Chronique de Narbonne: Marcher c’est penser…

1374916_779334632092124_2135639744_nHier après midi, à Narbonne, sur le chemin de halage du canal de la Robine, entre le moulin du Gua et l’écluse de Raonel…

Une belle et vieille dame digne de mon quartier !

 

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Tous les jours, je la vois passer sous ma fenêtre. Tous les jours et en toute saison , par tous les temps. Elle s’aide d’une canne : son corps l’entraîne irresistiblement vers le sol. Tous les jours, je la vois s’en aller faire ses courses, ou en revenir. Son sac, trop grand, effleure la chaussée.Trop grand, et trop lourd parfois, me dit-elle, quand je la trouve assise sur un banc , devant ma porte… Dimanche, infatigable et obstinée, c’est dans le cœur des halles que je l’ai trouvée au milieu de badauds et d’acheteurs pressés. « Sale temps ! quel vent ! ». Elle m’a détaillé ses achats d’une voix enrouée, pour me quitter ensuite et ouvrir un passage dans la foule affairée, sa canne pointée comme une épée. Un peu plus loin , elle s’est retournée, un petit sourire aux lèvres : « 102 ans quand même ! » Madame Serres, ma voisine, puisqu’il s’agit d’elle, a en effet 102 ans. À n’y pas croire, et pourtant ! Bon et nombreux autres bons dimanches, Madame …

L’esprit de Charles, avec Lou Salomé, a hélas quitté le festival Trenet !?

 

 

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Joli moment en compagnie d’une jolie chanteuse et de ma jolie petite famille à la terrasse du Ramblas Café , place des Quatre Fontaines. Lou Salomé chante comme on aime entendre une voix: la grâce et la sincérité mélodieusement s’y mêlent. Entre deux airs, on entendait même  l’eau couler ! Comme sur une île, le public attentif et ravi goûtait un peu de l’esprit de Trenet. Son élégance, sa légèreté musicale et poétique, sa joie de vivre nous avaient donné rendez vous avec Lou et son guitariste tandis qu’après la nuit venue sous une lune voilée ( on la comprend! ) nous soit tombée sur la tête une infernale tornade de décibels. J’ai même aperçu, de la table de la  » Jument Verte «  où je dînais, des fantômes de  » poilus  » s’échapper du monument aux morts encerclé par des cabanons associatifs et une titanesque  » Grande Scène « . Mon voisin s’est même inquiété de ces beuglements de  » sirènes d’alertes « . J’ai tenté de le rassurer en lui disant que c’était sans doute le tournage d’un film catastrophe, pour disserter ensuite sur Séville, son campo, ses parfums d’oranger, ses bodegas et ses verres de Fino … Loin, très loin, là encore, de Narbonne , son cours, ses stands, ses odeurs de frites et ses bocks de bière. Je sais , je sais , j’exagère et suis, par tempérament, d’esprit romantique: une faute de goût évidente en ces temps barbares. Comme celle d’évoquer celui de Charles ! Que j’ai fini par trouver sur le coup de 22 heures 30, place  » Digeon « , au village du Grand Narbonne. Désert ! les producteurs de vins de la région y broyaient du noir, en silence … Ah! que j’eusse aimé entendre Lou à ce moment là…

Les Barques à travers les films de Jean Eustache (1938 – 1981)

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De 1951 à 1957, Jean Eustache habitait Narbonne place Albert Thomas (actuelle place des Quatre-Fontaines). Il se souvient de son adolescence narbonnaise dans un court métrage tourné dans notre ville l’hiver 1965-1966, Le père Noël a les yeux bleus, avec Jean-Pierre Léaud, et dans un film réalisé durant l’été 1974, Mes petites amoureuses avec dans les rôles principaux Martin Loeb et Ingrid Caven.

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