Et si on limitait le vote des « vieux », qui votent trop et très mal ?

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Je lis « sous les doigts » de jeunes intellectuels de « gauche » : chercheurs et journalistes de la même génération n’ayant connu que les « dictatures » post soixante-huitarde sous la férule desquelles ils ont misérablement vécu, que les plus de 65 ans était la classe d’âge la plus inscrite sur les listes électorales (avec les très jeunes, qui le sont désormais automatiquement) ; qu’ils étaient aussi les champions de la participation et qu’ils votaient massivement « conservateur » – centristes, libéraux, droite nationaliste et extrême-droite mêlés dans le même sac. D’un côté, donc, des « vieux », passifs, égoïste et conservateurs ; de l’autre des « jeunes », actifs, solidaires et progressistes. Des « jeunes » étranglés financièrement par « les vieux » – les premiers finançant les retraites des seconds ; des « jeunes » entravés politiquement par les mêmes – les « vieux » votant trop et mal. Une situation scandaleuse, injuste, improductive et dangereuse pour l’évolution de nos sociétés, reprennent de concert aussi tous les battus – jeunes et vieux, d’ailleurs – des dernières élections. L’indignation est évidemment à son comble dans Libération et Le Monde. Dans leurs colonnes, les plus audacieux proposent d’en finir avec ce système électoral et politique inique : « un homme, une voix » et mettre enfin au pas cette engeance malfaisante de vieillards. Cela avant de les faire basculer, le plus vite possible, dans des fours et des fosses « aux regrets éternels ». Les plus modérés proposent cependant un droit de vote à 16 ans (pourquoi pas 13 ou 14 !), quand les plus forcenés suggèrent l’interdiction de ce droit à l’âge du départ à la retraite. Les « centristes », eux, plus « humains », insistent plutôt pour une pondération des voix : bonus pour les jeunes, malus pour les vieux. Je n’invente rien ! Tout cela peut se lire sans que personne s’en offusque. Demain, l’euthanasie générale et gratuite pour les « vieux » serait discutée et mise en circulation dans certains « cercles de réflexions » avancés, que je n’en serai pas étonné pour autant. J’ironise à peine ! Ah, zut ! Le temps me presse. J’allais oublier que je dois aller chercher mon arrière-petit-fils à la crèche à 11 h 30 et ma petite fille à l’école à midi, comme je l’ai fait pour son frère et sa sœur pendant des années. Ai-je bien fait les virements sur leur compte « avenir » aussi ? À vérifier ! Ne pas oublier enfin de faire ma déclaration d’impôts cette après-midi, surtout – je suis tellement distrait ! J’en paye et ne me plains pas. Demain, ou après-demain, j’irai voir ma mère en EHPAD…
« Pauvre vieux, va ! Dis-moi pour qui tu as voté ? Hein ! Dis-moi !… »
 
 
 
 
 
 

« Social-démocrate » (et Emmanuel Macron), rime avec « social-traître », puisque Staline l’a dit…

     

De vrais jeunes petits bourgeois, déguisés en faux « révolutionnaires », ont invectivé Emmanuel Macron en le traitant de « social traître », nous apprend le journal Le Monde. Certains, ont même occupé La Sorbonne, croyant prendre ainsi l’Élysée, comme les bolchéviques en 1917 le Palais d’hiver. L’Infâme, l’inculture et le ridicule réunis ! À ces jeunes imbéciles, le « vieux » que je suis, se permet de leur rappeler que « social-traître », était l’injure politique suprême des staliniens pur-jus dans les années 30-40. Pour eux, les socialistes réformistes et les fascistes étaient à mettre dans le même sac. Avec cependant un sens de la hiérarchie assumé : l’ennemi principal étaient les réformistes et les démocrates. Comme aujourd’hui, pour ces jeunes gens au cerveau reptilien, Emmanuel Macron. J’avais été tenté de ne rien dire de ce micro évènement. Mais comme autour de moi, je lis ou entend, sur un mode aussi violent, parfois plus léger, voire badin, quand ce n’est pas, chez des « intellectuels » prétendument de gauche, avec des sophismes éculés pour faire illusion, la même équivalence politique posée entre l’extrême-droite de Madame Le Pen et le Président sortant, il m’était impossible de rester muet. Il fallait que « ça sorte » ! Depuis, je me sens mieux. Plus léger. Joyeuses Pâques !

     

Quelques remarques sur les résultats du premier tour de la présidentielle en Occitanie.

