Articles marqués avec ‘Réchauffement climatique’

Une scène de marché dans Gruissan village …

Sa.30.7.2023  

Les jours de marché, à Gruissan, je les retrouve toujours assis dans le même ordre et toujours à la même table de la terrasse de la boulangerie Bertrand. Des hommes seulement ayant passé la soixantaine, le visage buriné, les cheveux gris, diserts et, d’apparence en tout cas, en bonne forme physique. J’ai compris très vite à leur accent qu’ils n’étaient pas natifs du village ou des environs, mais qu’ils y habitaient de façon permanente. Sur leurs voiliers, sans doute. En effet, leurs conversations tournent souvent autour de leurs nombreux et lointains périples en mer. Aujourd’hui, changement de sujet, le réchauffement climatique était au centre de leur discussion. Très animée ! A l’évidence, de ce que j’entendais, ces hommes étaient bien informés et dotés d’une culture moyenne d’assez bon niveau. Tout y passait, jusqu’à l’évocation de Thomas More et son Utopia, auteur validé par l’un d’entre eux sur Google. Je les écoutais d’une oreille discrète, mais curieuse, pendant que défilait devant nous la foule molle, débraillée et somnambulique de touristes pas tout à fait réveillés. Ils se promenaient, se traînaient plutôt. Leurs enfants étaient à la peine. Leurs chiens aussi. Un homme se distinguait au milieu de ce flux dense et ininterrompu. Grand, massif, cheveux longs, frisés, blancs et moustache foisonnante de la même teinte, il se déplaçait en slalomant, son VTT à la main. Il portait une casquette d’une université américaine et un maillot aux couleurs de l’Inter de Milan, le short sortait vraisemblablement d’un magasin Décathlon. Ici je dois préciser que l’entrée du marché est étroite, moins de deux mètres, et que, sur sa moitié, un dénivelé fait un semblant de marche ; et qu’un étal de tomates du marchand de fruits et légumes voisin et la corde de séparation de la terrasse de la boulangerie où je m’installe tout à côté, la bornent. Un auvent couvrant le tout, qui repose en partie sur un tube monté sur roulettes. Je choisis toujours cet emplacement où je m’amuse à parier mentalement sur ceux qui buteront du bout de leurs orteils en général nus sur cet obstacle – je sais, ce n’est pas bien ! Une personne sur trois, environ. Et qui se retrouve pendant quelques secondes dans des postures et mouvements aériens inédits, ridicules et souvent grotesques – Je n’avouerai pas le nombre de fous rires attrapés à leurs dépens. Comme lorsque ce petit bonhomme, court sur pattes et rond, qui, croyant pouvoir retrouver son équilibre, a cru bon d’accélérer sa course pourtant incontrôlable pour finir un peu plus loin le nez dans l’étal d’aubergines et de melons. Ce samedi matin, et je ne sais pour quelles raisons, quand j’ai vu mon numéro 10 de l’Inter prendre la direction de cette porte de tous les dangers, j’ai craint le pire. Qui est finalement advenu ! Sous le choc, son VTT est parti en roues libres sur le rayon des tomates, tandis que son impressionnant gabarit plongeait dangereusement vers ma table. Dans un geste réflexe plein d’à propos, si on peut dire, il a bien tenté de se rattraper au tube de l’auvent, mais il ignorait évidemment qu’il était monté sur roulettes. Le temps de l’entendre gueuler « putain de marche ! », j’avais sa moustache de grognard dans ma tasse de café crème, ou presque. Le miracle est qu’il soit finalement resté sur ces deux pattes. Pour retenir mes rires et lui permettre de reprendre ses esprits, je l’ai invité à prendre un café. Il a refusé, pensant sans doute que l’accepter eut été manquer de dignité. Puis s’en est allé en pestant après le maire et ses subordonnés. Très vite après cet extravagant numéro de voltige, la conversation sur le réchauffement climatique, elle, avait repris son cours philosophico-politique à la table voisine. L’idéal pour régler tous nos problèmes, disait l’un, serait finalement le mode de vie monastique : vœux de pauvreté, étude, chants, autonomie et autosuffisance alimentaire ; l’autre suivait l’un en invoquant les tibétains et leurs moines safrans – Certes, certes pensai-je, en souriant. C’est à ce moment précis de grande intensité intellectuelle et spirituelle que leurs téléphones portables se sont mis

