Gloire à toi,oh! grand leader septimanien…

 

Georges Frêche pose devant la statue de Lénine lors de son inauguration.

 

 

Mao et Lénine  trônent désormais en plein Montpellier. Et, s’il n’y avait encore quelques familles de victimes du goulag vivantes, Staline les aurait rejoints nous dit G. Frêche . Car «  C’était un dictateur sanglant, mais c’est aussi le vainqueur de Stalingrad… Un type brillant qui parlait 11 langues, un type extraordinaire. Fou, mais extraordinaire. » Que dire après ce genre d’enormité ? Rien! Rien d’autre que l’exposer dans sa vérité. Qui en dit plus sur celui qui l’expose que sur « le grand homme » invoqué. Dédions donc ces trois statues à cet imbécile (de droite ou de gauche ?) qui prétend connaître l’histoire. Et recouvrons les du linceul du bonheur de l’humanité au nom duquel leurs modèles pratiquèrent la terreur et remplirent des goulags…

 

PS: Lu ceci, après la rédaction de ce billet, et sous la signature de Philippe Bilger.

Les économistes ont toujours raison!

 

 

Il n’y a pas si longtemps encore, les keynésiens purs sucres menés par Jean Paul Fitoussi de l’OFCE, nous expliquaient à longueur de colonnes dans le journal « Le Monde » qu’il fallait un euro faible et creuser les déficits pour relancer nos économies et réduire le chômage. Nous y sommes enfin et le résultat, comme d’habitude, infirme les prévisions de nos experts : croissance molle et chômeurs en plus. Avec, en prime, la fuite de l’épargne non résidentielle et la hausse de son prix, qui creuse un peu plus nos déficits publics. La solution ? Augmenter l’impôt sans toucher aux dépenses publiques nous dit Xavier Timbeau le directeur du département analyse et prévision à l’OFCE. Tiens donc ! Pour nous retrouver en AAA-, largués par les Allemands et au régime espagnol ? Méfiez vous des économistes, ils ont toujours raison…

Plus d’Europe et mieux d’Etat.

 

 

 

On sait qu’en japonais l’idéogramme : « crise » est composé de deux signes. Le premier signifie danger et le second opportunité (merveilleuse dialectique asiatique !…) Celle qui affecte l’Europe, partie du berceau de notre culture philosophique, n’échappera pas cette alternative. Soit régresser vers des formes de nationalismes économiques et sociaux en promouvant la sortie de la monnaie commune. Soit mettre en place une véritable coordination budgétaire et fiscale au niveau communautaire.

On l’a assez dit ailleurs dans la presse spécialisée pour que je ne m’attarde pas sur ce point, mais croire qu’il est possible d’avoir une monnaie commune avec des gestions budgétaires fondamentalement divergentes c’est en réalité vouloir transférer aux états vertueux (comme l’Allemagne) le laxisme et les facilités de ceux qui prétendent l’être (comme la France). Et la situation de la Grèce, de l’Espagne et du Portugal est le révélateur de cette contradiction devenue insoutenable.

Ce qu’attendent les détenteurs de capitaux (qui, après tout, font leur métier de gérer au mieux l’épargne accumulée par le privé et le public en Asie, Amérique du Nord, Pays du Golfe et Europe…) c’est plus que des mesures d’urgence prises pour pallier les défauts de paiement à court terme des trois maillons faibles européens. Ils veulent surtout des garanties sérieuses sur la longue durée et ces garanties passent nécessairement par des transferts de souveraineté des Etats au niveau européen. Une gouvernance économique, toujours repoussée mais à présent, et dans la douleur, à l’ordre du jour. Et qui, aussitôt avancée par le Président de la Commission de Bruxelles à travers une proposition de contrôle des politiques budgétaires des Etats lors de leur élaboration, de leur mise en œuvre et de leur réalisation, accompagnée de sanctions véritables pour tous ceux qui ne respecteraient pas les critères communs définis en commun ( taux de déficit, d’endettement…), est critiquée, voire combattue.

Une proposition qui pourtant n’est que la traduction concrète d’un gouvernement économique de la zone euro que la France, depuis des années, ses gouvernements successifs certes, mais aussi les contempteurs d’une « Europe financière », appelle de leurs vœux. Un véritable basculement européen donc. Une « révolution froide » dont malheureusement nos élites gouvernementales, qu’elles soient au pouvoir ou qu’elles espèrent le conquérir, ne parlent guère. Pour l’expliquer, la mettre en perspective afin que chaque citoyen donne du sens à l’effort demandé aujourd’hui, et encore demain pendant des années.

