Je m’en voudrais de taxer la modernité triomphante de radotage, mais il faut bien admettre qu’il est des mots et des concepts auxquels il devient de plus en plus difficile d’échapper. Essayez de visiter la moindre exposition artistique sans qu’il soit question « d’explorer un univers de rupture » à travers « une approche inédite » qui nous invite à « repenser notre rapport au temps et à l’espace ». Essayez d’assister au moindre festival théâtral sans que ce soit « jubilatoire », « revisité » ou « décalé ». Essayez de participer au moindre événement sans que ce soit une manière « ludique, festive et éphémère » de « vivre autrement ». Essayez de lire la moindre affiche ou le moindre prospectus municipal sans être interpelé sur votre degré d’écologitude.
C’est demain, mardi 21 juillet, que le PRG doit se prononcer sur sa stratégie pour les régionales de 2015. Enfin! Pas certain… Et l’accord avec les socialistes est bloqué – mon billet d’hier . Pour l’instant! Le parti de Jean-Michel Baylet exigerait, notamment, le poste de 1er vice-président de la Région, déjà promis au PS Damien Alary et 4 têtes de listes. À la manœuvre, le patron des élections et député de la Haute-Garonne Christophe Borgel représente le PS et Guillaume Lacroix, secrétaire général du PRG et conseiller de Manuel Valls à Matignon. Une « planque » où il est censé représenter et défendre les intérêts de Jean-Michel Baylet. C’est dire s’il doit être à l’aise pour ce faire: conflits d’intérêts! et obtenir les 22 places et plusieurs vice-présidences exigées, mais aussi 4 têtes de listes départementales : le Tarn, le Tarn et Garonne, les Hautes-Pyrénées et l’Aude. La première vice-présidence pour Sylvia Pinel , il n’en démord pas, étant non-négociable pour Jean-Michel Baylet. J’ai déjà relaté dans mes billets précédents les réactions et les oppositions des socialistes et du baronnage languedocien, inutile donc d’y revenir et d’y insister. Damien Alary lui même, furieux, campe sur sa première vice-présidence, arguments politiques – sérieux , pour une fois! – à l’appui sur cet étrange ticket féminin, ministériel et exclusivement midi-pyrénéen. Un ticket « invendable » en Languedoc-Roussillon, électoralement parlant – mon billet d’hier. Autre exigence du PRG: une tête de liste pour Didier Codorniou. Dans l’Aude, où les socialistes du cru n’en veulent pas. Ou bien ailleurs? Bref, l’impasse, avec comme obstacle principal Alary. Je ne serai donc pas étonné que sorte du chapeau de Borgel, dans une ultime tentative de raccorder PS et PRG, une de ces solutions politiciennes, baroque à souhait et ridiculement maquignonesque, qui consisterait à sacrifier Alary sous la coupole d’une « présidence déléguée », par exemple. Une fonction honorifique, sans pouvoir, qui ne lui permettrait même pas de participer à la Commission permanente de la Grande Région avec voie délibérative, et de toucher les indemnités légales d’un premier vice-président – je sais, l’argument est mesquin! Je verrais plutôt, de ce chapeau sortir, une présidence déléguée, qui n’a de sens que symbolique, et une deuxième, ou peu importe laquelle, vice-présidence à la Commission Permanente. Le cas Pinel réglé, resterait celui de Codorniou. Non-négociable? Et, si blocage absolu des deux parties sur la tête de liste dans l’Aude, ex-filtration dans quel département du L.R avec le dossard numéro 1? Ou bien « jocker », le PRG passe et accepte le numéro 2 pour le maire de Gruissan dans le 11? Si, sur le papier, ce paquet est possible, la « manip » est politiquement… très problématique et très risquée. En effet, au second tour, et dans un contexte national où le vote sanction des partis de la majorité gouvernementale va peser lourd, que faire avec les Verts et le Front de gauche – ils partiront sur des listes autonomes et éventuellement Saurel, s’il y va lui aussi – qui dépasseront, eux, assurément le seuil de fusion (5%) , un seuil hors de portée pour un PRG seul, dont les frais de campagne ne seraient pas remboursés – et frôleront ou dépasseront le seuil de maintien (10%). Quelles contreparties leur offrir, déjà royalement octroyées au PRG, et, surtout, quelles conséquences – relégations etc… – sur les candidats et les barons du PS têtes de listes? En conclusion, la stricte logique des rapports de force politiques et électoraux voudrait qu’il n’y ait pas d’accord de premier tour entre le PS et le PRG… Mais la politique n’est pas faite que de « rationnel ». Et demain, peut-être, en saura-t-on un peu plus les intentions réelles et les enjeux, notamment « de personnes », qui se jouent entre les deux partis!
Voir aussi l’article de Laurent Dubois ici : Régionales : relations tendues entre PS et PRG, l’accord est bloqué
Et mon billet du 24 juillet ici: https://contre-regard.com/chronique-de-narbonne-et-de-la-grande-region-regionales2015-eelv-front-de-gauche-pcf-unis-au-premier-tour/
Hier, je commentais le commentaire d’un de mes lecteurs fait sur ma « brève » concernant les tractations entre le PS ( qui à la manœuvre ? ) et le PRG ( qui, itou? ), pour sceller une éventuelle alliance au premier tour des régionales de la grande région MidiPyrénéesLanguedocRoussillon. J’y évoquais l’hypothèse d’une première vice-présidence PRG Didier Codorniou, plus « vendable » aux électeurs du Languedoc-Roussillon, d’autres, celle de Sylvia Pinel, rédhibitoire pour les mêmes et le baronnage socialiste régional. Deux ministres du gouvernement Valls issues de Midi-Pyrénées, à la tête de la future grande région ne pouvant leur apparaître que comme une véritable provocation. Le voici, sans retouche:
Longtemps j’ai écouté, tous les samedis matins, sur France Culture, loin de Narbonne, la ville natale de son père et la mienne, Francis Crémieux et son émission le Monde contemporain, animée conjointement avec Jean de Beer. Deux talents, deux personnalités aux fortes convictions ; deux voix politiquement très opposées et cependant profondément respectueuses l’une de l’autre. Journaliste communiste écarté de l’antenne en novembre 1948 en raison de sa participation à une manifestation devant les studios de la Radiodiffusion française, Francis Crémieux n’est réintégré dans son poste de rédacteur en chef qu’en 1981. Jean de Beer, lui , était gaulliste et chrétien. Ancien secrétaire général du Pen Club français, il est l’auteur de plusieurs essais tel le Tombeau de Jean Giraudoux (1952), une étude sur Montherlant ou l’Homme encombré de Dieu (Grand prix de la critique 1963) et l’Aventure chrétienne, en 1981, sur les débuts du christianisme.
Tous deux ont disparu, mais j’ai encore présente à l’esprit, non la teneur de leurs échanges, bien évidemment, mais la vivacité de ton avec laquelle ils défendaient leurs arguments et convictions.
La menace saurélienne et la pression radicale, semble faire trembler, les dirigeants socialistes. Et, comme je l’évoquais dans un court billet du 6 juin, ils seraient prêts à sacrifier l’actuel président du Languedoc-Roussillon, Damien Alary, le numéro 2, aujourd’hui, derrière la tête de liste Carole Delga, pour y installer à sa place Didier Codorniou, et sceller ainsi un accord qui lui attribuerait la première vice-présidence de la future Grande Région LRMP, à lui ou madame Pinel.
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