La burqua verte de Mamère.

 

 

Mamère, Noël de son prénom, est un « progressiste ». Un Vert qui voit rouge à propos du futur projet de loi d’interdiction du port de la burqua dans l’ensemble de l’espace public.  Selon lui, « tout cela vise à stigmatiser la deuxième religion de France et à faire croire que lorsqu’on est musulman, on n’est pas compatible avec la démocratie, qu’on est peut-être même un terroriste en puissance et qu’on est finalement indésirable ». En reprenant cet argument que nous assènent tous les fondamentalistes, ce politicien ment. En conscience. Comme ces « idiots utiles », qui, en toutes circonstances, quand les extrémistes rouges ou bruns pilonnaient les principes et les institutions démocratiques, se plaçaient à leur côté en flairant dans les mesures d’auto-défense de la République un parfum nauséabond de fascisme. Et notre sensible « nez » politique de renifler aujourd’hui celui d’un « Vychisme » ranci et de dénoncer en tout partisan d’une loi d’interdiction l’ admirateur honteux de la milice pétainiste . Comme Robert Badinter, sans doute, qui appelle, il n’est pas le seul, au consensus républicain et à la fermeté au nom d’une fraternité de principe : «  La fraternité, c’est d’abord dans le visage de l’autre que je le découvre. Si vous vous adressez à un fantôme, comment voulez-vous avoir avec lui un rapport de fraternité ou de sociabilité? » En ces temps de fortes tensions sociales et politiques, Mamère a choisi le  chemin de la stigmatisation des défenseurs de la dignité des femmes et des violences qui leur sont faites au profit d’une tradition et d’un fondamentalisme religieux moyenâgeux. En application du sacro saint principe écologiste de la défense et de la préservation de la biodiversité costumière qui semble l’habiller des pieds à la tête, peut-être ! Comme une burqua. Verte…

Ce n’est pas la vérité qui est révolutionnaire, mais le mensonge!

 

 

 

 

 

Pendant vingt ans, les gouvernants grecs de droite et de gauche ont menti. Consciemment ! Avec ce cynisme  propre à ceux qui usent du mensonge et de la ruse pour conquérir et conserver le pouvoir. Un cynisme couvert par le silence de médias moutonniers au niveau d’informations indexé sur les attentes supposées de leurs « clients ». Et des «  clients » qui forment peuple, la tête dans le sable, ne voulant pas regarder en face l’amère réalité de leur pays. Un pays en défaut de paiement et qui, comme l’Espagne, le Portugal et la France a décidé, collectivement, de vivre au dessus de ses moyens. Une crise sans précédent qui n’est nullement cantonnée aux « pays du club Med » comme on nous le serine quotidiennement mais qui touche l’Europe entière. Car notre continent s’enferme dans le surendettement des Etats, qui atteint 88% du PIB en 2010 et dépassera 120% dans la décennie, contre 30% dans le monde émergent et 52% dans l’Etat fédéral américain. Ne parlons même pas  des engagements de retraite qui culminent à 440% du PIB !!! Un continent certes encore riche mais stagnant où le blocage de l’activité et le chômage permanent vont créer des tensions croissantes favorables aux démagogues et aux extrémistes. Pour écarter ces menaces, il est encore temps de tirer toutes les conséquences de la mondialisation et des nouveaux rapports de force entre grandes régions économiques. Et s’orienter résolument vers une plus grande intégration des politiques budgétaires et fiscales des Etats européens. En se dotant aussi d’un gouvernement économique doté de véritables compétences. Conditions minimales pour devenir un véritable pole de décision capable d’assumer la compétition et la coopération avec les Etats continents (Etats-Unis, Chine, Inde…) qui demain concourront pour le pilotage de l’économie-monde. Au risque de la décroissance, de la paupérisation et de graves difficultés politiques et sociales. Ce n’est pas  » la vérité qui est révolutionnaire », comme le constate honteusement Paulin dans le roman de H. Barbusse,  » Clarté  » ( formule que reprendra Gramsci et que plagieront sans vergogne Lénine et Trotsky ), mais le mensonge. Comme on peut le constater aujourd’hui en Grèce et peut être demain ailleurs…

La prospérité du vice, de Daniel Cohen.

