H… est premier vice-président d’un département rose sanitairement classé vert. Avant de revenir au pays et d’entrer concommitamment dans la carrière politique, c’est dans le syndicalisme enseignant qu’il a donné toute la mesure de ses immenses qualités pédagogiques. Mais, de ce retraité de la fonction publique d’État et actif gestionnaire d’une collectivité territoriale, ses administrés ignoraient, jusqu’à récemment, ses tout aussi vastes compétences scientifiques ; comme son incontestable expertise en virologie clinique, notamment.
Tous le soirs, à 20 heures, il tapait sur une « casserole » pour exprimer son soutien aux « personnels soignants » dont il admire encore le courage, la générosité et l’héroïsme. Nous n’entendions que lui dans le quartier. Il tenait à nous montrer de façon grandiloquente et si peu musicale, sa noblesse de coeur, son esprit de solidarité ; nous faire entendre aussi que, dans ces circonstances, nous pouvions aussi compter sur son dévouement à la cause commune, sa vaillance, son sens du sacrifice. Ce serait un « résistant », personne ne devait en douter ! Ce qu’il vient de nous prouver ce matin dans la presse en vantant la vertu des maires d’un département, pourtant classé vert, qui, n’ayant pas ouvert leurs écoles, auraient répondu, notamment, à l’angoisse des enseignants concernés. Comme à la sienne, d’ailleurs : il en dirige un syndicat.
P.S : je tiens à préciser que l’abus de café est certainement à l’origine de cette humeur matinale et que toute ressemblance, de près ou de loin, avec des personnes ou des faits existants (ou ayant existé), ne serait évidemment que pure coïncidence.
Quelle heure était-il ? Et dans quelle ville ? Tout était noir. J’allais dans une rue très étroite. Un vent glacial me brûlait le visage. Deux canettes de bière vides roulaient sur le pavé.
Mai 1981. « Changer la vie » était le titre d’un programme politique. Ce titre, je l’ai toujours trouvé stupide ; d’une grande et profonde bêtise : on ne change pas la vie comme on change d’appartement, ou d’orientation politique. Elle est, elle vient, vous change et s’en va ! indifférente aux faux publicitaires d’un quelconque pouvoir.
Tout sera hélas ! comme avant. Le confinement nous en avait jusqu’ici protégé, et j’espérais ne plus jamais lire des « tribunes » où des cohortes de tartuffes starisés font la leçon au bas peuple en lui demandant instamment de beaucoup moins consommer. Tout en se goinfrant, faut-il le préciser ? des revenus de publicités faites pour susciter le désir d’acheteurs potentiels à se conformer à leurs images et aux produits vantés. Tartuffes starisés vivant, en outre, pour la plupart d’entre eux, autant de recettes de billetteries que de subventions publiques. Tout continue donc comme avant, chez ces gens-là ; et tout cela est proprement (!) indécent..