Dans son dernier billet, Bernard Lecomte observe qu’il fut un temps où les présentateurs du JT quittaient leurs fauteuils pour ceux de l’Assemblée : Dominique Baudis, Noël Mamère pour les plus connus. Aujourd’hui, c’est l’inverse, des figures de la politique chroniquent à la télé et à la radio. À l’exemple de Bachelot et Cohn-Bendit, naturellement portés sur la vulgarité. D’autres suivront ! Une illustration parfaite et définitive, s’il le fallait, de l’intrusion des médias dans la politique, et réciproquement. Ajoutons à cela aussi, pour parfaire le tableau, la longue liste des couples-pipeul peuplant les plus hautes sphères de l’Etat, à commencer par celui composé par le Président de la République, lui même, et sa compagne Valérie. De sorte que l’on peut affirmer, sans prendre la peine de lire les oeuvres complètes, et rébarbatives, de Guy Debord, que la société est bel et bien devenu un spectacle, et la politique un concentré du pouvoir des médias. Cela porte un nom: la médiacratie ! Les américains, toujours en avance et à la pointe de l’innovation, ont porté un acteur jusqu’au plus haut sommet de leur Etat, nous n’en sommes encore qu’à des journalistes-philosophe qui se prennent pour de vrais présidents. Non sans succès dans leur domaine réservé: celui de la guerre et de la conduite des armées…
On reprochait à Nicolas Sarkozy son côté » bling-bling « , et en quels termes la presse et nos humoristes le croquaient tous les matins. A la lire aujourd’hui, on se dit cependant que jamais dans l’histoire de la cinquième république, un Président n’a été autant moqué. On le surnommait » Monsieur petites blagues » rue de Solférino, c’est » Monsieur grosses bourdes » depuis qu’il est à l’Elysée ! On ne le changera pas, c’est dans sa nature ! Et cette photo censurée par l’A.F.P résume bien cette étrange personnalité. D’un côté, un irrépressible désir de prendre la vie comme une grande comédie, de l’autre, son impérieux besoin d’affirmer son autorité. Une contradiction dévastatrice quand on occupe les plus hautes responsabilités d’un Etat. D’autant que son allure et sa physionomie, qu’il ne peut hélas modifier, en accentuent, à son corps défendant, le caractère hautement comique. La normalité à ce degré d’incandescence devient quasi pathologique ; et dangereuse, surtout si on y ajoute la part d’hypocrisie naturelle à l’exercice d’un quelconque pouvoir. En prenant connaissance, aujourd’hui, de l’interview de son ex dans le Point, je me disais qu’il devrait la reprendre auprès de lui, notre Ségolène nationale. Ne dit elle pas en effet qu’elle est » un personnage sécurisant » , tout en envoyant , aussitôt dit , quelques missiles dans le propre camp de » ses amis » . Ce couple là aurait de la gueule, non ?
C’est la rentrée ! Cela fait plusieurs jours déjà que les martinets ont quitté le ciel narbonnais; ne restent que quelques hirondelles que l’on aperçoit encore le long de la plage, filant droit vers la tiédeur africaine. Sont revenus aussi les premières chauve-souris, ombres du soir venu au dessus de mes fenêtres; elles mêmes précédées de sansonnets toujours assemblés en d’épais nuages noirs … C’est la rentrée ! et, dès leurs ouvertures, les écoles sont fermées par des enseignants et des parents d’élèves en colère… C’est la rentrée ! et Hollande attend la décision d’Obama pour larguer ses missiles sur Damas, tandis que Balladur admoneste Barak de ne point assez vite les tirer… C’est la rentrée ! et des fonctionnaires réclameraient aussi, paraît -il, leur » compte pénibilité « , pendant que la CGT se prépare, comme d’habitude , à toujours manifester … C’est la rentrée ! et la polémique sur la courbe , qui tarde à s’inverser, a repris de sa vigueur et va durer jusqu’à la fin de cette année… C’est la rentrée ! et demain les nuits seront plus longues… Comme sont longs les jours qui nous séparent du retour des martinets…