 

Conclusion de l’excellent résumé-critique d’Alain Sueur ( merci à Alain Argoul! ) de l’excellent livre de Daniel Cohen « La prospérité du vice-une introduction inquiète à l’économie ». Pour ceux qui n’ont pas le temps de lire ce genre d’ouvrage, qui ne connaissent pas son auteur et qui, peut-être, seront inciter à s’y intéresser d’un peu plus près… 

Extrait :

« Après une excellente critique du keynésianisme béat (p.244-46), Daniel Cohen voit le déclin de l’Europe par rapport aux Etats-Unis et au monde qui émerge dans quatre éléments : enseignement et recherche éclatés, dédain de la puissance militaire moteur de l’innovation, sentiment tragique de l’histoire qui incite à s’en retirer alors que les autres gardent l’optimisme des Lumières, incompréhension de l’économie du star-system qui permet seule une rentabilité sur les produits de l’immatériel.

La question du futur va être de passer d’un monde infini à celle d’un univers clos : l’inverse de l’expérience européenne du XVIIIe siècle. « Cet effort n’est ni impossible ni même improbable, mais plus simplement : il n’est pas certain » (p.280). A civilisation mondiale unique, danger d’erreur maximal !

Le lecteur parcourra l’histoire économique de haut, avec des résumés clairs des apports des chercheurs, auxquels il manque surtout Fernand Braudel. Les risques de l’économie sont clairement politiques : le nationalisme, les inégalités, les revendications sociales d’envie, le dédain de la planète, les incapacités à réguler la finance. C’est ce qu’il fallait démontrer et Daniel Cohen l’a fait brillamment. »

Mort aux vieux!

 

Bon, nous y voilà ! Devant l’abyme financier des divers régimes de retraites : 10 milliards d’euros cette année et, si rien n’est fait, en 2050, entre 72 et 115 milliards. Et qu’entend-on dans la bouche de nos experts ? Y a pas le feu, réfléchissons jusqu’au consensus ! Quel courage ! Trente ans qu’on entend cette berceuse. Trente ans que toute la classe politico-syndicale possède toute les informations et analyses sur l’avenir de notre régime de retraite par répartition. Trente année de perdue pour le sauver. Trente ans passés à la recherche miraculeuse d’un consensus que notre pays n’a jamais connu dans son histoire à l’exception de celui trouvé le soir d’une finale de la coupe du monde gagnée par nos footballeurs. Alors, si nous refusons toutes les solutions : le recul de l’âge de la retraite, l’augmentation des cotisations, celle de leurs durées, le recours à l’épargne, la diminution des pensions, la taxation de tels ou tels revenus, que reste-il ? Une croissance à la « chinoise » 7% et plus ! Ridicule, même le PCF n’ose l’évoquer. Bref, une défausse irresponsable de « nos compétents » et de ceux qui nous représentent à l’abri, eux, d’un  régime de retraite très spécial  (un député touche, après 5 ans d’activité, la même retraite que le salarié du privé qui a travaillé 40 ans !) et qui, pour l’immense majorité d’entre eux ne seront plus aux manettes en 2050. Une lâcheté collective qui, inconsciemment, semble prête à souhaiter une belle et mortifère série de canicules estivales et d’épidémies hivernales qui, en remplissant les cimetières de nos vieux, remplirait conséquemment nos caisses d’argent frais….

Sous les ailes de Bilger et Debray.

 

 

 

 

Je reviens d’un « petit tour » chez Philippe Bilger, avocat général réputé et blogueur de grande qualité. Son indépendance d’esprit et sa plume aussi brillante qu’acérée ne sont plus à louer qu’auprès de ceux qui ne le lisent pas encore, et me permet, l’écrivant, de vous inviter à vous rendre le plus vite possible sur son site « Justice au singulier ». Dans un de ces billets, il se place sous les ailes de Régis Debray, comme je le fais aujourd’hui sous les siennes, et il note : « On lui demande (à R. Debray) quel regard il porte sur la politique d’aujourd’hui et il offre cette fulgurance caustique mais si lucide : « On peut prendre parti pour s’amuser. Mais prendre feu et flamme ? La politique a décroché de l’Histoire. C’est le rendez-vous des médiocres. Ceux qui rêvent d’une voiture avec chauffeur ». C’est dur, c’est vrai, c’est triste. » Et encore ceci : « Le langage de la politique et la politique du langage liés pour le meilleur et pour le pire. Aujourd’hui, pour le pire. La dignité réside en effet aussi bien dans les mots qu’on prononce, le style que dans les comportements, les tactiques et les orientations. Ayant oublié l’imparfait du subjonctif, on s’est condamné à un monde politique imparfait. La décontraction obligatoire a chassé le grave et l’important. »

Dur, très dur ! Mais si juste…

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