Mes Contre-Regards sur Radio Grand Sud FM (2) – Radio Barques – du 13 juin 2015: Reynié à Narbonne, la salle multimodale de Didier Mouly…
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Qui donc pouvait croire, ou laisser croire, que le travail des préfets pré-figurateurs se limiterait au transfert des grandes directions des services de l’État à Toulouse? Qui donc sinon ceux qui ne cessent d’abuser l’opinion sur le thème d’un Languedoc-Roussillon sacrifié sur l’autel d’une réforme que la quasi totalité des élus régionaux ne voulaient pas; et qui demain crieront victoire quand l’annonce sera faite d’une répartition fonctionnelle et économiquement justifiée – du moins je l’espère – de ces grandes directions, notamment. Ce qui ne saurait tarder! En effet, le Préfet de la future grande région a réuni cette semaine, en privé, les décideurs politiques régionaux. Et cette question était évidemment à l’ordre du jour. Ainsi 12 grandes directions régionales seraient en L.R tandis que l’actuelle région Midi-Pyrénées en aurait 13. Tout cela, hélas, dans le plus grand secret, ce qui permettra à D. Alary, qui participait à cette réunion, de présenter ce résultat comme la conséquence de ses interventions auprès de Valls. Un point donc pour les régionales dans 6 mois! S’il pouvait se contenter de cela et ne plus nous balader avec sa proposition, stupide et coûteuse, de transhumance Toulouse-Montpellier pour la future assemblée régionale, on lui pardonnerait presque de « négocier » – avec aucune ou presque marge de manoeuvre, quand même -, en catimini, avec le futur préfet de Région le redécoupage administratif des services de l’État en Région… Est-ce trop lui demander?
Plusieurs élus du Parti radical de gauche ont visité, hier après-midi, le musée des Abattoirs à Toulouse. Sylvia Pinel, ministre du Logement, de l’Égalité des territoires et de la Ruralité était accompagnée par l’ancien international de rugby et maire de Gruissan Didier Codorniou, de Dominique Salomon, vice-présidente du conseil régional de Midi-Pyrénées, déléguée à la culture et de Frédéric Lopez, président du groupe des Radicaux de gauche au conseil régional du Languedoc-Roussillon.
Le photographe les a fixés devant « La dépouille de Minotaure en costume d’Arlequin », que Pablo Picasso a conçu avec Luis Fernandez en 1936 pour la pièce « 14 Juillet » de Romain Rolland, afin de célébrer symboliquement le premier quatorze juillet du Front Populaire. En réalité, une oeuvre entièrement réalisée par Luis Fernandez. Picasso, comme pour beaucoup d’autres oeuvres signées de lui, s’est contenté d’apposer quelques touches finales au travail de son ami espagnol…
Nul hasard, évidemment, dans cette mise en scène. Il est établi maintenant, en effet, que le PRG se prépare à partir seul aux régionales de décembre 2015, en Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon. La décision finale est pour l’instant suspendue aux résultats de la rencontre entre Baylet et Valls, avec un portefeuille ministériel à la hauteur des ambitions du patron du PRG, certainement à l’ordre du jour. Mais Philippe Saurel est lui aussi dans la course, et sera le même jour chez le premier ministre, avec les mêmes ambitions…
Revenons donc à cette toile, et à son sens politique, très chargée symboliquement. Que voit-on au premier plan? Un Minotaure mort en habit d’arlequin soutenu par un géant ailé à tête d’aigle qui évoque la figure d’Horus, dieu solaire égyptien; ainsi que de très puissantes allusions tauromachiques propres à l’univers de Picasso. Le message envoyé des Abattoirs de Toulouse – autre message collatéral! – est clair: la course ( au sens taurin du terme ) entre PRG et PS n’est pas terminée.
Tout un programme! Qui portera la tête d’Horus?
Le 5 juin, je faisais état du vent de fronde des « grands élus » de la future Grande-Région, et, pour ce qui me concerne directement, plus précisément ceux du Languedoc-Roussillon envers, non seulement la méthode, mais aussi la personnalité de Dominique Reynié, la tête de liste des « Républicains » désignée pour les élections régionales de décembre 2015. Dans ce billet, je faisais observer que ça tanguait sérieusement: « Et pas seulement dans l’Hérault …Dans le Gard, le sénateur-maire de Nîmes, Fournier, sur un autre registre le dit publiquement: Reynié n’est pas légitime pour conduire les Républicains. Après Grand, lui aussi sénateur, dans le département voisin, ça commence à faire beaucoup. Dans l’Aude, Py, le chef de file des Républicains, n’apprécie guère, lui non plus, que Reynié organise, le 13 de de mois, sauf clash d’ici là, un rassemblement des élus de droite et du centre à Narbonne … chez Didier Mouly, qui déjà se voit nommé par Reynié « référent départemental » et tête de liste. »
Eh bien! voilà que cette réunion , hier, à Narbonne vient de confirmer tout cela. Le matin même, on pouvait lire dans l’Indépendant la déclaration de candidature pour la tête de liste , dans l’Aude, de son maire « apolitique » Didier Mouly, et constater que, dans la salle des Synodes, où devaient se retrouver les 40 élus invités par D.Reynié, on en comptait 18, seulement! Il manquait du lourd, du très lourd… Py, le maire de Leucate et patron des « Républicains » dans l’Aude, s’était lui aussi fait « porté pâle »: indisposé! On peut le comprendre… Surtout après sa petite revue de presse matinale entre cafés et croissants. Une double provocation, cette réunion chez Mouly et sa déclaration de candidature. Entre parenthèses, Michel Moynier, qui fut choisi par Hubert Mouly pour lui succéder, et qui fut battu par Jacques Bascou, doit apprécier. Ne lui faisait-on pas le procès dans les rangs de Nouveau Narbonne, qu’il présidait alors, chez les « anciens », Didier Mouly en tête, de préparer la dissolution de son mouvement dans l’UMP…
Bref, dans la Grande-Région, en Languedoc-Roussillon, dans l’Aude et à Narbonne, c’est le grand désordre à droite. Et le temps presse pour sortir de cette crise qui, si elle devait perdurer, ouvrirait un véritable boulevard pour le FN, où une liste labellisée par Philippe Saurel, s’il décidait de concourir… Jean Pierre Grand, le sénateur « Républicain » de l’Hérault, le lui demande et lui propose même ses services… C’est dire!
Les CCI de l’actuelle région Languedoc-Roussillon avaient jusqu’à la fin juin pour rendre leur copie au préfet pré-figurateur de la future grande région pour lui proposer leur nouvelle organisation territoriale. Lors du bureau de la CCI Languedoc-Roussillon tenu le 9 juin, les présidents et les représentants des neuf CCI que compte la région à ce jour ont approuvé le principe de la départementalisation de la carte consulaire. Cette décision, approuvée par 9 voix sur 14, se traduira donc par la réduction du nombre de CCI, qui passeront de neuf à cinq. Comme prévu dans de nombreux articles publiés, ici même. Rien de bouleversant! Et la fin de la tentative de la dernière chance des deux CCI de Narbonne et de Béziers d’échapper à leur départementalisation… (voir notamment mon ITW dans le Midi Libre: ici) Et celle plus récente publiée dans la revue Réseaux LR (mai-juin).