J’allais l’oublier. Merci Maxime Tandonnet de nous rappeler cet anniversaire.
« Je ne suis pas bien sûr qu’on enseigne encore cette belle date dans les collèges et les lycées. Je vais la tester ce soir sur mes enfants… Le 4 septembre 1870, la République est proclamée à l’Hotel de Ville par une poignée de grands Messieurs, Jules Simon, Jules Favre, Léon Gambetta, Jules Ferry. Elle est d’abord un corps de valeurs: l’intérêt public avant tout, le désintéressement, la volonté générale, le rejet de toute personnalisation du pouvoir, culte de la personnalité, des privilèges, jeux courtisans, histoires de famille en politique, respect du peuple et suffrage universel comme unique source de l’autorité… La République vécue non pas comme l’antithèse de la monarchie, mais comme un mode de comportement dans la vie publique, ne serait-elle pas notre unique planche de salut et espoir de sortir du marasme actuel?… »
Je mets en ligne ce billet roboratif de Maxime TANDONNET . On n’est pas obligé de partager ses options politiques en effet pour ne pas reconnaître plus qu’un fond de vérité dans son point de vue…
Texte de Maxime Tandonnet :
Il est toujours difficile de se repérer à un instant donné dans les grands courants de l’histoire, de s’élever du quotidien, prendre du recul, de la perspective et de se situer aujourd’hui par rapport à la marche du monde.
On peut ne pas partager toutes les options politiques de Maxime Tandonnetet reconnaître néanmoins que son » coup de gueule » d’hier est particulièrement bienvenu .
Après ma réaction « à chaud », à la suite du résultat électoral d’hier soir, je ne ressens ce matin que tristesse et accablement:
– Ce résultat me paraît signer l’agonie du courant politique auquel je me rattache en profondeur, celui des gaullistes favorables à l’Europe unie des nations, au principe de réalité, au renouveau de la France par l’effort, l’ouverture au monde et le rejet de la démagogie. Que reste-t-il de ce courant, broyé entre le politiquement correct et la dérive extrémiste de la vie politique? Et comment peut-on le sauver?
– Le triomphe (même de surface, même exagéré) du fn me blesse profondément dans mon patriotisme, dans ma fierté nationale, au regard de l’image qu’il donne de mon pays en Europe et dans le monde, songeant en particulier aux déclarations et aux positions que ce parti incarne.
– La jubilation hystérique de la presse et des médias ce matin (« la France Front national », etc.) me conforte dans ce que je pressens depuis si longtemps : ce résultat a été volontairement favorisé par le monde de la presse et des médias en quête de sensationnel et dans l’objectif d’embrouiller le jeu politique, de diaboliser les débats de fond, de noyer le désastre politique en cours.
– Le fn en tête, avec environ 10% du corps électoral, crée une situation qui marque une nouvelle étape dans la décomposition convulsive de la vie politique, et l’éloigne toujours davantage de toute perspective de constitution d’une majorité déterminée à résoudre les problèmes de notre pays, économiques, sociétaux, institutionnels, Européens.
– Les événements en train de se produire nous montrent une classe politique qui exclut toute auto critique et remise en cause, s’accrochant à ses dogmes et ses rentes de situation. Il est tout simplement hallucinant que le président de l’ump, dont ce résultat par lequel l’ump perd le leadership de l’opposition, signe l’échec personnel, n’ait pas remis sa démission hier soir, sur le champ. Quant au pouvoir en place, qui répond en annonçant une « baisse d’impôt », mieux vaut ne même pas en parler.
– Le paysage politique français se trouve ainsi de plus en plus à la fois fragmenté et gelé, figé, cimenté dans sa propre médiocrité, n’offrant aucune issue, aucune perspective d’avenir. 10% de l’électorat ont voulu punir la classe politique pour s’être détournée des préoccupations des Français au profit de ses propres intérêts. Malheureusement, ils ont surtout atteint la France. La plongée en enfer n’est donc pas terminée…
Continuons d’échanger, essayons de garder le moral en cultivant nos projets personnels et nos vies privées, et tenons nous prêt si la grande force de l’histoire nous apporte des jours meilleurs.