Il est « effaré » ! « Catastrophé pour Narbonne et les Narbonnais ». Pourquoi? « Quand je vois que certains ont réussi à faire capoter le projet de crématorium à Montredon-des-Corbières, ça me dégoûte. Pour de très basses raisons politiciennes, on met des bâtons dans les roues à des gens qui défendent simplement le développement économique d’un territoire… » Un crématorium qui contribuerait au développement économique d’un territoire ? Un bouleversement radical de la théorie économique jusqu’ici en vigueur ! Qui aurait jamais parié, en effet, sur ce genre de start-up pour mettre le feu à un territoire en mal d’entreprises innovantes, créatrices de valeur et d’emplois. À propos « d’écœurement », au fait, le dépassement de près de 7M€ du musée NarboVia, voulu par George Frêche (qui devait ouvrir en 2016), soutenu par le Grand Narbonne ? Et le scandale politico-financier du parc de Céleyran, acheté 8M€ et revendu 2 ? Et cette subvention de 2M€ pour l’aéroport de Carcassonne, dont on se demande encore en quoi elle relève de la compétence du Grand Narbonne… Chut !  Chut !

*Ah ! J’attends toujours des élus de la Narbonnaise : maires, sénateur, président d’agglo, conseillers généraux des prises de position courageusement républicaines ; qu’ils se désolidarisent clairement, chacun à leurs manières et sur les médias et réseaux sociaux de leurs choix, des dernières violences et des atteintes aux symboles de la République (tabassages de policiers, destructions de magasins, entrée forcée dans un ministère etc…), à Paris et dans les grandes métropoles ; et qu’ils contribuent de ce fait à pacifier les esprits en isolant les extrémistes de tous bords. Silence ! Lourd de sens. Calcul électoraliste ? Peur ? Les deux ? Silence aussi des GJ, et de leurs soutiens chaudement installés devant leurs ordinateurs, qui continuent à les justifier…

Carnet : Choses lues et entendues…

C’est désespérant : tout lire, et ne rien retenir ! Car on ne retient rien. On a beau faire effort : tout échappe. Çà et là, quelques lambeaux demeurent, encore fragiles, comme ces flocons de fumée indiquant qu’un train a passé. (Jules Renard, dans son Journal).

280 000 personnes, puis 166 000, 136 000 dans les rues marchant, gueulant, cassant, flinguant derrière la banderole d’une intersyndicale ou de LFI, c’est banal, et les commentateurs zappent. Mais vêtues d’un gilet jaune, c’est le peuple, et les mêmes buzzent. Seraient-ils 100 à zader 10 ronds points, ce peuple toujours, Tood, Piketti, Onfray et Alain de Benoist, bouches d’or, en chanteraient les beautés.

Ce matin, au marché de plein air de Bourg, s’adressant à une dame, un marchand de fruits et légumes au traits disons « orientaux », lui demande : « Et avec ça, ma nine ? ». Qui peut encore douter de la puissance assimilatrice de notre langue ?

Ai  terminé, hier soir, « Visite à Godenhom » de Ernst Jünger. Synopsis : dans un pays nordique austère et gris, plongé dans un crépuscule perpétuel hanté par le vent et les oiseaux de mer, une barque emporte 3 jeunes gens, en quête de vérité, vers l’île de Godenholm où vit Schwarzenberg, un vieux sage reclus. Éblouissant ! Voici ce qu’en disait Robert Kanters, dans Le Figaro littéraire :  « Le court récit de M. Ernst Jünger est une oeuvre proprement admirable. Rarement la beauté plastique d’un texte apparaît avec autant d’évidence comme le rayonnement de sa vérité profonde. Par-delà le brouillard de tristesse et de désespoir que nous laissons parfois monter dans notre âme de la sottise et de la méchanceté des hommes et de notre propre orgueil, nous rapportons de cette Visite à Godenholm l’assurance que le soleil intelligible existe pour notre réconfort et notre joie. On n’a pas très souvent l’occasion de parler ainsi d’un livre. Le reste n’est que littérature, et même cabotinage.» (Robert Kanters, Le Figaro littéraire). Pas mieux ! Extraits :

 

La richesse et la puissance, avec toutes leurs images, ne semblaient être que les intérêts, le profit terrestre issus d’un capital invisible. Celui-ci ne s’épuisait jamais, et recommençait à ruisseler comme une source, en tous lieux où survenaient leurs princes, leurs poètes et leurs découvreurs.

Il y avait toujours une conscience, une sapience supérieure à la contrainte de l’Histoire.

Son tourment, l’inquiétude qui l’agitait consistaient en une quête incessante de choses qu’il ne possédait pas. Comme il ne les avait non plus jamais possédées, ces aspirations n’avaient rien de romantique. C’était un malaise, un sentiment confus des pertes imposées par le temps, qui l’agitait. Il ressemblait à la mouche prisonnière de la bouteille, lorsqu’il tournoyait ainsi le long du mur invisible qui le retenait captif. Bien qu’il ne le discernât pas, il ne souffrait que plus profondément de cette limite inexplicable dans l’espace de la liberté. Comme nombre de ses contemporains, et même presque tous, Moltner était écrasé par un sentiment de privation.

« Vous tenterez toujours de vous dérober derrière des mots, quand la situation devient sérieuse : d’où vos souffrances. »

 

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