Voilà qui est dit ! Les socialistes audois sont en accord avec leur direction nationale : soumission politique et programmatique à LFI et à son candidat premier ministre Jean-Luc Mélenchon ; tandis que dans le même journal, le même jour, Carole Delga, la présidente socialiste de leur Région Occitanie réitère son refus de toute alliance avec eux.
Ce matin, dans le seul journal local de ma petite ville qui jadis fut cependant capitale, le PRG de l’Aude au complet – une vingtaine de militants tout au plus : un « grand rassemblement » selon les normes statistiques de ce micro parti – faisait la « Une » et la photo pour appeler les « sympathisants de gauche » à participer à la primaire populaire et voter pour leur candidate à la Présidentielle, leur nouvelle égérie et pompeuse poétesse, madame Christiane Taubira. Une primaire dont les organisateurs se sont arrogés le droit de départager les candidats de gauche à la façon d’une directrice d’école maternelle, en distribuant à des candidats qui ne le sont pas, notamment et surtout Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot et Anne Hidalgo, des appréciations infantilisantes : «très bien», «bien», «passable» – traduire pour cette dernière par « médiocre » et « nul ». Une fausse primaire « spontanée et citoyenne » donc, outrancièrement ridicule, et dont le seul objectif est en réalité de propulser la candidature-torpille de C. Taubira pour faire exploser ce qui reste encore des partis de gauche. J’observe aussi que, dans ma Région Occitanie où le PRG et ses leaders, peu nombreux, certes, mais qui occupent des positions de pouvoir importantes offertes à eux par un PS maître de la Région et de nombreux Départements, ce dernier assiste, muet, comme une taupe, à cette offensive « liquidatrice » de Taubira et du PRG réunis. À croire que dans l’inconscient collectif de ce dernier, la fin d’un cycle politique de 50 ans qui l’avait amené aux plus hautes responsabilités de l’État, était déjà acté. Quand on en fera l’histoire, on ne manquera pas de relever, anecdotiquement cependant – faut pas pousser ! –, que le PRG n’aura finalement jamais cessé de jouer le double jeu du soutien et de la « trahison ». En attendant, pour reprendre les mots d’un ami, on aura tout vu ! Avec du « mélo » à la façon tortueuse d’Arnaud, jusqu’au comique dodu de François, en passant par le cynisme rageur de Jean Luc, la « fausse naïveté » de Jadot, la démesure tragique d’Anne et la grandiloquente morgue d’une Taubira. Mais quel spectacle, tout de même !
* Les deux primaires organisées par les socialistes avaient rassemblé 2 millions de votants en 2011 et 1,6 en 2017.
* * Un PRG qui n’aura finalement cessé de jouer le double jeu du soutien et de la « trahison » avec le PS.
Le 26 avril, j’écrivais ceci sur ma page Facebook :
En démocratie, que l’opposition politique s’oppose au pouvoir en place, c’est normal et nécessaire. À condition aussi que ses critiques soient l’esquisse où l’expression d’un projet alternatif. Ce matin, à lire ses arguments, après la conférence de presse du Président, son niveau d’argumentation, sa mauvaise foi et l’éparpillement idéologique et politique de ses représentants institutionnels ou pas, on se dit que l’avenir politique de ce pays est bien compromis. Finalement, le seul à tirer quelques bénéfices de cette situation est le Président lui-même ; ce qui ne l’a rend pas pour autant (cette situation) favorable à une sortie de crise positive. L’impression demeure en effet que ces oppositions préfèrent que la France « se plante » pourvu que Macron se plante avec !
Encore aujourd’hui, sur le « fil d’actualité » des réseaux sociaux, l’indignation et la compassion sont à leur comble pour une dame de 73 ans bousculée et blessée lors d’une manifestation interdite, la semaine dernière à Nice…
Le croquis de la semaine de Denis Carrière : Mélenchon « Entre théâtre ce soir et télé réalité «
Vous pouvez agrandir l’image en cliquant dessus. Tous les croquis et caricatures de Denis sont disponibles en cliquant sur: Denis Carrière, en rouge, en haut et à gauche.