Ils vivent dans un village du Nord. Hortons bay. Dans le Michigan. Cinq maisons. C’est l’automne. Il fait froid. Le lac est là, au bout du chemin. Les hommes boivent fort et les femmes attendent.
Liz Coates est employée chez les Smith. Elle travaille, elle regarde, elle espère. Elle est attirée par Jim Gilmore, un forgeron récemment installé en ville. C’est tout ce qu’elle peut faire. Attendre, espérer.
Il était 6h17. Seul. Dans la cuisine. Le premier café. Les fenêtres ouvertes sur un ciel nuageux. Le silence était frais.
Les martinets chassaient. Les hirondelles aussi. Plus discrètes. Elles jouaient. Un goéland cria sur un toit. Les grands arbres frémissaient à peine. Ils annonçaient un fort vent.
Une vieille femme tirait son petit chien sur la pelouse. Elle portait une robe de chambre bleue. Ses cheveux gris étaient en désordre.
Dans la rue, les feux jaunes d’une voiture de nettoyage clignotaient. Un homme en sortit. Il ramassa des cartons sur le trottoir. Les jeta dans la benne.
Une balayeuse suivit. La ville se réveillait. Les voix montaient. Le jour se levait.
Ce sont des experts en littérature. Et je n’arrive pas à les comprendre. Ils parlent un langage cryptique, de secte, sans traduction dans le discours commun. Je sais que, pour être illuminé et ne pas passer pour un barbare aux yeux de la confrérie, manquent à mon vocabulaire une demi-douzaine de néologismes de fraîche date. La mode commande. Mais peu m’importe. Je me méfie de ces primeurs langagières. Elles fleurent l’inauthenticité. Ce que j’ai à dire, je le dis le plus simplement et le plus clairement possible ; et ce que je veux entendre doit aussi m’être transmis de cette manière, en termes simples et courants. J’abomine les langages chiffrés. Ne les comprends que dans la bouche des espions. Et ils m’ont l’air d’espions de la vie, ceux qui dessèchent l’âme des mots au nom d’une science qui demain reviendra sur ce qu’elle a dit aujourd’hui, et ne fait aujourd’hui que conforter leur présomption.»
Dans le bureau du dernier étage où s’érigeait sa superbe, il s’adonnait au monologue, sourd à toute voix autre que la sienne. Ce rite singulier s’accentuait à la suite d’agapes. À quiconque osait l’interrompre, une feinte léthargie servait de bouclier. Méfiance ! Car l’instant d’accalmie à peine advenu, il resurgissait, renouant le fil de son discours interrompu.
Je pensais que c’était juste un rhume. Puis la gorge a brûlé, la tête a cogné. La fatigue est arrivée, lourde. J’avais attendu trop longtemps. Vous avez de la chance, Michel, l’infection n’a pas atteint les poumons, m’a dit Virginie. Cortisone et antibiotiques, pour finir.
Sa 19.07.2025 La Cour, encore ! Sous l’Ancien Régime, les lettrés savaient à qui plaire pour obtenir pension, protection ou brevet d’office. Molière avait Louis XIV. Boileau aussi. Et Racine finit […]
Lu 14.07.2025 Une odeur de monoï. Sur la plage, seul. Ou presque. Une brise légère, la mer calme, le silence presque parfait. Je savoure. Partager :ImprimerE-mailTweetThreadsJ’aime ça :J’aime […]
Ve 11.7.2026 Il y avait la mer, au loin. Et la chaleur d’un soir d’été à Narbonne-Plage. Quelques jours plus tôt, un incendie dramatique avait léché les portes de la ville. Plus de 2 000 hectares […]
Me 9.7.2025 J’ai vu les collines brûler sur les Hauts de Narbonne. J’ai vu les flammes sauter les crêtes. Jusqu’au bord des étangs. Partager :ImprimerE-mailTweetThreadsJ’aime ça :J’aime […]
Lu 7.7.2025 Il y a des livres qui ne cherchent pas à convaincre. Ils ne s’imposent pas. Ils s’offrent. Avec cette voix calme de ceux qui savent que tout ce qui compte ne se crie pas. […]