             

Le 18 mars 2022, j’écrivais ceci : « Ce n’est un secret pour personne : Carole Delga veut prendre la direction du PS après la présidentielle et les législatives qui suivront. Prendre est d’ailleurs un bien grand mot tant la séquence électorale à venir devrait être la pire jamais subie par ce parti depuis sa naissance à Épinay-sur-Seine. Disons alors cueillir ce qu’il en restera. Il lui faut donc, après avoir conservé la Région, sans LFI et EELV, en 2021, doper son image dans sa stratégie de prise de contrôle de la direction du PS en présentant aux militants et cadres du parti un bon bilan électoral à la présidentielle et aux législatives. »

Lui : « Quel est l’âge idéal pour mourir ? » Elle : « Je vais te le dire. C’est soixante-quinze ans. »

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
On fait parfois de belles rencontres sur les réseaux sociaux. Celle de Denis, sur Facebook, en est une. Il y a quelque temps déjà, je ne sais plus à quel propos, je lui avais dit que j’avais tout lu de Patrick Modiano. Fidèle lecteur lui aussi de cet auteur, il m’avait demandé si je connaissais Didier Blonde – je comprends à présent pourquoi. Je lui répondis que j’ignorais tout de lui. Mais l’attention portée à cet écrivain par Denis avait éveillé ma curiosité.

Quand l’affaissement de la raison s’invite dans nos vies…

   

Mercredi, 10h34 ! Dans la salle de la médiathèque réservée aux lecteurs de journaux, magazines et revues, était un seul homme assis dans un large fauteuil rouge. Avant que je ne m’installe à mon tour sur un des nombreux autres sièges vacants, mais à bonne distance cependant, tant son regard et son attitude me semblaient étranges, j’ai eu droit à un retentissant : « Bonjour Monsieur ! ». Un salut dont l’écho a dû s’entendre jusque dans les étages et réveiller quelques personnes assoupies ou rêvassant devant leurs écrans d’ordinateurs portables, habituées qu’elles sont au climat soyeux, ondoyant et permanent qui, comme à confesse, tempère les « murs » de ce « temple » provincial de la culture. J’observais donc mon bonhomme, intrigué et surpris par sa véhémente apostrophe. Massif, correctement et « bourgeoisement » vêtu ; les cheveux ras, joufflu et imberbe ; le regard fixe, les yeux mouillés et brumeux, seules ses lèvres, épaisses et nerveuses bougeaient. Aucun son n’en sortait. Deux, trois minutes passèrent ainsi, quand, soudain, et d’un jet, de sa voix de chantre robuste et grasse, il s’est mis à déclamer : « J’ai jamais vécu dans l’amour. Ça m’intéresse pas… Je viens de Lyon et de Barcelone… Je suis pas allemand. » Puis, après une brève pause, toujours plus haut dans le verbe : « Elle était amoureuse de moi… Elle faisait des baisers… Rentrer en France, c’était terrible… Vive l’Espagne. ». À ce moment « géographique » de ses divagations, il tourna sa tête dans ma direction et me lança, des flammes dans les yeux : « Je vous aime. Je vous emmerde. C’est sûr, je vais mourir… Ta cousine elle est fasciste. Et viva españa, viva… » Il n’en fallait pas plus pour qu’un agent de service s’approche à « pas de mouches » pour lui demander, à mi voix, de parler « beaucoup moins fort » ; de ne pas déranger. « Ta gueule. Je vous aime. J’en ai rien à foutre… », lui fut-il illico répondu. Cinq minutes plus tard, le même agent revenait ; il insistait, priait l’importun de se taire. « Je suis un monstre… Aimer c’est difficile. Moi, j’ai peur… »… Un vigile à son tour intervint : « Venez avec nous ! ». L’homme obstinément refusa de le suivre. Il s’enfonça plus encore dans son fauteuil. Une jeune femme vint enfin à son encontre. Je n’entendis pas leurs paroles, mais il finit par se lever. Je les ai regardés s’éloigner, côte à côte. Ils marchaient sans se presser. Avant de les perdre de vue, cet homme sans identité s’est retourné. Immobile, il semblait m’examiner. « Les femmes… des monstres… », furent ses derniers mots… Une fois dehors, sur le parvis de la médiathèque, il s’est collé contre le mur de verre qui nous séparait. Il m’a adressé un dernier salut. Muet ! Un vague signe de sa main accompagnait le mouvement de ses lèvres. Depuis, je pense à cette scène. Elle me semble, sans que je puisse en comprendre vraiment le sens, très emblématique de ce moment de notre histoire présente ; de sa violence, de l’extrême confusion des esprits et des délires individuels et collectifs qu’elle suscite, provoque… Et comme s’il fallait que l’information du jour rapportée par la feuille locale s’accorde à ces impressions d’un affaissement de notre collective raison, j’apprends que « Marine Le Pen a fait une halte ce matin, en fin de matinée, à Narbonne où elle a notamment visité ses Halles.

     

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