Un essai de circonstance de Pascal Perrineau : « La France au Front » !

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Présentation par JOSSELINE ABONNEAU :

À quelques semaines des élections européennes, scrutin de choix pour le Front national, le dernier essai de Pascal Perrineau s’impose à tout honnête homme qui ne borne pas sa compréhension du monde politique aux analyses mondaines parisiennes.

Observateur chevronné d’une formation dont il analyse depuis quarante ans les circonvolutions, l’éminent politologue du Cevipof expose comment la séquence électorale ouverte par les municipales, qui s’étire jusqu’en 2015 (sénatoriales, territoriales, régionales), offre à Marine Le Pen toutes les opportunités pour infiltrer le système politique. Et rebattre les cartes pour le PS, l’UMP et le FN, avec en ligne de mire la clé de voûte de la Ve Répu­blique, l’élection présidentielle de 2017.

Dans un concentré historique illustré de cartes et graphes qui se lit d’un trait, l’auteur plante le décor pour l’avenir d’un parti « ni tout à fait le même ni tout à fait un autre » car il a tout connu : la marginalité (1972-1982), l’entrée dans la cour des grands partis (1983-1998), l’instabilité des frondes et scissions (1999-2009), le renouveau et l’implantation nationale et locale d’une formation (2010-2014), qui, contrairement à la droite, a un chef, un programme, une unité affichée.

Bref, un FN en ordre de bataille porte voix de tous les malaises de la société dans une démocratie alanguie et submergée par le discrédit de la politique. « Gauche et droite sont en crise, l’une ne convainc pas, l’autre minée par un combat de chefs peine à accoucher d’une ­alternative crédible, le FN se nourrit de ce discrédit. »

Mais les choses changent avec Marine Le Pen dont le parti « aspire à sortir de sa dénonciation permanente à dégager des majorités d’idées, construire des alternatives et non plus seulement des protestations. Pour cela il a besoin d’aller au plus près des clivages qui traversent la société française, de les traduire sur la scène politique, de les organiser et de les exprimer afin de mobiliser les électeurs et de répondre aux demandes qui sourdent d’en bas ». Celui qui a théorisé le gaucho-lepénisme (basculement de l’électorat populaire de la gauche radicale et communiste dans le camp frontiste) met au jour les sources de la ­dynamique frontiste. Ces cinq fractures (économique, européenne, territoriale, sociétale et culturelle) qui brouillent la frontière gauche-droite, jettent le trouble dans les partis, ­dynamitent le consensus mou gauche-droite de notre démocratie libérale apaisée. Avec ses diables (l’euromondialisme, l’islamisme, le communautarisme, l’UMPS, les eurocrates, l’établissement, etc.) et son discours sur la nation, le FN donne une seconde jeunesse à l’idéologie comme force motrice de l’histoire. C’est, note Pascal Perrineau, « le seul parti capable de réinsérer dans le système politique ceux qui en sont sortis et d’attirer aux urnes des électeurs qui les boudent ». Quand bien même, la poursuite de sa progression lui commande de fédérer ses trois électorats fort dissemblables (les bourgeois droitiers, les gaucho-lepénistes populaires victimes de la désindustrialisation et les classes moyennes des lisières entre monde rural et monde urbain).

Quel avenir prédire à cette force de ­dé­stabilisation politique ? Un coup d’œil dans le rétroviseur de l’histoire de ­l’extrême droite en France, Pascal Perrineau s’avance sur le terrain glissant de la prospective. Avec l’habileté d’une dentel­lière, il échafaude plusieurs scénarios en évaluant leur « faisabilité »… non sans avoir constaté la forte droitisation de la société et des partis, ce qui, dans l’immédiat, peut partiellement se mettre au crédit du FN…

Valls , à Rome , affiche sa conception de la laïcité et trace sa route vers l’Elysée …

« Face aux religions, Manuel Valls n’est ni François Hollande ni Nicolas Sarkozy. Il n’a, vis-à-vis des questions religieuses, ni l’indifférence de l’actuel président de la République, ni la bienveillance de son prédécesseur.

Mais en représentant la France à la canonisation de Jean-Paul II et de Jean XXIII, le premier ministre fait plus que remplir une obligation protocolaire. Au titre de sa réflexion personnelle, il a toujours considéré que « la laïcité n’est pas le refus du sacré et des religions, mais l’acceptation de croire et de ne pas croire ». Au titre des considérations politiques, il affiche un impératif d’«apaisement» qu’il a énoncé sur les questions de société dans son discours de politique générale » … Ainsi commence l’édito de Guillaume Tabart dans le Figaro – la suite dans le fichier joint ! 

Valls ringardise la classe politique !

Valls ringardise la classe politique !

« En expert des équilibres politiques à gauche et, plus encore, de ceux qui prévalent à l’intérieur du Parti socialiste, François Hollande avait sans doute prévu que sa majorité tanguerait. Que les Verts verraient rouge. Que des députés d’Aubry et d’ailleurs menaceraient, sans cependant risquer leur siège, en contraignant le chef de l’Etat à dissoudre l’Assemblée nationale. Bref, beaucoup d’agitation pour pas grand chose, devait-il se dire. La suite dans le lien ci dessous… »

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