à sonner dans un invraisemblable chœur aux tonalités exotiques. Un rappel à l’ordre, en quelque sorte : il était l’heure du déjeuner et de clore cette discussion pour retrouver enfin la vraie vie…

L’effondrement climatique de Servigne et Chapelle et la tortue de Mila…

 
 
 
 
 
 
 
 
Ve.28.10.2022
 
Je lis, dans le Monde des livres, la recension, par Roger-Pol Droit, de « L’Effondrement (et après) expliqué à nos enfants… et à nos parents », de Pablo Servigne et Gauthier Chapelle, édité au Seuil, et j’apprends que, pour ces auteurs collapsologues militants, j’appartiens à la génération « des grands-parents, boomeurs qui persistent à ne rien comprendre ». Une hypocrite et sournoise façon de nous présenter pour de dangereux imbéciles, insouciants et aveugles, par intérêt ou ignorance – ou les deux à la fois – au risque d’un effondrement planétaire encouru par notre espèce. Des boomeurs donc dramatiquement irresponsables, des figures emblématiques du Mal que nos deux apôtres opposent à celles du Bien que seraient « des adolescents, atterrés et apeurés, et des jeunes adultes, militants radicaux désireux d’agir ». En attendant l’heureuse et bénéfique extinction de ma génération de boomeurs, Servigne et Chapelle enseigne aussi aux enfants et à leurs parents qu’il leur faut susciter la peur et l’angoisse, qu’elles seraient nécessaires pour agir et renoncer aux manières de vivre actuelles. Des leçons données aux enfants… et à leurs parents qui, je dois le dire, pour n’avoir jamais rien lu sur ce sujet d’aussi pervers, m’ont effrayé. D’autant que, circonstance aggravante, pendant que j’écris ces lignes, Mila, 12 ans, est près de moi, un stylo à la main, en train de préparer un exposé sur les tortues marines. Je lui donne, à sa demande, quelques conseils pour son « plan » et la guide pour se documenter. Je lui ai suggéré notamment un dernier chapitre sur les dangers qui menacent ces reptiles. Leurs prédateurs, certes, mais aussi la pêche industrielle et le réchauffement climatique. Elle est encore trop jeune, mais, plus tard, j’espère avoir le temps de la mettre en garde contre ces missionnaires « verts » qui ne cessent de nous annoncer l’Apocalypse et prônent la « guerre » entre générations, la « guerre » entre elle et moi ; le temps aussi de pouvoir cheminer encore un peu ensemble, sans peur ni angoisse.

Il est temps pour le Grand Narbonne d’en finir avec ses ambiguïtés et contradictions concernant Orano Malvési…

     

Nous avons sur le territoire du Grand Narbonne, avec Orano Malvési, une des cinq usines au monde de raffinage et de conversion du yellowcake sous la forme de tétrafluorure d’uranium. Elle est de ce fait la porte d’entrée du potentiel de production d’électricité décarboné dont dépend en partie l’avenir climatique de notre planète. Toutes les études disponibles montrent en effet que la baisse du réchauffement climatique ne peut pas être assurée sans une combinaison optimale associant énergies renouvelables (ENR) et énergie nucléaire (EN).

Greta Thunberg : ce que révèlent les « passions » et les attaques dont elle fait l’objet…

 

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Nous venons de vivre une séquence médiatique emblématique des deux idéologies en passe de s’imposer et de converger dans les représentations que nous nous faisons de notre avenir sur cette terre, et les formes de gouvernement des communautés politiques qui organisent le présent et anticipent le futur.

« Guerre » contre le climat ! le maire de Bize, notamment, face au PDG de Total, seulement !?…

 
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Bize : les rues inondées © F.Guibal/France 3 pays Audois ; Total : illustration France Info (Villalon Richard/ MAXPPP)

 

Ce titre dans l’Indépendant : « Alain Fabre, le maire de Bize, face au PDG de Total ». Pour quels motifs ? C’est le plus gros émetteur de gaz de France et avec 13 autres de ses collègues, il lui a signifié que s’il ne respectait pas ses engagements de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre, il l’enverrait devant les tribunaux. Et pourquoi ?

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