Jeudi 28 mai, France 5 diffusait la dernière émission de la saison de La grande librairie. À cette occasion, François Busnel proposait une spéciale « Bibliothèque idéale » pour cet été depuis la librairie « Le trouve tout du livre » au Somail, dans l’Aude, au bord du Canal du Midi, à quelques petits kilomètres de Narbonne. Un site superbe, et une bibliothèque somptueuse. Je m’y rends souvent. On y trouve des livres rares, mais aussi des BD et les nouveautés littéraires du moment. La profondeur du lieu, ses odeurs de vieux bois et de papier, son calme et sa sérénité font de cette librairie hors du commun et du temps, un des derniers refuges où s’isoler à l’abri du vulgaire, de la mode et des marchands de papier… Quant à l’accueil, toujours agréable et courtois, il ajoute à ce temple des lettres un discret mais puissant sentiment de bien-être. Celui qui vous enveloppe au moment de pénétrer dans ce monde où les morts et les vivants s’offrent à vous par la grâce de leurs seuls esprits.
Au courrier , ce matin, une lettre d’un de mes lecteurs :
« Cher Monsieur. Stupeur! En me promenant sur les Barques hier après midi avec ma petite fille au sortir de son cours de musique, je suis tombé sur une armada d’employés municipaux occupés à démonter les bancs des Barques (déboulonnage, transports et chargement dans des camions) … afin de libérer les dites « Barques » pour le prochain salon de l’auto (voitures d’occasion) … J’en suis resté Baba … Comme brouillage du message politique, on ne fait pas mieux …
En mai 2013, j’avais écrit une petite chronique juste après avoir signé l’appel au Président de la République pour que les cendres de Pierre Brossolette soient transférées au Panthéon. Voilà qui sera fait demain 27 mai ! Je rappelais aussi aux Narbonnais qui l’ignorent encore, que ce héros de la Résistance appartient aussi, certes pour une petite partie de son existence, à l’histoire de Narbonne. Le voici:
Un collectif amené par Robert Badinter, signe un appel au Président de la République, publié dans « le Monde » du 16 avril 2013, pour que, le moment venu, les cendres de Pierre Brossolette soient transférées au Panthéon. Je l’ai paraphé ; et m’étonne que la presse locale n’est pas relayé cette initiative afin d’en informer les élus et habitants du Narbonnais. Car ce héros de la Résistance appartient aussi, en effet, certes pour une petite partie de son existence, à l’histoire de ce territoire situé entre Narbonne-Plage et Saint Pierre la Mer. C’est, rappelons-le, dans les premiers jours de septembre 1942, quePierre Brossolette partit pour la seconde fois à Londres d’une plage située à une dizaine de kilomètres de Narbonnequi, à cette époque et à cette date, était totalement déserte . Après une nouvelle mission en France entre janvier et avril 1943, Brossolette repartira une dernière fois en automne 1943. Il sera arrêté lors d’une tentative d’embarquement pour l’Angleterre en février 44, sur la côte bretonne et , identifié peu après, il se jettera dans le vide d’une fenêtre de la Gestapo, entre deux interrogatoires, pour ne pas livrer sous la torture les secrets qu’il détenait. Un monument a été érigé, près de la plage qui était alors un lieu-dit :Saint-Pierre-sur-mer. Elle est devenue depuis une station animée, fréquentée chaque été par de nombreux touristes. Combien d’entre eux, et combien de Narbonnais connaissent ce petit moment de l’histoire d’un grand Monsieur ? Le poète Philippe Soupault, dans ses Mémoires de l’oubli, dit de lui que c’était un homme « … perspicace sans être cynique, si doué, si modeste, orgueilleux sans être vaniteux. »
La sortie de « Qui est Charlie ? », d’Emmanuel Todd, a provoqué une violente polémique dans les médias. Le premier ministre Manuel Valls, lui même, s’est cru obligé d’y participer en se fendant d’une tribune dans « le Monde » pour condamner le livre et son auteur. Maintenant que le reflux se précise, et après « décantation », si je puis dire, quels sont les thèses de cet auteur qui font encore tant scandale. Le mieux pour les connaître est de lire, et de le lire dans une interview donnée à « l’Humanité » où il expose sa pensée sur les manifestations du 11 janvier d’une façon aussi claire que concise:
