Ce matin, rencontre imprévue au rayon librairie de » Place Média « : Maryse et ses amis, Marc Lener et Annie, sa femme, tous deux amateurs très éclairés de la » bonne chanson » de langue française venus de Vannes pour assister au festival Trenet. Marc est un personnage étonnant. Ancien chef d’entreprise à la retraite, il aurait aimé faire une carrière dans le monde des Brel, Ferré, Caussimon, Dumont… Cette année, il a produit son propre spectacle en Avignon durant le festival: » Trenet 10 ans déjà « . Et mercredi, le 31, à 20h30 il donnera généreusement son talent aux habitués de La Guinguette, à Gruissan Tournebelle. Comme ça! Un » boeuf » quoi! Je n’y serai malheureusement pas. Mais si vous désirez vivre un vrai moment dans l’esprit de Trenet, réservez vite vos places. Tout ça pour dire aussi que nous avons finit la matinée autour d’une table du café » le soleil noir », place de l’hôtel de ville de Narbonne. Francesca Solleville, Higelin, Nougaro et tant d’autres se sont invités à notre discussion… Pas Christine Sèvres, que j’écoute en terminant ce billet…Mais qu’il aime, j’en suis sur!
Parce que ses » Papiers collés « ( Trois tomes ) se trouvent toujours à portée de mes mains et qu’on y trouve ce genre de perle: « L’écriture c’est passer le temps. La musique c’est le faire passer. La peinture c’est l’effacer. « Et ceci encore: » Qui va au théâtre pour passer une bonne soirée est un piètre spectateur. » Admirable Perros! Tout est bon à lire chez lui : sa poésie, ses critiques. Écoutez le! Et partez vite plonger dans ses textes…
Une salle d’attente : celle de mon médecin ! Ses murs gris et sa table basse recouverte de magazines défraîchis. L’ambiance y est un peu lourde, inquiète. Entrent deux personnes accompagnées d’un enfant. Elles s’assoient, le petit garçon entre elles. Pressé, il plonge sa main dans un sac en plastique, en sort un livre et le tend à son « papy ». Puis un autre qu’il offre à sa « mamie », tout sourire. Cela fait, il se cale bien droit sur sa chaise, inspecte une dernière fois le fond de son sac, et en tire un jeu vidéo. Trois personnes me font face, plongées dans des « imaginaires » discordants. Deux mondes aussi qui s’éloignent rapidement l’un de l’autre…
Elie.Y est mon médecin. C’est un bon ami aussi. Il l’est devenu depuis mon retour à Narbonne, qui m’a vu naître et grandir. Pendant ma petite adolescence, il était le «docteur» de la famille. Notre différence d’âge est grande, mais à présent nous voilà complices, même s’il persiste à m’appeler «Mon petit!».
Ce matin, je passais par hasard devant son cabinet et, comme à mon habitude en pareille circonstance, y suis entré dans l’intention de le saluer. Sa porte était grande ouverte sur son bureau vide au premier plan duquel trônaient un tas de dossiers médicaux, de journaux et de revues spécialisées, de boîtes de médicaments et d’objets divers. De cette pile informe, s’en distinguait au sommet, par sa belle tranche rouge vif et l’élégance de sa reliure, un livre: «Les Fleurs du mal», dans l’édition Baudoin! Que je ne pus m’empêcher d’ouvrir à la page indiquée par une carte de visite au nom d’une dame J…, notaire de son état, pour y lire ce poème. Un tendre souvenir, une ultime confidence adressée par une ancienne amoureuse à mon cher Elie, sans doute. Un secret à peine dévoilé dont je ne connaîtrai jamais le sens profond mais qu’il me plaît d’interpréter ainsi: