Le courage est le caractère de la patience !

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Cela va faire sourire, mais ce matin, un matin froid et humide, j’ai un peu traîné sous « la couverture », ma liseuse Kindle à la main, en compagnie intellectuelle, on n’est jamais assez précis, d’Arthur. On le dépeint trop souvent sous les traits d’un personnage asocial n’aimant que la compagnie de son caniche et la bienfaisante chaleur de son poêle (comme lui, je suis frileux ! ) Ses écrits sont pourtant d’une grande sagesse; aussi j’y replonge toujours quand il fait mauvais temps ( au sens figuré, j’entends ). Et en ce moment, nous sommes abondamment servis… Ce grand solitaire, en effet, paradoxalement, a le don de me réconcilier avec la vie et mes semblables. Comme un bon cigare, l’été, en début de soirée, avec le ciel pour seul horyzon. C’est à Schopenhauer, bien sur, que je fais ici allusion; et de tous les surlignements faits en cette matinée qui me semblent « résonner » avec notre actualité, celui ci me paraît étrangement  de circonstance. Je vous le livre donc sans commentaire, tant il se suffit à lui même. « Le courage se ramène au fait que l’on affronte volontairement, à un moment donné, des maux qui vous menacent, pour éviter des maux futurs plus grands; tandis que la lâcheté fait l’opposé. Le courage est donc le caractère de la patience, qui consiste à percevoir clairement qu’il y a de plus grands maux encore que les maux présents, et qu’on pourrait se les attirer en s’y dérobant violemment ou en se défendant contre eux. Le courage serait donc une sorte de patience, et comme c’est celle-ci qui nous rend capables de privations et de sacrifices de tout genre, le courage, grâce à elle, est au moins apparenté aussi à la vertu » ( A.Schopenhauer. Ethique, droit et politique. Traduction A. Dietrich, février 1908 ) Disponible en accès libre et gratuit ici.

Etre un peu con !

 

 

 

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Ma lecture du moment sur ma Kindle : Yasmina Reza « Heureux les heureux ». Un titre qui évoque les huit Béatitudes en Saint Matthieu. Peu de cœurs purs et de miséricordieux dans ce texte. Dix huit personnages, une « société » composée de sceptiques et d’athées, sans illusion métaphysique : « Même la vie au bout d’un moment, c’est une valeur idiote. » Un univers à la Beckett ! Le nôtre. Que l’on tente de saisir hors de soi, comme sur une gondole de supermarché. Ainsi du bonheur à portée d’agence de voyages ! Cela pour en venir à ce passage de « Désolation », de la même Reza : « Être con, être un peu con, mon petit vieux, ne s’adresse pas à l’amateur de tropiques. Ne te méprends pas. J’ai toujours peur, pardonne-moi, que tu ne tires avantage d’un vocabulaire dont je ne suis pas certain que l’humour et la finesse du raccourci te parvienne. C’est même tout le contraire quand on y pense. Être un peu con, en tant que conseil, ainsi qu’il fut initialement proféré par Lionel, n’est destiné qu’aux âmes complexes. Seul le torturé, comprends-tu, c’est-à-dire, hélas, le contraire de ce que tu t’efforces d’être, en saisit la nuance fraternellement élective. On ne recommande pas à un con d’être un peu con. Ni à un insouciant (son cousin germain, entre nous). Encore moins à un heureux. S’il existe. » Etre un peu con ! C’est ce que, ce matin, je tentais d’expliquer à une connaissance rencontrée dans les Halles de Narbonne – il venait d’acheter une croisière ! En vain, les mots m’ont manqué. J’ai poursuivi mon chemin à la rencontre de mon grand père – son fantôme habite encore ces lieux ! Sans illusion sur le passage du temps…

 

 

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L’esprit des  » Barques  » …

 

 

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Résumons ! Un, le centre ville de Narbonne ( Barques et cours Mirabeau ) entièrement rénové, la précédente municipalité le souhaitait, l’actuelle l’aura réalisé. Deux, la première désirait le piétonniser, la seconde l’accomplira à la fin du chantier, cette année. Trois, en accord avec le un et le deux, uniformiser le mobilier urbain et cadrer les bistrotiers était , à l’évidence, une nécessité ; cela serait, paraît-il, décidé. Comment donc contester ces trois idées qui devraient, par le plus grand nombre, être approuvées ? Pour avoir défendu, hier, ces principes, je ne puis, aujourd’hui, que les approuver. Aussi, sur ce sujet, au fond, par tous partagé, le temps des polémiques politiques et de ses figures imposées, aussi vaines qu’improductives, me semble largement dépassé ; vient celui, à présent, pour les narbonnais, de s’approprier cet espace et de veiller à ce qu’il ne devienne pas celui de tous les excès. L’esprit d’un lieu, en effet, dépend de son usage ! Je le confesse, il me tarde, au printemps, enfin, de pouvoir l’habiter…

 

Pour Codorniou, un match compliqué !

 

 

 

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Le marché politique national obéit aux mêmes lois que les autres ; et les grandes marques ont la préférence des électeurs. Peu importe la « qualité » des produits : le produit est la marque. C’est pour l’avoir ignoré aux dernières législatives que Didier Codorniou en jouant contre son Parti a été balayé. Sur ce terrain, il ne suffit pas en effet d’être une « icône » du rugby pour emporter des trophées. En 2015, ses chances de retrouver son poste à la Région l’oblige donc à demander le maillot et le label du PS, qu’il avait ostensiblement rejeté, en passant par son adversaire le plus acharné : le capitaine de sa « fédé ». Un match compliqué où il devra déployer son art du « cadrage-débordement et du contre-pied ». Rien n’est jamais joué !…

Le bouffon de Faust.

 

 

 

 

 

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Le bouffon, dans Faust:

 

«  C’est bien, je fais grand cas du génie et de l’art :

Usez-en, mais laissez quelque chose au Hasard,

C’est l’amour, c’est la vie… on se voit, on s’enchaîne,

Qui sait comment ? La pente est douce et vous entraîne ;

Puis, sitôt qu’au bonheur on s’est cru destiné,

Le chagrin vient : voilà le roman terminé !. . .

Tenez, c’est justement ce qu’il vous faudra peindre :

Dans l’existence, ami, lancez-vous sans rien craindre ;

Tout le monde y prend part, et fait, sans le savoir,

Des choses que vous seul pourrez comprendre et voir !

Mettez un peu de vrai parmi beaucoup d’images,

D’un seul rayon de jour colorez vos nuages ;

Alors, vous êtes sûr d’avoir tout surmonté ;

Alors, votre auditoire est ému, transporté !…

Il leur faut une glace et non une peinture.

Qu’ils viennent tous les soirs y mirer leur figure :

N’oubliez pas l’amour, c’est par là seulement

Qu’on soutient la recette et l’applaudissement.

Allumez un foyer durable, où la jeunesse vienne puiser des feux et les nourrir sans cesse :

A l’homme fait ceci ne pourrait convenir,

Mais comptez sur celui qui veut le devenir. »

Faust / Goethe / Emplacement 59 sur ma Kindle