Contre-Regards

par Michel SANTO

Narbonne! municipales 2014 : une campagne peut en cacher une autre !

À plusieurs reprises, dans mes billets relatifs à cette campagne des municipales narbonnaise, j'ai regretté qu'il n'ait jamais été fait ne serait ce qu'allusion à la communauté d'Agglomération du Grand Narbonne et à la nécessaire compatibilité des programmes affichés au plan municipal avec les compétences de cette intercommunalité . Pour deux raisons de bon sens . La première est que nous allons élire dimanche prochain des conseillers municipaux et des conseillers communautaires en déposant le même bulletin dans l'urne ; la seconde, essentielle évidemment, parce que tous les grands programmes structurants le quotidien et l'avenir de Narbonne sont de la compétence du Grand Narbonne. On ne va pas en faire ici la liste exhaustive , mais la création , l'aménagement et le développement de zones d'activités économiques ; la collecte et le traitement des ordures ménagères; la gestion de l'eau et de l'assainissement ; les grands équipements culturels et sportifs; les transports ; l'aide aux entreprises … c'est elle, et elle seule ! De sorte que l'on peut dès à présent s'interroger sur une question occultée pendant toute cette campagne. Cette question, la voici : qu'adviendrait- il des projets annoncés par les deux derniers prétendants susceptibles de gagner dimanche – ceux qui relèvent de la compétence de l'agglomération – , si, par hypothèse, le prochain maire de Narbonne, n'était pas élu aussi à la présidence de l'Agglomération ? Jacques Bascou réélu, et le rapport des forces au niveau de l'agglomération guère modifié, sinon à la marge, la question ne se posera pas pour sa présidence au Grand Narbonne : et il l'occupe déjà ! Le risque de divergence programmatique est donc nul . La question ne mérite d'être posée en effet que dans le cas de figure où son adversaire l'emporterait … Et là , ça devient bigrement compliqué, très compliqué … Explications ! J. Bascou , même privé du fauteuil de maire, battu de peu, conserverait tout de même son mandat de conseiller communautaire et rien au plan juridique et technique ne pourrait l'empêcher, minoritaire à Narbonne, de prétendre à la Présidence du Grand Narbonne , l'obtenir et piloter les grands projets narbonnais ! De ce qu'on connaît du rapport des forces dans cette instance, où ne joue pas que le seul clivage gauche droite , j'imagine assez que ce scénario soit déjà sur la table. Si je pose cette hypothèse assez baroque, c'est pour " faire image " et bien faire comprendre qu'il n'y aura pas dimanche prochain de liens d'automaticité entre un nouvel entrant à l'hôtel de ville de Narbonne et la présidence de l'agglomération. Dans le passé à Bordeaux, la ville centre de la communauté urbaine, par exemple , son maire , Juppé, n'a pas été élu à la présidence de cette intercommunalité , c'est son opposant socialiste d'une petite commune périphérique qui l'a obtenue ! Il n'est pas besoin d'en rajouter, pour mesurer à quel point une campagne , comme un train, peut en cacher une autre …

NB : article modifié le même jour à 22 heures : l'avant avant dernière phrase a été rajoutée … afin d'être mieux compris

Narbonne! municipales 2014 : une campagne peut en cacher une autre !

Narbonne! deuxième tour : analyse à chaud du désistement de monsieur Pinet …

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Frédéric Pinet, le candidat UMP, renonce à se maintenir au second tour, la voie est donc toute dégagée pour Didier Mouly , et la situation se complique encore un peu plus pour Jacques Bascou, privé, de surcroît , du soutien explicite du Front de Gauche. Comment analyser cette décision de la tête de file de la droite républicaine et du centre ? En toute logique, la stratégie de ce parti fondée sur son intérêt à long terme, lui commandait en effet d’investir la scène locale pour ne plus être à l’avenir phagocyté et « brûlé » par Nouveau Narbonne, comme il le fut pendant tout le règne d’Hubert Mouly . Pour son candidat, il était donc tout à fait compréhensible , qu’il se maintienne, et ce quel qu’en soit, à court terme, le prix politique à payer. Cela c’est la théorie ! Et puis, et puis il y a la pratique, les conflits de personnes, les pressions de toutes sortes, le poids de décisions lourdes de conséquences , sur soi, ses amis, ses relations ; les insultes, les calomnies. Bref, tout ce que l’écosystème politique produit naturellement, si je puis dire … Cela pour dire aussi que le subjectif et le contexte jouent bien sûr un très grand rôle dans ce genre de situation. Le problème, quand même, ici, c’est d’avoir sacrifié la stratégie au profit d’un désistement tactique sans bénéfice électoral en retour. Dans une guerre de mouvement, quand on privilégie la tactique en oubliant la stratégie, on perd sur tous les plans ! De sorte que l’on peut d’ores et déjà dire, que l’on vient d’assister à un Hara Kiri politique, dont on ne mesure pas encore évidemment tous les effets, pour ce parti j’entends… et Nouveau Narbonne et le FN , à court terme, en sont à coup sûr les principaux bénéficiaires. On peut se demander enfin, et à juste titre à postériori, si , pour en arriver là, après une campagne de division comme jamais à droite , il n’était pas préférable pour une UMP si peu sûre de sa stratégie et de ses objectifs – la personne de Frédéric Pinet n’est pas en cause ici – d’organiser et d’accepter l’union d’entrée de jeu, en abandonnant toute velléité de reconquête politique sur la scène locale. Cela dit, je peux me tromper et espère le secours d’une bonne âme afin de m’en faire la convaincante démonstration – je ne plaisante pas ! Mais bon, n’ayant aucun intérêt particulier partisan à défendre dans ce débat, sinon celui de ma seule liberté d’expression – pas négociable elle – je n’insisterai pas sur ce sujet . Un dernier point toutefois sur la ventilation de ces voix qui se sont portées sur monsieur Pinet au premier tour – près de 11 % : beaucoup vont manquer, je crois ! Au final, un deuxième tour très serré dimanche, avec une dynamique plutôt défavorable à Jacques Bascou. Mais, en politique, comme en d’autres domaines rien n’est jamais acquis , ni la force ni la faiblesse …

 

La fin programmée du système Frêche à Montpellier, et ailleurs !

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La décomposition du système Frêche n’en finit pas de produire ses effets délétères sur le PS, à Montpellier en particulier. La disparition de celui qui avait fait de ce parti une machine à sa seule main afin de conquérir tous les pouvoirs passant à sa portée , n’a pas permis, malheureusement , que soit mis fin à des pratiques que, par « libéralisme bourgeois », comme l’on disait dans ma jeunesse, je ne qualifierais pas – ici en tout cas. Le couple Bourquin-Navarro suffit à les caractériser !

La justice au secours de la droite et de Sarko ?

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Le charme de ces municipales, c’est qu’on ne nous balance pas toutes les deux minutes des scoops sur les dernières affaires visant Sarkozy – si tant est qu’il y ait , un jour, une dernière … – Ça repose ! Certains pensaient que le feuilleton judiciaro-politico-médiatique le concernant – long, dur, agressif – sorti juste avant ces élections allait permettre de sauver les meubles électoraux de la maison PS , c’est rapé ! Mieux, tous les élus qui ont eu affaire à la justice, à droite, ont été réinstallés dans leurs fauteuils, dès le premier tour : les Balkany, Copé, Woerth etc… Comme si, par un paradoxal miracle, elle était devenue le meilleur agent électoral de ceux qu’elle poursuit de son glaive. De quoi laisser espérer Sarko, en embuscade, et désespérer les juges à ses trousses …

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