Insubmersible Duflot ! On l’a croyait coulée par la primaire des Verts ; elle marche à présent sur les eaux. L’ancienne patronne de Jadot, son vainqueur, a finement manœuvré pour l’amener à ne plus candidater à la présidentielle, et sceller un accord avec Hamon. Dans la barque de sauvetage, un nombre disproportionné de circonscriptions réservées aux écolos. Dont la sienne ! Avec la quasi certitude d’être ainsi réélue. Pliée par Jadot à leur primaire, par lui, elle refait surface pour les législatives. Et comment ! Une façon aussi pour Hamon d’achever Valls et d’humilier ses amis en repêchant Cécile. De tous ceux que les primaires ont envoyé par-dessus bord : Juppé, Sarkozy, Valls, c’est finalement la seule qui est toujours sur le pont. Encore qu’une mutinerie des socialistes parisiens n’est pas exclure. Comment dire, ils l’ont saumâtre !
Lundi, à Carcassonne, à l’initiative de Carole Delga¹, les principaux élus socialistes de la région Occitanie-Pyrénées-Méditerranée – présidents de conseils départementaux, députés, sénateurs… – ont décidé de formaliser et d’apporter leur soutien à Benoît Hamon dans un « Appel » au rassemblement, dont ils auraient pu se passer, tant il est… pathétique. Un texte fourre-tout, sans cohérence politique, et susceptible même d’évoluer nous dit-on, où la majorité de ces élus, qui soutenaient et faisaient campagne pour Manuel Valls et la défense du bilan du quinquennat deFrançois Hollande, se placent désormais dans le sillage du vainqueur de la primaire qui, pourtant, n’a jamais cessé, depuis l’élection de François Hollande, d’en combattre la ligne et ses réalisations.
La reconquête de l’hégémonie, à gauche de la gauche, vient de s’ouvrir… ça va cogner ! Cette dernière phrase concluait le billet, en lien, écrit le lendemain de la victoire de B. Hamon à la primaire de la « B.A.P ». L’objectif principal du Ps étant à présent d’affaiblir à tout prix Mélenchon en tentant de disloquer son alliance électorale avec le PCF. La manoeuvre a déjà commencé ; et le terrain est favorable à cette initiative tant les contradictions entre le leader de la « France Insoumise » (FI) et ses alliés communistes sont vives.
Dès demain, la dynamique de la campagne présidentielle va prendre un nouveau tour. Benoît Hamon devra d’abord rassembler ce qui ne peut pas l’être, ou de façon formelle. Les soutiens de Valls, et lui-même le premier, ne feront évidemment pas campagne pour Hamon. Le clivage politique et idéologique est trop profond. Les frondeurs, minoritaires à l’Assemblée, voulaient cette primaire pour abattre Hollande et Valls. C’est fait !
Stupéfaction à la lecture de l’édito de Jean-Michel Servant paru dans le Midi Libre du 7 janvier. Un tract ! Certes pas dans le style « langue d’acier » d’un premier secrétaire fédéral du PS, mais un prospectus tout de même à la gloire de monsieur Hamon.