Mots de droite et maux de gauche.

   

 

Hier au soir, sur la 2, on a eu droit à une prestation d’un grand classicisme et d’un ennuie écrasant. Enarques et fille et fils spirituels de Jacques Delors nos deux concurrents, qui ont appris dans leur école à exposer un dossier, même inconnu d’eux, avec fausse conviction et vrai savoir faire sont restés dans la grisaille du parler technocratique. De ce « grand oral » labellisé E.N.A donc, qu’en dire ? Qu’a quelques nuances de ton près : l’agressivité de Martine et la sérénité de François, leurs propositions sont identiques et tout aussi flous. Et que la première, pour se distinguer, en est réduite à balancer des bêtises dans le style : « François emploi des mots de droite ». Ce qui me rappelle le distinguo jadis fait par l’idéologue en chef du petit père des peuples entre science bourgeoise et science prolétarienne. Affligeant! Il est temps que cette primaire cesse : le niveau baisse.  

Une société qui n’enseigne pas est une société qui ne s’aime pas.

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Ce texte a été écrit en…1904! Plus d’un siècle a passé et rien de sa force n’a été perdu…

« La crise de l’enseignement n’est pas une crise de l’enseignement ; il n’y a jamais eu de crise de l’enseignement ; les crises de l’enseignement ne sont pas des crises de l’enseignement ; elles sont des crises de vie ; elles dénoncent, elles représentent des crises de vie elles-mêmes ; elles sont des crises de vie partielles, éminentes, qui annoncent et accusent des crises de la vie générale ; ou si l’on veut les crises de vie générale, les crises de vie sociale s’aggravent, se ramassent, culminent en crises de l’enseignement, qui semblent particulières ou partielles, mais qui en réalité sont totales, parce qu’elles représentent le tout de la vie sociale ; (…) quand une société ne peut pas enseigner, ce n’est point qu’elle manque accidentellement d’un appareil ou d’une industrie ; quand une société ne peut pas enseigner, c’est que cette société ne peut pas s’enseigner elle-même ; pour toute humanité, enseigner, au fond, c’est s’enseigner ; une société qui n’enseigne pas est une société qui ne s’aime pas ; qui ne s’estime pas ; et tel est le cas de la société moderne. »

Charles PÉGUY, Pour la rentrée , Oeuvres complètes, Tome I, La Pléiade, p. 1390

Une bonne nouvelle pour Sarkozy!

   

 

 

Ce matin, tout le monde y va de son commentaire : « Que va donc dire A.Montebourg : Aubry ou Hollande ? » Je penche pour une absence de consigne de vote. Pourquoi ? J’imagine mal en effet François, à l’inverse de Martine, reprendre ses invectives contre la « gauche molle » et la « mondialisation », ce qui devrait l’amener logiquement à se prononcer pour la première secrétaire. Mais il serait  de ce fait en contradiction avec ses bonnets blancs et blancs bonnets distribués aux deux favoris du premier tour. Attendons et retenons surtout la principale leçon de cette primaire qui, après la désignation de Jean-Luc Mélenchon et la victoire d’Eva Joly chez les Verts, est annonciatrice d’un coup de barre à gauche, aux antipodes du consensus qui semblait s’installer sur la priorité à accorder à la lutte contre la dette et les déficits. La dynamique est donc incontestablement du côté d’Aubry, qui va durcir encore plus sa rhétorique de gauche. Les électeurs de Montebourg suivront, même s’il se tait.Une bonne nouvelle pour Sarkozy !

Chapeau! Borloo.

     

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 Curieux cet étonnement général après l’annonce de Borloo ne pas candidater à la prochaine présidentielle. Pour ma part, je n’y ai jamais cru. Pourquoi ? Difficile à dire. Quelque chose dans son regard et sa posture qui exprimait le contraire de ce qu’il affirmait avoir envie de faire.

Le carnet de campagne de Marin de Viry.

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« Le débat sur la dette de la Nation a une vertu générale : rappeler que les projets de société ont un coût. Quel beau projet de société fut le nôtre, en vérité, auquel nous nous devons d’entamer une période d’au moins dix ans de baisse du pouvoir d’achat, d’érosion du patrimoine privé et collectif, de probables épisodes de contraction de la production nationale, de crédit cher et difficilement accessible, de renforcement du prélèvement économique de l’État sur la moindre ressource privée, d’accélération de notre déclin relatif au niveau européen et mondial, et de gâchis des chances de la génération montante. Trouvez-vous que ce lien entre projet de société et dette soit discuté pendant cette pré-campagne ? Moi pas. Pourtant à titre personnel je fais un rapport assez clair entre d’une part mon capital emprunté ou possédé et d’autre part mon style de vie, mes anticipations, mes priorités. »

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