« Chez Michèle » n’est plus ; ne sont plus aussi un peu de Cox et de notre histoire commune…
C’est fini ! « Chez Michèle », n’est plus. Michèle Sanchez et Jean Louis Santacruz ont cédé leur kiosque. Il était temps pour eux de « prendre leur retraite ». Je le savais depuis quelques jours et n’en pensais ni ne disais rien. Un peu nostalgique toutefois.Et puis hier après midi, j’ai vu les serveurs de la « Rotonde », le café situé de l’autre côté du boulevard, prendre possession du lieu. Ils allaient et venaient, agités, tout de noir vêtu. On aurait dit les employés d’une société de pompes funèbres pressés d’en finir avec l’histoire commerciale d’une famille, et, avec elle, d’un emblème cher à la mienne et à d’autres, nombreuses, aussi.
6h30, 7 heures peut-être ! et ces premiers gestes avant toutes choses…
L’éternel retour des petites « choses » de la vie…
Gil Jouanard, grand « promeneur » des lettres avait le « goût de choses »…
Ce soir j’ai perdu un ami. Gil Jouanard était de ces êtres qu’on ne peut oublier. D’une belle et fine intelligence, il aimait la vie, les livres et tous ceux qui les font. Je l’ai connu à la Région Languedoc-Roussillon. Il dirigeait alors le Centre Régional des Lettres. Je le retrouvais souvent dans son bureau. J’ai pioché dans ses étagères tant et tant d’ouvrages. Gil était généreux, en tous domaines. Chaque jour ne nous offrait-il pas ici même des textes puisés dans l’or de sa mémoire : des morceaux de vie serties dans une élégante prose ; des lectures précises et goûteuses d’auteurs aussi qui sous sa plume devenaient des amis. Gil était un promeneur ; il avait le « coût des choses ». Il écrivait « à sauts et à gambades ». Il aimait Calet, Godeau, Follain, Fargues, Reverdy… Gil, mon ami, les mots ce soir me manquent. Restent les tiens, là, précieusement rangés aux premiers rayons de ma bibliothèque. Je sais t’y retrouver…
On trouvera une brève biographie de Gil, ainsi que sa bibliographie, en cliquant sur ce lien.