La « manif » démago des maires contre la diminution des dotations de l’État…

 

fsPq02SWÀ l’appel de l’Association des Maires de France (AMF) présidée par François Baroin, élus et maires se sont mobilisés samedi dernier un peu partout en France pour dénoncer la baisse des dotations de l’État aux collectivités locales, qui pèse lourdement sur le budget des communes et menace selon eux les services publics. Les pauvres! Une manifestation, sébile à la main. Gonflés nos édiles! Rappelons d’abord que François Baroin, lui même, quand il était aux « affaires » dans le gouvernement Fillon, a défendu et mis en oeuvre ces mesures, afin d’inciter les collectivités locales, génétiquement rétives, à participer à l’effort national de diminution des dépenses et des déficits publics. Manuel Valls, poursuit, et il a raison. Pourquoi? Pour une raison simple: c’est tout simplement le seul levier que peut actionner l’État pour les y contraindre,  leurs dépenses de fonctionnement, de personnel surtout, ne cessant d’augmenter (voir le lien en 3). Et que l’on ne vienne pas me dire, comme le serinent nos élus, qu’elles seraient, de ce fait, dans l’obligation d’augmenter conséquemment leurs impôts ou leurs emprunts (ce qui est rigoureusement pareil, l’emprunt étant de la fiscalité différée…) pour maintenir le nombre et la qualité de leurs services publics… Un chantage digne de Sud-rail… Outre le fait que cette baisse des dotations ne représente, pour les communes, « qu’une diminution de 1,84% » de leurs recettes annuelles de fonctionnement, « soit en moyenne 28 euros par habitant », les marges d’économies de fonctionnement et d’investissement non-prioritaires sont grassouillettes. Empiriquement, j’observe en effet, que, dans mon environnement régional, notamment, les festivals n’ont jamais été aussi nombreux ni aussi « riches » – dans tous les sens du terme – ; que l’on continue de recruter du personnel de cabinet « haut de gamme »; que l’on inaugure toujours des salles polyvalentes et projette de réaliser des équipements lourds à vocation sportive  aux taux d’occupation faible et aux coûts d’exploitation élevés; que et que… et que… Bref, que l’on semble continuer comme si la crise des finances publiques, le pacte budgétaire et nos engagements auprès de la Commission Européenne n’existaient tout simplement pas. Faut dire que la pédagogie du gouvernement laisse beaucoup à désirer. D’un côté, l’exécutif ne cesse de rappeler l’impérieuse nécessité de contenir la dépense publique pour honorer l’objectif de réduction du déficit. De l’autre, au gré des mouvements de protestation, se succèdent les annonces de déblocage de crédits exceptionnels, de fonds spéciaux ou de baisses d’impôt, à coups de centaines de millions voire de milliards d’euros. Le 28 mai déjà, en réponse à la protestation des maires et afin de limiter l’impact de la baisse des dotations aux collectivités sur l’investissement public, était mis en place un fonds d’un milliard d’euros pour soutenir l’investissement des communes. De sorte que pour les uns, ce gouvernement est incapable de diminuer ses dépenses et ses déficits, et, pour les autres, que ses promesses ne seront pas tenues ou que l’argent abonde dans des fonds de tiroirs ministériels… Bourré de cagnottes, notre État pourtant sur-endetté. Comment, dans ces conditions, faire entendre à mon voisin et mon buraliste, que le retour de la croissance et de l’emploi nécessite une remise en ordre de nos finances publiques? Faut-il pour cela attendre que les marchés financiers nous y oblige en relevant leur taux d’intérêt. Qu’un bon coup de massue fasse exploser dette et déficits? À  voir défiler et entendre nos élus en charge des budgets de l’État et des administrations publiques, j’en viens à me demander ce qui guide leurs pas de Bercy à nos portefeuilles. Cynisme ou ignorance. À moins qu’ils ne nous prennent pour des cruches – je reste poli! Des cruches qui en ont ras le bol d’être prises pour des poires… Le moment venu, faudra leur rappeler qu’ils sont là pour nous servir. Pas l’inverse.

PS: Je rappelle incidemment que les économies « affichées » jusqu’ici par le Gouvernement ne sont que des économies par rapport à « l’augmentation naturelle – ou tendancielle – des dépenses ». Autrement dit qu’elles n’ont pas diminué d’un seul euro… 

Hashtable:Rendez-nous nos budgets ! Vite, plus d’argent gratuit des autres !

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Des liens pour approfondir la question:

 1/Budget 2016 : opérations de contes à comptes | Le Blog de Nathalie MP.

2/Les grandes orientations du budget 2016

3/Synthèse du rapport de la Cour des Comptes

4/Rendez-nous nos budgets ! Vite, plus d’argent gratuit des autres !

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Commentaires (1)

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    polo

    |

    Michel Santo,
    Félicitations pour cette pédagogie récurrente des réalités enfumées par nos élus.

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