Chez ma boulangère et mon boulanger, j’y achète les meilleurs pains de Narbonne et de ses environs. Je vous l’ai déjà dit lors d’une précédente chronique, et n’insisterai donc pas au risque de paraître un peu trop complaisant.
Ce n’est pas la qualité de leurs viennoiseries que je voudrais aujourd’hui vanter, ni celle de leurs pizzas ou de leurs quiches! Non, c’est plutôt du petit tas de bouquins que l’on trouve en entrant sur sa droite dont il sera question: un hétéroclite dépôt de livres alimenté par d’anonymes donateurs !
Ce matin donc, figurait en bonne place une histoire de l’archéologie à couverture jaune de la collection « Que sais-je », quelques polars de France-Loisirs, un « poche » de Benoîte Groult, et d’autres encore dont j’ai oublié les titres et les auteurs. Et au milieu de cet ahurissant assemblage, une superbe image, une de celles que nous offre habituellement la maison d’édition « Actes Sud ». En l’occurence celle de la page de couverture d’un ouvrage et d’un auteur qui m’étaient jusqu’alors inconnus.
Elle nous a quitté ce matin Dodo! Dieu qu’elle était belle … Je la revois encore devant les arènes de Béziers un après midi de Féria. À ses côtés Henri. Plein soleil d’août! Droite, élégante … Ses yeux verts et son sourire, si bienveillants! Que dire de son courage face à la maladie et la mort. Sans trembler, elle les a combattues. Digne, élégante. De verdad! Comme elle aimait qu’on combattît » los toros « . Avec sincérité et noblesse. Elle aimait passionnement l’Espagne et son Andalousie. Un amour que nous partagions. Celui d’une terre où le tragique de la vie se conjugue avec la quête du beau » geste « . Toujours et en toutes circonstances! À Séville, le plus beau compliment que l’on puisse faire à une dame croisée dans la rue se dit ainsi: « Que altura! ». Il dit tout du respect que l’on doit à ce don d’exprimer la beauté d’un corps et d’une âme. Dodo, l’avait! Elle rayonnait; elle rayonne toujours, comme ce matin dans la petite église Saint Bonaventure. Nous y sommes entrés sur un Ave Maria « con sevillanas ». La grâce d’un dernier geste, bien dans sa manière. A Dios, Dodo !
Ave María (sevillanas), Coro Rociero Cabañas
Salve Rociera – La Original Dios te salve, Maria, del Rocio Señora. Luna, Sol, Norte y Guia y pastoro celestial. Dios te salve, Maria, todo el pueblo te adora y repite a porfia: como Tu no hay otra
La politesse serait-elle devenue un très vilain défaut ? De celui que notre époque considère, à l’inverse du sens commun, comme la « marque » des esprits libres. De ces esprits que nous offrent en spectacle certains plateaux de télévision où l’insulte et la vulgarité sont élevées au rang de valeurs émancipatrices. C’est la réflexion que je me faisais hier, me promenant dans les rues de Narbonne, après m’être fait bousculer par trois ou quatre personnes sans autres distinctions apparentes que leur âge et leur vêture. Des espèces de zombies modernes aux regards vides et pleins de ce mépris souverain à l’égard de quiconque à le malheur de se trouver sur la trajectoire de leur pauvre chemin de vie.
Cet extrait du dernier livre de Michel Maffesoli porté à ma connaissance par l’ami Alexandre Moatti. Le champion de l’intertextualité, Joseph Macé-Scaron – c’est ainsi que le plagiat est par lui nommé – en prend pour son grade .