Illustration : Manuel Valls, Premier ministre de mars 2014 à décembre 2016, à l’Assemblée nationale en décembre 2015. Photo : afp.com / Dominique Faget.
À l’inverse des commentaires à usage tactique des soutiens d’Hamon et du cercle des frondeurs autour de lui réunis, la position de Valls et son choix de voter au premier tour pour le candidat d’En Marche, me semble la seule voie capable de sauver ce qui restera du PS aux législatives, et après. Je m’explique ! Et d’abord évacuons ce que l’on lui fait dire, et qu’il n’a pas dit.
Dès demain, la dynamique de la campagne présidentielle va prendre un nouveau tour. Benoît Hamon devra d’abord rassembler ce qui ne peut pas l’être, ou de façon formelle. Les soutiens de Valls, et lui-même le premier, ne feront évidemment pas campagne pour Hamon. Le clivage politique et idéologique est trop profond. Les frondeurs, minoritaires à l’Assemblée, voulaient cette primaire pour abattre Hollande et Valls. C’est fait !
Jean-Christophe Cambadélis assure que si l’un ou l’autre des frondeurs devait l’emporter le 29 janvier, l’unité du PS ne serait en rien menacée. Ce disant, il postule qu’une victoire de Valls également ne pourrait l’affecter.Une analyse osée !
La primaire de la Belle Alliance Populaire est en train de virer au suicide collectif du PS, d’abord, et de ses satellites, ensuite. Des sacs de farine tombent sur les compétiteurs tous les matins.
Manuel Valls à Evry le 5 décembre 2016. Bertrand GUAY / AFP
Manuel Valls va-t-il adopter dans la primaire du Parti socialiste la posture et le langage qu’il tient depuis toujours affirmant qu’existe au sein du PS deux gauches irréconciliables : celle incarnée par Hollande et lui-même, une gauche de gouvernement qui accepte les contraintes du marché, et celle représentée par Montebourg et Hamon, notamment, une gauche qui les refuse et cultive la mauvaise conscience d’exercer le pouvoir.