Le lendemain des élections cantonales, le 23 mars précisément, j’écrivais ceci : « C’est dire que loin d’être un phénomène conjoncturel et spécifiquement français, la montée des conservatismes culturels et politiques a une dimension mondiale que le FN, entre autres, ici, exprime et exprimera encore durablement dans notre champ politique en l’absence d’un véritable sursaut républicain. Croire qu’en recentrant le discours et l’offre politique sur la gestion des déficits et la relance de l’économie et de l’emploi la bulle « Marine » se dégonflera, c’est se tromper dramatiquement sur les raisons de son expansion. Mais n’est-il pas déjà trop tard, pour 2012 ? »
Et aujourd’hui, je constate, qu’en Finlande, les conservateurs, membres de l’alliance gouvernementale sortante, ont remporté une victoire étriquée aux législatives où les nationalistes ont réalisé une percée historique en devenant la troisième force politique du pays. Sur les 200 sièges du Parlement, la commission électorale en a octroyé 44 à la Coalition nationale (conservateurs), 42 au Parti social-démocrate (SDP) qui était dans l’opposition et 39 aux nationalistes de droite Vrais Finlandais. Un résultat , pour un parti qui défend les mêmes thèses que le FN de Marine Le Pen, supérieur à celui que leur avaient laissé espérer les sondages.
Diagnostic confirmé! Et maintenant, saurons nous réagir?
C’est Jérôme Cahuzac, le Président P.S de la Commission des Finances de l’Assemblée Nationale, qui résume le mieux ce que serait la politique fiscale de ses amis en 2012 : « Nettoyer les niches fiscales pour harmoniser les assiettes. » Une formule piquée dans la charte de la S.P.A ! A une nuance près, cependant. S’agissant de canidés se gavant de copieuses pâtées d’exonérations d’impôts, des gamelles eussent été plus appropriées. Mais quel chantier ! Chaque français ou presque possédant sa niche, l’effort à consentir pour karchériser cet immense parc canin, nécessitera une mobilisation sans précédent. Sans compter les risques de vilaines morsures. Quant aux gamelles et à leur harmonisation souhaitable ( Un seul format, monocolore ), on imagine d’ici la gueule d’un Doberman devant une pâtée de Teckel !!! Et prédire un chenil fiscal en perpétuel concert d’aboiements : « Touche pas à ma niche ! Protégeons nos gamelles ! »
« Ne sois pas trop juste, ne pratique pas trop la sagesse : pourquoi te rendre ridicule? » (L’Ecclésiaste)
Mes images:
« Dandy », « nihiliste petit-bourgeois », « frimeur dilettante », Frédéric Schiffter se pâme de ses vertus, que tant de philosophes, Zarathoustra du bocage ou bluffeurs d’éthiques, honnissent. Déjà, étudiant, il préférait Manchette à Lévinas. Pourtant, « l’essayiste le moins lu de France » signe aujourd’hui son dixième livre, un décalogue inspiré par dix aphorismes cueillis parmi son panthéon, dans lequel Freud allonge Proust tandis que Pessoa flirte avec l’Ecclésiaste.
Lendemains électoraux de gueules et de langues de bois. Additionnés, les abstentionnistes et les électeurs du Front National constituent le premier « parti » d’une République, la nôtre, qui ne sait plus à quel Saint (laïque, évidemment !) se vouer.
On ouvre un carnet, et on tombe sur ces quelques phrases notées au fil de lectures…
Kundera: « Nous traversons le présent les yeux bandés. Tout au plus pouvons-nous pressentir et deviner ce que nous sommes en train de vivre. Plus tard seulement, quand est dénoué le bandeau et que nous examinons le passé, nous nous rendons compte de ce que nous avons vécu et nous en comprenons le sens. »(Risibles amours, trad. François Kérel, p.13, Folio n°1702)
« Par une certaine partie de nous-mêmes, nous vivons tous au-delà du temps. Peut-être ne prenons-nous conscience de notre âge qu’en certains moments exceptionnels, étant la plupart du temps des sans-âges. »(L’immortalité, trad. Eva Bloch, p.14, Folio n°2447)
« Si l’on était responsable que des choses dont on a conscience, les imbéciles seraient d’avance absous de toute faute. […] l’homme est tenu de savoir. L’homme est responsable de son ignorance. L’ignorance est une faute. »(Risibles amours, trad. François Kérel, p.127, Folio n°1702)
Borges: « Ce qui importe ce n’est pas de lire mais de relire. »(Le livre de Sable, trad. Françoise-Marie Rosset, p.103, (Éd.Gallimard)
Sa 1.3.2025 « Presque rien. Comme une piqûre d’insecte qui vous semble d’abord très légère. Du moins c’est ce que vous vous dites à voix basse pour vous rassurer. […]
Lu 24.2.2025 Les Barques de Narbonne comme lieu où on regarde passer ; du regard aussi comme fin en soi. Comme au cinéma, où, regardant, tout se mélange : désirs, fantasmes et réalité. Illustration : […]
Mary Cassatt, United States, 1844-1926. Étude de femme âgée en chapeau : fond rouge Ma 18.2.2025 Moments de vie : Agnès… Dimanche après-midi, sur la promenade des Barques. Après avoir déjeuné chez […]