Il y a des matins, comme aujourd’hui, où, malgré un beau soleil – durera-t-il? -, soudainement, la violence du monde, au bord de votre vie, vous saisi à la gorge et vous laisse dans un état d’indicible égarement. La guerre, dans l’indifférence la plus totale, fait rage en Europe du Nord, en Ukraine, à quelque 2500 km de Paris; sur son flanc Sud, la terreur islamiste étend son emprise dans toute l’Afrique et recrute ses tueurs jusque dans nos banlieues; la poussée migratoire Sud-Nord n’a jamais été aussi forte et déstabilise les grands équilibres sociétaux des pays européens; la Grèce, dans une situation économique et sociale catastrophique, se donne un gouvernement qui refuse d’assumer ses engagements européens et met à l’épreuve la légitimité même de l’Union Européenne;
Billet signé Maxime Tandonnet: « Les navires « poubelles » qui s’échouent sur les côtes européennes chargés de migrants provoquent une émotion intense, fondée sur la conscience des tragédies épouvantables qui poussent les malheureux à fuir à n’importe quel prix, l’ignominie des passeurs criminels qui amassent des fortunes en exploitant la misère et le drame d’une Europe totalement impuissante et désemparée. Au-delà de l’émotion, ces phénomènes nous projettent dans un avenir à la fois si lointain et si proche: 2010.
Ce texte de Laurent Bouvet, Professeur de sciences politiques à l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, je ne l’avais pas lu avant de publier ce matin mon billet rédigé hier soir, sur le même sujet. évidemment , ni le ton, ni l’argumentaire ni la forme ne peuvent se confondre, mais ils partent néanmoins des mêmes prémisses pour aboutir à la même conclusion. Je le livre ici dans son intégralité:
Le temps de la communication politique, et ses effets, est de courte durée. Il nous était promis un discours de François Hollande sur l’immigration « structurant » et nous avons eu droit à une enfilade de poncifs enrobés de vagues considérations humanistes. Des voeux pieux que personne, de bonne foi républicaine ou pas, ne peut pas ne pas faire siennes – dans un monde idéal, assurément! Et déjà effacés tant l’évanescence du propos flottait à des années lumières des préoccupations et des inquiétudes des français – « trop de nos concitoyens se considèrent encore comme des étrangers » et« trop de nos compatriotes ont le sentiment de ne plus être chez eux ».
La patronne du FN détaille un plan d’action alambiqué sur l’Europe dans une interview au Figaro de ce jour: après son élection en 2017, elle présentera un ultimatum en 4 points à l’Union européenne. Puis, en cas de refus (probable) elle proposera aux Français un « référendum sur la sortie de l’Union » . Si les Français le rejettent, Mme Le Pen démissionnera au bout de 6 mois après son élection. Pourquoi ce schéma tortueux, irréel, chaotique, vaguement surréaliste, alors qu’il suffirait de dire franchement, en allant droit au but, si vous m’élisez, la France sortira de l’Union?