Le TGV Perpignan-Figueres vers la faillite et la LGV Montpellier-Perpignan vers, vers quoi au fait?

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Voilà qui remet les pendules de la SNCF et des élus régionaux à l’heure.TP Ferro , concessionnaire de la ligne à grande vitesse franco-espagnole mixte TGV-fret de 44,4 km, Perpignan-Figuères, et de son tunnel de 8 300 m , réclame en vain l’aide des deux pays pour éviter la cessation de paiement, rapporte El Confidencial . TP Ferro, co-entreprise du français Eiffage et du premier groupe de BTP espagnol ACS, demande aux deux gouvernements 34 millions d’euros . Madrid refuse. Paris se tait! J’apprends aussi, que l’Autorité de régulation des activités ferroviaires refuse d’entériner les règles de séparation comptable de Fret SNCF et s’interroge sur la « viabilité » de cette entité qui, si elle avait été indépendante, n’aurait pu survivre avec des résultats déficitaires – moins 3,275 milliards d’euros en 2014 malgré une aide de 1,4 millions. Le président de cette Autorité suspecte aussi, ce qui relèverait des tribunaux si cela était avéré, des financements croisés! Il a quelques semaines à peine pourtant, dans toutes les villes ou presque de la région, la consultation sur la LGV Montpellier-Perpignan allait bon train, et la communication politique claironnait que nous étions enfin sur de bons rails … Et que de gares promises! Mais avec ce déraillage franco-espagnol dans des abîmes financiers, va falloir maintenant prouver que ce projet à 7 milliards d’euros annoncé pour 2025 est rentable et que les entreprises qui en auront la charge ont les capitaux nécessaires pour s’engager… Oh trains en emporte le vent!

 

Un petit morceau d’histoire familiale et personnelle : Narbonne 1939-1945.

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C’était il y a quelques semaines de cela, je venais de terminer l’enregistrement radiophonique de mes « Contre-Regards » hebdomadaires sur Radio Grand Sud FM, quand, sur un rayonnage de livres publiés par des auteurs locaux, le titre de l’un d’entre eux : « Narbonne 1939-1945 », écrit par un historien du cru : Gilbert Gaudin, a immédiatement éveillé ma curiosité (on comprendra vite pourquoi).

Chronique de Narbonne. Une caserne de gendarmerie haut de gamme cautionnée – financièrement – par le Grand Narbonne?…

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Ce matin, le fou rire m’a pris à la lecture d’un article de l’Indépendant, au titre pourtant anodin: « les gendarmes auront leur caserne à Montplaisir fin 2016 ». En photo, Didier Mouly, le maire de Narbonne, qui offre le terrain pour cette caserne, et des logements de fonction – il peut, et est en droit de le faire, et Jacques Bascou, le président du Grand Narbonne, qui garantit l’emprunt contracté par la société Alogéa, alors qu’en droit il ne pouvait le faire. Une garantie de plus de 10 millions d’euros qui m’a mis de fort bonne humeur pour la journée. Des logements de « pandores » financés par une caution  au titre du logement social, qui est une compétence de l’Agglomération, fallait oser, tout de même… Comme si les gendarmes et leurs officiers appartenaient à la catégorie des attributaires de logements sociaux. Ce qu’ils ne sont pas, évidemment. Bref, et pour aller droit au but, cette garantie d’emprunt est fortement entachée d’illégalité;  le seul argument du caractère spécialisé dans le logement social de la société Alogéa, anciennement Aude-Habitat, maître d’oeuvre de cette construction, à Montplaisir, ne tenant pas, en effet, si je puis dire, la route … Mais bon, comme l’État n’a plus un sou en caisse, le préfet et ses services ont gardé leurs sifflets à la main; et ce dérapage jurico-administratif n’a pas été « verbalisé » par une demande de retrait de cette délibération du Grand Narbonne, ou son annulation par le tribunal administratif. On retiendra donc, finalement, que nos gendarmes seront logés dans une caserne haut de gamme, si j’en crois sa présentation, grâce à une caution du Grand Narbonne au titre de sa politique en faveur du logement social… Ubuesque! Madame Pinel, notre ministre,  elle qui vantait récemment, ici même, les bienfaits de la « mixité sociale » aurait sans doute goûté ce joli cas d’école…

De l’affligeante augmentation des indemnités d’élus départementaux et de leurs lamentables effets…

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J’ai récemment publié un billet d’humeur sur la scandaleuse augmentation des indemnités des élus départementaux du Tarn et Garonne. Une décision d’élus pour des élus que l’on peut constater dans de nombreux autres départements. De gauche ou de droite. Hier, encore, dans celui de l’Hérault, présidé par un socialiste, qui conserve de surcroît son mandat de député, cela fut fait aussi, avec les voix de tous les conseillers, tous! Je ne vais pas revenir sur ce que j’ai déjà dit du caractère indécent de ces décisions, sinon pour rajouter que pour des collectivités en charge du « social » en général et du RSA en particulier, lever l’impôt à des hauteurs jamais atteintes dans ce pays pour assurer, entre autres, le train de vie de nos élus, voilà qui est en effet proprement insupportable. Et allez donc expliquer à un salarié qui gagne le SMIC, qui se lève tous les matins tôt et rentre tous les soirs tard, qu’un élu départemental de base, dans mon département, par exemple, perçoit son équivalent majoré de 30% , alors qu’il ne pointe pas tous les jours de toutes les semaines au siège de son Assemblée pour y subir des « cadences infernales », que je sache… L’on me rétorquera, évidemment, que ces majorations indemnitaires ne sont qu’une goutte d’eau dans le budget départemental et qu’il ne faudrait pas en faire tout « un fromage ». Certes, mais il en est de même, toutes proportions gardées, pour l’Impôt sur les Grandes Fortunes dans l’ensemble du budget de l’État ou des « retraites chapeaux » des grands patrons du CAC 40 dans le Chiffre d’Affaires de leurs multinationales… Et que n’a-t-on  entendu dans le débat public sur ces deux sujets! Pour finir par nous expliquer qu’il s’agissait bien de « décisions symboliques », et que la politique était justement la gestion « du symbolique » en question. Ce qui est vrai! Mais force est de constater que cette gestion  là s’arrête aux frontières des intérêts de nos seuls élus. L’autogestion en pratique, en quelque sorte! 8% d’augmentation pour les conseillers de l’Hérault, plus ou moins 1% pour le Smic! Une proposition cependant, dans un silence politique total, a retenu mon attention; celle avancée par le Parti Communiste: indemnité alignées sur le SMIC et demi-indemnité pour les retraités ou les salariés qui ont d’autres revenus. Voilà qui, si elles étaient mises en pratique, à tout le moins mises en discussion, permettrait d’avoir, sur ces indemnités d’élus , toutes collectivités confondues, un débat bigrement intéressant. Mais « circulez donc », il n’y a rien à voir! En attendant, nous voilà condamnés à ce spectacle de gros et petits matous jamais satisfaits de leur pâtée…