Un roman noir de G.J.Arnaud en « Narbonnaise » : « Les jeudis de Julie » !
Sigean est une commune à une vingtaine de kilomètres au sud de Narbonne. Vers 1970, employée dans l’immobilier, Marie Lacaze habite une maison au bord de l’étang à l’écart du centre de Sigean, avec sa fille Julie. Noël, l’époux de Marie, est décédé cinq ans plus tôt ; leur aîné Simon est mort à l’âge de douze ans. Marie reste en contact avec Germaine Marty, la sœur de son mari, qui élève seule sa fille Gilberte, étudiante dans le social. Elle laisse une grande liberté à Julie, âgée de dix ans, qui aime flâner aux abords de l’étang. Le jeudi est encore le jour de repos des écoliers.
Marie ne peut s’occuper de sa fille ces jeudis-là, ni pendant les vacances de Pâques. Suffisamment autonome, cela ne présente guère de risques. Julie parle à sa mère de plusieurs enfants, dont elle est devenue l’amie en son absence. Willy, puis Boris Romanov, âgés de douze ans. La jeune veuve comprend qu’il s’agit d’amis imaginaires. Sa belle-sœur Germaine dénonce Marie à Mme Cauteret, assistante sociale. Proche de sa belle-sœur, cette dame espionne la maison au bord de l’étang, en particulier chaque jeudi. Les gendarmes débarquent un jour au bureau de Marie. Selon le chef Dobart, qui ne masque pas son hostilité accusatrice, Julie vient d’abattre chez elles sa tante. Julie ne nie rien. “Tu n’as ouvert que lorsque nous [les gendarmes] sommes arrivés. Pourquoi ? ─ J’avais peur que Mme Cauteret ne me batte. Je l’entendais qui criais que j’étais folle, que je venais de tuer cette pauvre femme. J’ai préféré rester enfermée dans ma chambre.” Un enfant meurtrier ? Un des thèmes les plus difficiles à traiter dans le polar. Julie ment-elle sur ses jeunes copains ? Marie est-elle une bonne maman ? L’entourage et les services sociaux ne sont-ils les vrais responsables des faits ? Julie ayant avoué, est-elle l’assassin de sa tante ? L’enquête de Marie peut-elle répondre au mystère qui entoure ce crime ? Un beau roman De G.J Arnaud (1978) qui nous « promène » dans une région comprise entre Leucate, Sigean, Narbonne – que connaît bien l’auteur : enfant, il passait ses vacances chez ses grands parents paternels à Leucate… Des moments et des lieux qu’il raconte dans les « Oranges de la mer »…
* Texte largement inspiré de Claude Le Nocher
G.J.Arnaud : Les jeudis de Julie (Fleuve Noir, 1978). Ce roman a été transposé pour le téléfilm “Un soupçon d’innocence” d’Olivier Perray (2010 – diffusion France2) par Sylvie Granotier et Olivier Perray, avec Pascale Arbillot et Mélusine Mayance.
Mots-clefs : G.J Arnaud, La Palme, Les Jeudis de Julie, Leucate, Narbonne, Sigean
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