Les statuaires et les fondeurs ont un bel avenir en Languedoc-Roussillon! Après les » amis fidèles » du défunt maire de Montpellier, qui statufièrent Georges Frêche comme cela se fait encore dans des pays de tradition bolchévique, ceux du passé maire de Narbonne, Hubert Mouly, en mal de culte mémoriel eux aussi , viennent de commander un » bronze « dont on ignore encore s’il sera de tête ou en pied. Je sais le goût des habitants de cette région pour la pompe, le pathos et le cérémonial, mais n’imaginais pas que certains parmi les plus impliqués dans la vie de la cité iraient jusqu’à promouvoir cette sorte d’idolâtrie municipale et politique, dont je vois bien l’usage trivialement électoral qui peut en être fait – dans les mois qui viennent, notamment . Si on ajoute à cela, qui est déjà beaucoup trop, l’esprit de chapelle toujours présent dans le coeur des hommes, le risque est en effet bien grand de voir les places de nos villes et les parvis de nos salles polyvalentes se couvrir de » marbres « , monuments, figurines et autres allégories de métal en mémoire de feux nos premiers magistrats. S’il fallait faire la preuve que la gloire et la statufication sont les seules maladies de l’homme qui ne se diagnostiquent qu’après le trépas, certains de ces zélés commanditaires ne s’y prendraient pas autrement. Pour leur repos et le nôtre, qu’on laisse donc en paix des hommes qui ne demandent plus d’autres gloires que celle de leurs âmes; du moins pour ceux qui l’ espéraient de leur vivant …
Si M. Ayrault peut espérer éviter une levée de boucliers générale à l’automne, il est cependant certain que sa réforme du financement des » retraites » ne sera pas durablement bouclée cet hiver encore. Comme les précédentes! D’abord parce qu’elle est fondée sur des hypothèses notoirement carfelues :une croissance annuelle de 1,6 % d’ici à 2020 et un niveau de chomâge de long terme à 4,5 % de la population active ( on peut rêver ! ) ; ensuite parce qu’elle ne traite que d’un tiers seulement du problème global du financement des retraites. Comme toujours, en effet , l’impasse est faite sur le déficit du régime des fonctionnaires et des régimes spéciaux (8 milliards d’euros au moins ), qui continuera donc à creuser celui de l’Etat; impasse a laquelle il faut ajouter celle des régimes de retraites complémentaires (de l’ordre de 5 milliards à l’horizon 2020), qui est renvoyée aux partenaires sociaux, priés de s’en débrouiller . Peu d’équité donc et rien de durable comme claironné dans tous les médias. A ce propos, de clairon, la posture de notre chef des armées ne craint pas le ridicule: à l’entendre en effet il disposerait des moyens et des armées d’Obama ! À mettre ainsi en relation les postures affichées sur le front social et le front syrien, on se dit que, pour notre exécutif , le premier semble autrement plus risqué que le second. Et que les coups de menton guerriers d’Hollande masquent mal son peu de courage politique quand il s’agit de mener la guerre pour retrouver de la croissance et de l’emploi…
La pluie tombait. J’étais près de la fenêtre. La rue était vide. Des feuilles mortes couvraient la chaussée, mouillées. Partager :ImprimerE-mailTweetThreadsJ’aime ça :J’aime chargement… […]
Lu ce matin dans « L’Opinion », un papier très juste d’Antoine Oberdorff. Ce qu’il décrit n’est pas une colère.C’est une convergence. Partager :ImprimerE-mailTweetThreadsJ’aime ça :J’aime […]
Premier dimanche de Hanouka.Sydney. Une plage.Plus d’un millier de Juifs réunis pour allumer la première bougie.La lumière. Les chants. Les enfants. Partager :ImprimerE-mailTweetThreadsJ’aime […]
Sur mon fil d’actus Facebook. Lu ce matin cette révélation : nous vivrions dans un « patriarcat acoustique ». Rien que ça. Quinze ans de retard, mais toujours la même ardeur pour débusquer le […]
Le mantra de Gédéon était simple, brutal : « S’il y a des problèmes avec la police, c’est parce qu’il y a des policiers. » Il en avait fait son programme. Un jour, il ferait tomber l’édifice, et son […]