C’est plus d’Europe en effet dont nous avons besoin pour sortir de la crise. Plus d’Europe et plus de rigueur dans les politiques communes. Le chemin sera long ! Il serait temps que les plus hautes autorités de l’Etat pourtant d’habitude si bavardes se décident à le dire aux français.

L’Ascension de Peyrepertuse…

 

 

Dans le Midi Libre d’aujourd’hui, ça commence comme un vulgaire dépliant touristique : «  Il est si beau, le petit sentier qui sinue tantôt sous les arbres, tantôt entre les buissons, jusqu’aux vieilles pierres du château de Peyrepertuse, offrant une vue inoubliable au visiteur du site cathare. » Mais, car il y a un mais : « … Impossible d’en profiter quand on doit se déplacer en fauteuil roulant, voire avec de simples rhumatismes douloureux. » Qui fit naître dans l’esprit audacieux de l’édile du lieu le projet : « … d’un ascenseur direct entre le parking et le château. » Un aménagement qu’il devrait compléter par la création d’un métro aérien afin de le relier à l’ancestrale Cité de Carcassonne et à l’ensemble monumental de Narbonne . En ces terres cathares où souffle désormais l’Absurde, nos élus manquent cruellement d’ambition…

La leçon du  » tournant de mars 1983 « 

 

 

 

La situation d’un certain nombre de pays européens (La Grèce étant le modèle paroxistique de ce qui pourrait advenir à l’ Espagne ou au Portugal…), nous remet en mémoire le débat politique engagé au plus niveau de l’Etat français en 1983, dans une situation économique et financière où le franc avait subi deux dévaluations, l’inflation était autour de 8% l’an et le déficit budgétaire, pour 1982, de 150 milliards de francs. Alan Argoul nous le réactualise dans une de ces notes, toujours bien informée, dont je vous livre deux extraits.

« Dès lors, il faut choisir entre dévaluation ou flottement. Le flottement signifie la sortie du serpent monétaire européen (SME) ancêtre de l’euro. Le franc se trouvera immédiatement dévalué par les marchés de 20% pour rééquilibrer le solde des échanges (exportations contre importations), le déficit extérieur croîtra de 2 milliards de francs par mois, nécessitant un emprunt international massif qui ne pourra se faire dans des conditions honorables sans plan de rigueur. Et qui pourrait bien aboutir à la tutelle du FMI, les autres pays ne désirant pas prêter sans discipline. La France, par le pétrole, par sa consommation, par ses exportations, dépend de l’extérieur. Le temps du splendide isolement d’une population majoritairement rurale est révolu. Selon Attali, trois programmes économiques socialistes se trouvaient alors en concurrence : celui « de bon sens » du Premier ministre Pierre Mauroy et de Jacques Delors, celui, « saint-simonien productiviste » (selon Lacouture) des « visiteurs du soir » (Jean Riboud, JJSS) encouragés par Laurent Fabius, Gaston Deferre et Pierre Bérégovoy – un « national-protectionnisme » (Lacouture), enfin celui des « experts de l’Elysée » dans lesquels Attali se situe, « dans la ligne du Premier ministre mais en plus socialement compréhensible ». »  (Voir aussi cet aricle de l’Expansion en lien)

Au final, c’est la ligne Delors qui finira par s’imposer  (J. Lacouture précisant qu’elle était déjà celle de F. Mitterand, ce que François Stasse (1), qui fut son conseiller économique, conteste dans le lien précédent) :

« dès le 24 mars, le plan de rigueur de Delors est adopté en Conseil des ministres : baisse du déficit budgétaire, hausse des taxes sur la vignette auto, l’alcool et le tabac, hausse du forfait hospitalier et de l’essence, hausse des tarifs EDF, GDF et SNCF, emprunt forcé, baisse des stocks pétroliers, contrôle des changes et instauration d’un carnet de change aux devises limitées à 2000 francs pour chaque touriste français se rendant à l’étranger… Ces mesures sont de l’ordre de 2% du PNB selon Attali, « on reprend ce qu’on avait donné en juin 1981 » ; » Afficher l'image en taille réelle

Un retour sur le passé qui éclaire le sérieux et la vérité de certaines des propositions défendues par une fraction de la gauche (Hamon-Mélenchon) et de la droite (Dupont-Aignan, Le Pen), aujourd’hui, en France. Et qui illustre, aussi, la démagogie de certaines postures chez les autres : retraites, montant et niveau des dépenses publiques etc…

(1) Auteur, par ailleurs, d’un remarquable article :  » Pour les discriminations positives «   dans la revue Pouvoirs.

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