Chers pigeons.

Max Weber et sa femme Marianne en 1893Après le haut le coeur et l’envie de vomir provoqués par l’ingestion de l’info, que j’ai toujours sur l’estomac, qui m’apprenait que Fortis s’offrait un déjeuner à 3000 euros le couvert au Louis XV, voilà que j’apprends, ce matin, juste après mon petit déjeuner, que le groupe Deixa s’est payé un raout à 200 000 euros à la même table de la principauté de Monaco. Au menu, d’après le Monde.fr: « poitrine de pigeonneau des Alpes-de-Haute-Provence, foie de gras canard et pommes de terre nouvelles sur la braise ». Au bord de la faillite et sauvés par les pouvoirs publics, ces parvenus de la finance franco-belge se goinfrent sans crainte et remords de pigeons et de canards au prix d’un paquet d’actions dévaluées. Décidemment, le temps où Weber écrivait son  » Ethique protestante et esprit du capitalisme «  pour expliquer la naissance et le développement de ce système de production en Europe est bien loin. On en vient presque à regretter ces austères patrons puritains pour qui, selon notre sévère sociologue, la possession de richesses était moins condamnable que le fait de se reposer dessus et d’en jouir. Jouissance dont ne se privent pas nos chefs de la finance à qui on reconnaîtra néanmoins un certain sens de l’humour, même involontaire, et un goût certain pour l’immoralité, parfaitement assumée…

Qui s’intéresse encore au congrès de Reims?

Eh bien le voilà le plan en 3 volets  (prises de participations dans les banques, isolement des dettes pourries et aides au marché interbancaire) coordonné au plan européen que voulait le  » marché « . Echaudés par la faillite de Lehman Brothers et la non intervention de l’administration américaine, tous les détenteurs de fonds de placement avaient vendu leurs titres placés dans le secteur  bancaire et financier. Leur objectif était de bloquer la circulation monétaire et celle des crédits pour obliger les Etats à garantir leur retour sur ce marché. C’est fait, et la purge peut commencer. Si, au plan financier le  » marché « a gagné, au plan politique, et en Europe, c’est le couple Sarko-Brown. Le second parce qu’il fut le premier à concevoir et mettre en place un plan complet de crise ( et pour cause, l’industrie financière anglaise est une des plus importantes de la planète ). Le premier,  pour s’être appuyé sur le second et l’imposer au reste de l’Europe, en deux temps et moins de 15 jours. Fallait le faire! Enfin, cerise sur le gâteau, l’opposition socialiste va probablement voter le volet français…Au fait qui s’intéresse encore au congrès de Reims?…

La bourse chute! et alors…

Toutes les bourses chutent, et alors! Le problème n’est pas là, et ce pour une raison simple: toutes les entreprises, toutes, voient leur valeur fondre et sont donc, toutes, potentiellement achetables. Et l’étant toutes aucune ne le peut, acheter. Par contre, il est bien vrai que les vendeurs d’actions qui se précipitent sur des obligations d’Etat à trois mois perdent du capital. Et alors! cette perte d’aujourd’hui est un gain dans le futur pour les nouveaux acheteurs. Toute cette masse de valeur n’est pas partie en fumée, en effet, comme se plaît à le raconter une presse paresseuse et ignare. Il s’agit tout simplement d’ un transfert de valeur entre vendeur et acheteur. Ce qui, entre parenthèses, permet à ces nouveaux entrants en général jeunes, d’accèder  à des  » biens  » jusqu’alors réservés aux  » vieux « . Non, ce qui pose surtout problème une fois la garantie des dépôts et l’absence de faillite bancaire assurées, c’est le gel des cédits interbancaires au jour le jour et l’assèchement consécutif des ménages et des entreprises pour financer leurs trésoreries et/ou leurs investissements. Les banques qui ont du casch ne prêtent plus à celles qui ont les caisses vides et les prix des produits dérivés de crédit offrant une « assurance » contre le non-remboursement d’un crédit ( de l’ordre de la dizaine de milliers de milliards) s’envolent, traduisant ainsi, tout simplement, la probabilité perçue de non-remboursement des dettes des entreprises bancaires. En conclusion, tant que les Etats ne garantiront pas, après les dépôts des particuliers et l’absence des faillites bancaires ( par le rachats d’actifs pourris et des nationalisations partielles ou totales ) ces prêts interbancaires, on ne sortira pas de la crise. La totale quoi! Un rêve de militant socialiste réalisé par des gouvernements libéraux…

Accoyer déconne.

Accoyer déconne. Dans un climat anxiogène où la moindre des plus petites phrases produit des ravages financiers, psychologiques et politiques, le voilà, bonasse et irresponsable qui nous balance son idée d’amnistie fiscale pour nos immigrés de la  » haute  » . Idée qui, non seulement est stupide au plan financier, mais qui, de surcroît, nous indigne au plan moral. Après Fillon et sa faillite, et Sarkozy ouvrant sa chasse au bouc-émissaire, il ne manquait plus que le patron de l’Assemblée pour perdre ses nerfs. C’est dans les périodes de crise que se révèlent les  » hommes d’état « . Mais à droite on perd la boule, à gauche la tête et chez tous le Nord… Un miracle que, dans ce contexte, 79 % des français gardent confiance dans la solidité de leur banque. La preuve, peut-être, d’un sang froid et d’une lucidité dont devraient faire preuve nos agités du bocal politique. 

Crise de liquidités ou de solvabilité?

Ce matin, massages,étirements et ultra sons. Toujours ma tendinite de l’épaule droite.L’occasion  de discuter aussi avec mon docteur, un spécialiste de la médecine du sport. Non de mon handicap,que nous savons passager, mais de la crise financière, que nous trouvons un peu longue. Et à chaque scéance, trois par semaine,de constater qu’il confond liquidités et solvabilité, prise de participations des états et financement par l’impôt, baisse du CAC 40 et vidage des comptes courants et des placements bancaires des particuliers… Je lui ai donc promis, après un petit cours de, disons rectification, de lui transmettre un tout petit texte de mise au point. Le voici, disponible chez Telos sous le titre  » Crise de liquidités ou de solvabilité? « . Son auteur: Cédric Trille. Bonne lecture Olivier!…

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