Quand j’ai coupé court par le Palais Neuf pour me rendre au jardin de l’Archevêché, je ne pensais pas que cette sculpture, placée là depuis quelque temps et souvent vue, s’imposerait à mon esprit, ce jour et à cette heure, au point d’arrêter ma course et d’en désirer garder le souvenir en la photographiant.
Pour la première fois, je voyais ce magnifique corps de femme, brun et nu, de face, sans personne autour pour en parasiter l’expression ; un corps ferme et souple duquel émanait une impression saisissante de force et de tendresse.
Ce que je ne savais pas au moment de la prise, c’est que figurerait aussi, dans le cadre, une silhouette de métal blanc aux contours indéfinis, semblable à un spectre rongé par des mites ; un de ces fantômes qui, en silence, rôdent autour de nous et savent se faire oublier.
Illustration : Palais des Archevêques Narbonnne. Cours du palais neuf
Ne cherchez pas un numéro de téléphone pour réserver une table chez Rose Marie. Elle n’en a pas ! Pas de carte, non plus. On vient la voir, la salue, lui demande une table avec deux couverts et elle vous installe, selon votre plaisir, au soleil ou à l’ombre de sa grande terrasse de la place Saint Roch. À toute heure ! À toute heure sa solution, se plaît-elle à dire à ses clients. Et, de fait, jamais prise en défaut, jamais personne n’attend son tour sur son petit banc de vieux bois.
Il me fait un petit signe de tête. Nous faisons quelques pas sur le même trottoir, l’un vers l’autre. Sa démarche est incertaine. Il lance ses jambes en avant et ses bras sur le côté afin de tenir son pas raide et syncopé. Il souffre d’un diabète sévère. Comme à chacune de nos rencontres, il vante d’abord mon allure, ma silhouette.
Les Barques de Narbonne comme lieu où on regarde passer ; du regard aussi comme fin en soi. Comme au cinéma, où, regardant, tout se mélange : désirs, fantasmes et réalité.
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