A l’abri sous les niches!

486 niches fiscales ! C’est plus que le nombre de fromages.Comment en est-on arrivé là ? 73 milliards d’euros de niches pour cette année, alors que l’impôt sur le revenu devrait rapporter 60 milliards! Encore une exception française. Comme la culture, les fromages, le modèle social et que sais-je encore. C’est aussi le pays de l’OCDE où l’impôt sur le revenu est de loin le plus faible. Selon les prévisions de Bercy, il devrait collecter 3 % du PIB en 2008. Aux Etats-Unis,c’est 8,5 % du PIB, plus de 15 % en Suède…! Paient-on pour autant moins d’impôts? Non,bien sûr, car la pression fiscale est en France l’une des plus élevées au monde avec un système profondément injuste où les pauvres paient autant que les riches. Car les taxes les plus lourdes, comme la TVA avec 180 milliards d’euros de rentrées prévues en 2008, la CSG et la CRDS avec près de 90 milliards  et les cotisations sociales, sont toutes proportionnelles. Cette réalité nous ne voulons pas la voir. Nous préférons les impôts indirects invisibles qui nous évitent d’exiger de la part de ceux qui les administrent davantage d’efficacité…La France vit en fait dans l’inégalité. Et à l’abri…Dans ses niches !

Contre-regards sur l’économie du Languedoc-Roussillon.

Le Languedoc-Roussillon devrait connaître la plus forte croissance démographique en 2030 : 32,2% et la plus forte augmentation du vieillissement de sa population (+ 73 % ) où la part des 60 ans et plus en représenterait 31,5% ( 29,3% pour la France métropolitaine).
Ce phénomène constitue certes un atout pour le développement économique régional, notamment dans le domaine des services à la personne. Mais il constitue aussi un défi par ses conséquences en termes de cohésion sociale et territoriale.
L’économie « résidentielle », malgré son importance réelle, n’est pas, en effet, un moteur suffisant (le seul depuis un demi siècle !) pour pallier aux difficultés de secteurs traditionnels (comme les industries manufacturières et l’agriculture) fragilisés par la globalisation de l’économie mondiale. Et ce ne sont pas les industries et les services de pointe, peu présents, qui peuvent assurer le relais.
Quant aux fragilités sociales, elles s’expriment déjà au travers de plusieurs paramètres : chômage, niveau des salaires,saisonnalité, revenus sociaux, besoins en logement social et même, niveau des diplômes. La question de la précarisation possible d’une partie de la population et de certains territoires doit donc être d’autant plus posée que la stabilité des finances publiques, toujours sollicitées dans ces situations, n’est pas assurée.
Car si la croissance démographique crée de l’emploi, elle induit aussi une demande de financement pour satisfaire un niveau croissant de besoins collectifs en particulier dans les domaines de la santé et du logement, comme dans celui des équipements publics (eau potable, traitement des eaux usées,infrastructures, transports collectifs…).
C’est dire que, dans une situation de crise des finances publiques, les collectivités locales régionales ne pourront guère compter sur l’Etat et qu’il leur appartiendra de trouver des marges de manœuvre autrement que par l’augmentation des impôts.
Contrairement à ce que prétendent la plupart des « patrons » des exécutifs régionaux, elles existent. Mais cela suppose que toutes les collectivités «  réduisent leur voilure » et ramènent leur champ d’intervention à celui que définissent leurs compétences. Cela signifie aussi une plus grande coordination de leurs politiques publiques, une mutualisation de leurs moyens et de leurs services, plutôt que leur redoublement… Une véritable révolution dans un Languedoc-Roussillon où règne une classe politique pour qui la seule variable d’ajustement est la fiscalité…

 

 

La fureur de vivre en Languedoc-Roussillon.

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« Le Languedoc-Roussillon est une terre d’aventures où il y a une certaine « fureur de vivre », le tout associé à une tonicité économique. » C’est dans ces termes d’un lyrisme que je ne lui connaissais pas que Jean- Paul Volle, géographe-urbaniste, s’exprime dans le support de la communication (cette forme moderne du mensonge) de la Région Languedoc-Roussillon

Rendements décroissants?

Les enseignants font grève pour s’opposer à la suppression de postes et les élus de tout bords ne veulent pas entendre parler de leur diminution par la suppression des départements, par exemple, comme le prône J. Attali et, surprise, le groupe UMP de l’ Assemblée. Ce qui les unit ? la sociologie: nombre d’élus viennent de l’Education Nationale, et leurs revenus sont financés par l’impôt. Ce qui les sépare, le pouvoir que confère la loi aux élus d’appliquer aux autres ce qu’ils refusent d’appliquer à eux-mêmes. En l’espèce, la recherche d’une plus grande efficacité dans le service rendu aux contribuables-électeurs et conséquemment la diminution des dépenses publiques et l’allégement de la dette nationale. Car on ne nous fera pas croire que nos 558 102 élus de France métroploitaine, soit 1 élu pour 108 habitants, record du monde absolu et nouvelle exception française, seraient le prix de notre excellence démocratique. A l’inverse, ils marquent plutôt le conservatisme d’une offre institutionnelle pléthorique au rendement décroissant dont le coût n’a cessé d’augmenter. Ainsi,entre 2002 et 2007, les indemnités versées aux maires et présidents d’assemblées locales ont crû en moyenne de 55% ! Et depuis, avec la mise en place des nouveaux conseils municipaux et conseils communautaires, de droite ou de gauche, elles ont explosé … En pleine crise de pouvoir d’achat. Comme les revenus de près de trois patrons sur quatre de grandes sociétés françaises qui,selon une étude publiée en début d’année,ont gagné 40% de plus en 2007 qu’en 2006. Ce qui fait dire à Jean-Claude Juncker, patron de l’Eurogroupe que : « Nous courons le risque de ne plus être compris par nos concitoyens si nous leur adressons d’un côté des appels incessants à la modération salariale » pour freiner l’inflation et que,de l’autre, les chefs d’entreprise et les élus font l’inverse. Extravagants et paradoxaux comportements, en effet!

Une pension dorée.


A quelques semaines d’une journée de mobilisation de l’ensemble des syndicats pour protester contre l’allongement de la durée de côtisation des retraites, il est bon de rappeler que le gouvernement avait voulu donner l’exemple en poussant les députés à amender leur propre régime en déficit chronique (577 cotisants pour 2 004 pensionnés) et qui a coûté à l’Etat 38 millions d’euros en 2006. Résultat du travail de nos parlementaires tous partis confondus: les députés ne pourront toucher leur retraite qu’à partir de 60 ans, contre 55 auparavant et ceux issus de la fonction publique ou du privé ne pourront plus continuer à cotiser à leur caisse d’origine. Parfait! mais, car il ya un hic, le principal avantage demeure. Pendant leurs trois premiers mandats, les députés peuvent cotiser double. Ils toucheront ensuite une pension confortable de 1 500 euros par mois pour un mandat de cinq ans, 3 000 euros pour deux mandats, et ainsi de suite. Une pension cumulable avec leurs revenus d’activité sans aucun plafond de ressources. Plus que spécial ce régime de retraite. Et sans aucun doute au rendement le plus élevé de la planète… Dans les circonstances présentes, on pourrait qualifier ce privilège de caste, allez, osons le mot, d’obscène…