On m’oppose que tous ces gens étaient dans la rue pour défendre la liberté, l’égalité, la fraternité. Mais, dans mon livre, j’écris clairement que le 11 janvier, toutes sortes de manifestants étaient là un peu par hasard, sans savoir vraiment pourquoi, émus par l’horreur de la tuerie du 7 janvier. La méthodologie statistique que j’utilise laisse tout à fait sa part à la liberté humaine. Les gens qui ont défilé dans les rues de Paris sur la base d’une émotion simple et saine peuvent se dire au pire que l’auteur de ce livre se trompe. Mais la fureur que j’entends autour de moi provient sans doute plutôt des autres, c’est-à-dire des gens qui ont été identifiés comme étant là pour de moins bonnes raisons…Mon livre a un rôle de dévoilement d’une réalité qui était cachée aux acteurs. C’est ce que je rappelle dans mon introduction en citant Marx, la fausse conscience, Durkheim, Max Weber… C’est un livre wébérien dans le sens où l’on doit révéler aux acteurs les motivations profondes de leurs actes, et je le fais avec des méthodes scientifiques banales. Avec le concept de « catholicisme zombie », je m’appuie sur une notion élaborée dans un autre livre, « le Mystère français » (1), écrit avec Hervé Le Bras. Nous avions constaté empiriquement, dans l’analyse des performances éducatives et des taux de chômage, la permanence de deux France (une laïque, républicaine, traditionnelle et une France catholique récemment passée à un autre type de laïcité). La culture actuellement dominante au Parti socialiste, avec sa bonne conscience, sort de la France catholique périphérique, jusqu’à très récemment de droite, autoritaire et inégalitaire. Elle a produit ce néo-républicanisme qui promeut une politique économique (dont l’euro) menant à des mécanismes d’exclusion, et qui conduisent eux-mêmes au développement de la xénophobie, arabophobie, puis islamophobie, puis antisémitisme. Les fondements culturels du néo-républicanisme socialiste sont ici dévoilés: c’est vraisemblablement ce qui produit un effet de fureur chez certains des individus concernés.
Radical changement de cap à la Société nautique de Narbonne ! La dynastie Déjean ayant repris la barre du petit port de la Nautique, son comité directeur a décidé de ne pas organiser les championnats de France d’Extrême glisse de windsurf, à la fin du mois d’août, et ce pour la troisième année consécutive. Trop de monde, trop de jeunes, trop de tout dans ce petit monde protégé où ne sont tolérés, par une majorité de nauticards semble-t-il, que les effluves de grillades et les jurons de pétanqueurs; et encore… Peut-être y verrons-nous, un jour prochain, l’apparition de jardinières de pétunias et de nains de jardin. L’annulation de cet évènement, dans ces conditions en tout cas, est tout à fait symptomatique de la « culture » dominante dans notre petite cité. Auto-centrée, jalouse des « autres »… Conservatrice, pour l’essentiel, elle reste fermée, malgré quelques petites concessions, à la « prise de risques ». Pour tout dire, elle est l’expression d’une petite-bourgeoisie provinciale satisfaite d’elle-même et qui , par dessus tout, ne supporte pas le « dérangement ». L’entre-soi comme planche de salut dans un monde ouvert à tous les vents… Suicidaire. De l’air, et au large, bon sang!
Je 7.11.2024 Galley au café. C’est une habitude. Devant mon premier café, je lis une ou deux pages d’un Journal littéraire. J’ai donc ouvert ce matin celui de Matthieu Galey. Pourquoi ? Parce que je […]
Me 6.11.2024 Le rêve de Jean Luc. Devant son miroir, tout en se rasant, Jean Luc dicte à son microphone, après avoir pris connaissance de la victoire de Trump, les premiers mots de son commentaire […]