Le dernier paragraphe de l’entretien accordé par J.P Volle au Midi libre de ce jour :
« La dynamique de métropole exige un cœur métropolitain de Sète à Lunel, c’est là que ça se passe tous les jours. Montpellier a su construire une image qui permet de penser qu’elle est attractive parce qu’elle a un plus. Pour cela, il faut que les entités fonctionnent en même temps. Dans le contexte politique actuel, on ne sait plus trop. L’idée de métropole doit pouvoir relancer une mécanique de débat d’idées et de projets. Dès à présent, il faut mettre en place des systèmes de gouvernance pertinents et efficaces sur les grands équipements, les grandes infrastructures et sur le fonctionnement quotidien. Si l’on continue de penser que cela se fait naturellement et que tout ira bien, je crois au contraire que tout ira mal. Cette mécanique métropolitaine permettra au Languedoc-Roussillon de se retrouver en 2030 avec une existence reconnue. »
Que j’ai commenté, en lui rappelant, Jean Paul Volle est un vieil ami, le document de prospective réalisé fin 80, dont Roger Brunet avait assuré l’animation scientifique et moi même la coordination des travaux.
Dans « Stratégie 2000 », donc, page 19, et ici en ligne, on peut lire également , sous le titre : Deux images du Languedoc-Roussillon en France et en Europe, ceci :
« Ces deux images ne revendiquent pas l’authenticité d’une méthode scientifique. L’ambition est plus modeste : mettre en perspective certains risques et certains atouts ; mesurer l’ampleur des défis à relever.
1 – Le Scénario « prolongement des tendances actuelles »
Si les tendances constatées se prolongent sur les 15 ans à venir, dans un contexte économique international où la croissance se stabilise à son niveau actuel, et qu’aucune variable ne joue de rôle déterminant, on constatera les phénomènes suivants :
· La croissance démographique, issue d’un solde migratoire positif, la création d’emplois, principalement dans le tertiaire, et la création d’entreprises se maintiennent à un rythme élevé par rapport à la moyenne française, mais l’augmentation de la population active, corrélativement plus forte, aggrave la situation de l’emploi.
· L’essentiel de la population supplémentaire, de l’emploi et des activités se fixe sur la partie orientale du littoral. La position, déjà acquise, de l’axe Montpellier-Nîmes se renforcera inéluctablement, mais dans des conditions difficiles : ségrégation spatiale emploi/habitat, problèmes d’organisation des transports, pressions foncières et sur l’environnement…
· A cette augmentation du poids relatif de l’Est du littoral dans l’armature urbaine régionale, s’ajoute la poursuite du mouvement de retrait des activités et des hommes dans les zones de montagne et l’espace rural (PAC…). Les terres et villages « libérés » posent de redoutables problèmes de gestion : entretien, valorisation, protection etc…
En 2000-2015 les déséquilibres économiques, les divisions sociales et spatiales du Languedoc-Roussillon s’aggravent. La cohésion politique est menacée.
2 – Le scénario souhaitable
La croissance économique nationale s’établit à un rythme plus élevé. Le mouvement de décentralisation d’institutions ou d’organismes publics d’enseignement et de recherche se poursuit et s’accélère.
· La création d’emplois dans le tertiaire (du fait du maintien de la croissance démographique) et surtout la création d’emplois dans le secteur productif tendent à limiter la demande d’emploi régionale. Plus précisément, c’est le tertiaire supérieur qui connaît la croissance la plus forte et la plus rapide (chercheurs, enseignants-chercheurs…).
· Dans les nouveaux arrivants, la part des personnes âgées est un peu plus importante. Des structures d’accueils (habitats), des services, et donc des emplois particuliers (santé, sport…) sont créés
· L’allongement de la saison touristique et la commercialisation de nouveaux produits (tourisme culturel, tourisme rural…) induisent de nouveaux métiers… »
Nous sommes en 2012, et toujours, hélas, dans le premier scénario…