Quiconque entre dans Narbonne par l’avenue Hubert Mouly aura remarqué l’avènement de deux programmes urbains physiquement tout proches -mais politiquement antagonistes. Tout d’abord la Salle Multimodale qui, quoiqu’encore invisible, a déjà son panneau ainsi qu’une date d’inauguration, le 18 décembre 2018 (c’est aussi mon anniversaire mais les faits ne sont pas liés). Si elle est réalisée, cette salle sera une réussite incontestable de l’actuelle équipe municipale, non pas en terme d’intelligence du programme, mais de pugnacité politique.
Curieux quand même ces députés de la majorité présidentielle qui dressent des bilans de leur mandature que pourrait présenter un maire, un président d’Agglomération, un responsable viticole, un vice-président de la Région, un inspecteur d’académie… ou un responsable d’une association de développement local. Que je sache, le seul bilan dont ils sont comptables devant leurs électeurs est celui de la majorité à laquelle ils appartiennent, des lois qu’ils ont votées ; et des résultats du gouvernement qu’ils soutiennent au regard des engagements et propositions défendus devant les électeurs qui les ont portés à l’Assemblée ; et au pouvoir. Un ou une députée n’a pas, en effet, de mandat impératif, il représente la « volonté nationale », la « Nation toute entière » et non celle d’un territoire déterminé. Une des raisons, entre autres, pour lesquelles n’est pas exigé, pour candidater à cette élection, de payer ses impôts dans une commune de la circonscription convoitée… Bref ! le qualificatif de« proximité », toujours revendiquéà la veille du renouvellement de leur mandat n’est en réalité qu’un moyen de sauver les apparences. Outre que plus personne ne peut plus ne pas être « normal », de « proximité », à « l’écoute », « réactif », « communicant », et que sais-je encore, pour se « situer dans la modernité » (sic), nos députés en usent surtout comme un leurre. En détournant le regard des électeurs vers des actions dont la réalisation ne dépend en aucun cas de leur pouvoir d’élu, ils tentent ainsid’échapper à leur jugement proprement politique : sur leur parti et leur majorité. Le seul qui compte ! J’écarte volontairement celui – de jugement – que chacun peut émettre sur la personne, sa personnalité, son caractère… son profil, et qui, parfois, se révèle plus déterminant que tout le reste. Lapolitique, et c’est heureux, est aussi une activité, une profession, où l’affectif et le sensible jouent un très grand rôle dans la représentation que l’on se fait de ses principaux acteurs.
Note: Je me permets de faire observer au rédacteur de l’article concernant madame Fabre dans l’Indépendant de ce jour, que cette élue ne l’est pas au « parlement » (avec un petit p), mais à l’Assemblée Nationale. Le Parlement, en France, est la réunion des deux Chambres:le Sénat et l’Assemblée Nationale.
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Dans son édition numérique du mardi 11 octobre, le Figaro illustre un article consacré au dernier rapport de la Cour des Comptes sur l’évolution des finances locales, par une très belle photo de Narbonne. Dans ce rapport il est notamment souligné que seuls 20% des collectivités contrôlées respectent les 1607 heures de travail annuel. C’est dire que, dans un contexte de crise des finances publiques – baisse des dotations de l’Etat et impossibilité d’augmenter encore les taxes et impôts locaux – des marges de manœuvre financières réelles existent.
De centre à centre, la Ville de Béziers est à 28,5 km de Narbonne : 34 minutes en voiture me suffisent pour rejoindre la rue de la République de ma voisine biterroise. Sur des panneaux d’informations municipales on peut y voir depuis hier ces affiches qui font honte à sa devise et son histoire.
Amusante la réaction enthousiaste des responsables et militants socialistes locaux à l’annonce de la création d’une prison dans la Narbonnaise. Une initiative qui , en d’autre temps pas très lointains, aurait été en effet condamnée au motif de sa nature « exclusivement répressive, d’enfermement… » etc… etc… ; et de son orientation si manifestement contraire à des principes politiques et philosophiques qu’incarnaient encore récemment madame Taubira : prévention, « emprisonnement » hors les murs etc… etc…