La France n’est jamais elle-même qu’en ces temps de « vœux ». Indécrottablement monarchiste ! Du palais présidentiel jusqu’à la plus mesquine sous préfecture, en passant par les différents hôtels : de ville, de département et de région, tout ce que ce pays rassemble de notables, de courtisans, d’affidés, d’adeptes, de quémandeurs et de mercenaires se rassemble pour écouter l’oracle en chaire. Une pratique de « cour » qui fait tâche d’huile dans toutes nos institutions civiles et privées. Ainsi, dans ma petite ville, hier, le Président de la MJC formait-il ses vœux, après que son député-maire les ai faits la veille. Et tout ce petit monde crédule ou intéressé attendant avec impatience, et inquiétude, pour certains, de recevoir la consécration du petit carton de la sous-préfète. Du pain béni pour nos journalistes locaux qui, malheureusement, n’ont pas le talent de plume d’un Saint Simon pour nous régaler des dessous coquins de ces bals masqués républicains, préférant en assurer de plats comptes rendus truffés de clichés et de lieux communs. Déjà Marx notait que la bourgeoisie qui avait fait la révolution en France n’aspirait qu’à reproduire les mœurs et les rituels de l’Ancien régime. Nous y sommes encore ! Un de mes amis, qui fut le plus proche collaborateur officiel, d’abord, et officieux, ensuite, de Gérard Saumade, me disait que «pour se faire remarquer dans ces petites coteries il fallait désormais ne plus s’y rendre…» Je termine ce billet en citant celui qui fut longtemps Président du Conseil Général de l’Hérault et député. Un hommage en passant à celui qui, un jour de 1986, m‘a proposé de diriger son cabinet, un soir, dans ses appartements, autour d’une table,en compagnie de Dominique Renucci. Mais cela est une autre histoire ! Gérard Saumade est mort hier, à 85 ans. J’aimais cet homme !
… Mais quand je te prêche le renoncement à l’action, je ne veux pas dire qu’il faut que tu vives en brahmane. J’entends seulement que nous ne devons entrer dans la vie réelle que jusqu’au nombril. Laissons le mouvement dans la région des jambes ; ne nous passionnons point pour le petit, pour l’éphémère, pour le laid, pour le mortel. S’il faut avoir l’air d’être ému par tout cela, prenons cet air ; mais ne prenons que l’air.…
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Cet extrait d’une lettre de G.Flaubert à Louise Colet, mercredi, minuit.
Deux pleines pages du supplément«Livres et Idées» de La Croix – du jeudi, vendredi 10 et 11 novembre 2011 – sont consacrées, si j’ose dire, à Jean Claude Pirotte. C’est Antoine Perraud qui les signe. Deux pages émouvantes où se mêlent admiration et empathie. Admiration du prosateur et du poète au chant si simple et si sincère. Empathie pour un homme qui n’en finit pas de guérir d’un terrible cancer.
« Le débat sur la dette de la Nation a une vertu générale : rappeler que les projets de société ont un coût. Quel beau projet de société fut le nôtre, en vérité, auquel nous nous devons d’entamer une période d’au moins dix ans de baisse du pouvoir d’achat, d’érosion du patrimoine privé et collectif, de probables épisodes de contraction de la production nationale, de crédit cher et difficilement accessible, de renforcement du prélèvement économique de l’État sur la moindre ressource privée, d’accélération de notre déclin relatif au niveau européen et mondial, et de gâchis des chances de la génération montante. Trouvez-vous que ce lien entre projet de société et dette soit discuté pendant cette pré-campagne ? Moi pas. Pourtant à titre personnel je fais un rapport assez clair entre d’une part mon capital emprunté ou possédé et d’autre part mon style de vie, mes anticipations, mes priorités. »
Une salle d’attente : celle de mon médecin ! Ses murs gris et sa table basse recouverte de magazines défraîchis. L’ambiance y est un peu lourde, inquiète. Entrent deux personnes accompagnées d’un enfant. Elles s’assoient, le petit garçon entre elles. Pressé, il plonge sa main dans un sac en plastique, en sort un livre et le tend à son « papy ». Puis un autre qu’il offre à sa « mamie », tout sourire. Cela fait, il se cale bien droit sur sa chaise, inspecte une dernière fois le fond de son sac, et en tire un jeu vidéo. Trois personnes me font face, plongées dans des « imaginaires » discordants. Deux mondes aussi qui s’éloignent rapidement l’un de l’autre…
Déjeuner à l’Auberge des Jacobins. Nous y avons nos habitudes. Vanessa est à l’accueil. André est en cuisine. Ils sont jeunes. Ils sont sympathiques. La cuisine est simple. Les prix sont […]
Hier matin, boulevard Gambetta. M… Avec lui, c’est comme ouvrir une radio. Toujours la même musique : ce qui casse, ce qui brûle, ce qui rate. Le reste, ce qui fonctionne, ce qui tient encore debout, […]
Il était assis là, droit comme il pouvait encore l’être. Une doudoune, un souffle un peu court, les gestes comptés. Sur ses genoux, un petit chien. Léger. Silencieux. Les yeux tournés vers la porte, […]
Je croyais que la culture était un bien commun. Une respiration. Je découvre qu’elle est surtout un territoire. À défendre. À verrouiller. Partager :ImprimerE-mailTweetThreadsJ’aime ça :J’aime […]