Comment cela peut-il exister qui ne suscite la colère de personne? Comment peut-on encore tolérer ce lâche abandon, par nos édiles, du parvis du Théâtre Scène Nationale aux herbes folles et à la lente mais inexorable auto destruction? Par quelle aberration de l’esprit est-il permis de présenter toujours aux yeux de tous et des non-résidents en visite une entrée de ville digne d’une bourgade du tiers monde? Comment justifier une vitrine culturelle aussi désolante et prévoir à ses côtés une salle multimodale à 20 millions d’euros et un musée de la romanité, signé Norman Foster? Et comment peut-on faire preuve, à ce point, d’irresponsabilité sans que l’âme même de notre cité ne se sente blessée?
Soyons honnêtes, à Narbonne les amateurs de culture sont plus gâtés que ceux de rugby. Certes ici comme là, il y eut des défaites et revers cuisants, des fautes d’arbitrage ou des matchs mal engagés. Mais ici la saison n’est pas finie, et à peine Sportfolio replié, la nouvelle expo à l’Aspirateur installée, qu’une nouvelle proposition –courte mais copieuse, est faite au public.
« Échappées Belles », samedi 18 juin à 20h40 sur France 5. Au Vietnam! Une suite de clichés sur le « pays du sourire ». Jérôme Pirotin, accompagné de Réhahn Croquevielle, photographe, ne nous a présenté qu’une succession d’images de villageois souriants, le visage masqué par leurs mains en signe de pudeur et de timidité.
Dans les rayons de supermarchés, sur nos écrans de télé, nos ondes, nos journaux, nos ordinateurs, nos tablettes, nos boîtes de courriel, nos verres de bière, nos tasses de café – comme celle dans laquelle me fut servi un « expresso » à la terrasse du si bien-nommé Petit Moka, hier, à Narbonne – nos paysages, urbains et ruraux, nos routes, nos cartes de crédit, nos boîtes aux lettres, nos vêtements… , partout et toujours la publicité s’immisce, s’impose, s’incruste, s’enracine…