De la violence ordinaire, celle qui grouille sous l’épais tapis de nos habitudes…

 

   

Pour la première fois depuis de longues semaines, j’ai pu traverser le jardin de la Révolution qui jusqu’ici était fermé au public, pour les raisons que l’on sait. Comme d’habitude je suis allé directement à la « boîte à livres » pour y jeter un rapide coup d’oeil. On ne sait jamais ! Il m’est arrivé en effet d’en trouver de rares – livres – coincés entre de vieux manuels scolaires et des romans d’actualités sans intérêt. Mais la boîte en question n’était plus aujourd’hui à sa place. Du gardien-jardinier auprès duquel je me renseignai, j’appris que pendant ce « confinement » des intrus étaient passés par-dessus les grilles et l’avaient démantelée. Et que ses pieds, sa caisse et les livres qu’elle contenait avaient été dispersés dans le jardin : sous des arbres, au milieu des massifs d’arbustes, de plantes et de fleurs. Un « fait divers » pour le commun des passants d’une extrême banalité dans le quotidien de ce monde ; comme pour la voix silencieuse du bien et du mal qui pourrait en outre me faire le procès d’accorder beaucoup trop d’importance à ce vulgaire incident. Qu’importe cependant. Si je le rapporte ici, c’est qu’il me semble exprimer, sous son aspect anodin et médiocre, précisément, la « sauvagerie » consubstantielle à toute société. L’invisible, celle qui grouille sous l’épais tapis de nos habitudes ; de nos petites lâchetés aussi…

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Commentaires (1)

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    Didier

    |

    Toutes les révolutions ont commencé par la destruction du savoir, de la connaissance et de la culture. Depuis l’incendie de la bibliothèque d’Alexandrie rien n’a changé. La première victime de la guerre d’Algerie a été un instituteur

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