Tous les jours, je la vois passer sous ma fenêtre. Tous les jours et en toute saison , par tous les temps. Elle s’aide d’une canne : son corps l’entraîne irresistiblement vers le sol. Tous les jours, je la vois s’en aller faire ses courses, ou en revenir. Son sac, trop grand, effleure la chaussée.Trop grand, et trop lourd parfois, me dit-elle, quand je la trouve assise sur un banc , devant ma porte… Dimanche, infatigable et obstinée, c’est dans le cœur des halles que je l’ai trouvée au milieu de badauds et d’acheteurs pressés. « Sale temps ! quel vent ! ». Elle m’a détaillé ses achats d’une voix enrouée, pour me quitter ensuite et ouvrir un passage dans la foule affairée, sa canne pointée comme une épée. Un peu plus loin , elle s’est retournée, un petit sourire aux lèvres : « 102 ans quand même ! » Madame Serres, ma voisine, puisqu’il s’agit d’elle, a en effet 102 ans. À n’y pas croire, et pourtant ! Bon et nombreux autres bons dimanches, Madame …
Je lis dans la presse narbonnaise que l’association « Anticor 11 », présidée par Jean Marc Alric, propose à la signature de tous les candidats aux prochaines élections municipales de Narbonne une « charte éthique »; une démarche engagée au niveau national par toutes les associations locales labellisées par « Anticor », leur maison mère . On ne peut donc reprocher à ce seul président cette initiative . C’est donc sur un plan plus général que j’entends en contester ses présupposés et principes éthiques, justement ; en courant le risque de me faire traiter d’éternel rabat joie ou d’incorrigible donneur de leçon … La première raison qui me viens spontanément à l’esprit est que la signature de cette « Charte éthique » placerait , de fait, ses signataires en position de présumés coupables de corruption ; ce qui, à mon sens en tout cas , constitue une atteinte implicite, et à priori, grave et infondée, à la dignité, comme à la probité d’élus dont l’immense majorité d’entre eux exercent leur mandat dans la stricte légalité. Une présomption de corruption qui, de surcroît, court hélas les réseaux sociaux et les bistrots et qui , par les temps mauvais qui courent, alimente des pulsions et des passions peu propices à des comportements et des choix électoraux… raisonnés. La deuxième tient au fait que le contenu de cette charte déborde largement le cadre de la loi et installe , de fait , cette « association » en situation de contraindre l’action des élus et d’ainsi exercer un véritable contrôle d’opportunité sur leurs décisions ; alors même que ce contrôle relève du seul pouvoir des représentants de l’Etat. Enfin et surtout, une « association », quelles que soient ses motivations, ne peut s’autodésigner ( au nom de quel magistère moral ? ) en centre de « tri » éthique quasi officiel afin de départager les candidats à la direction des affaires municipales entre ceux qui seraient « éthiquement corrects » et ceux qui ne le seraient pas ; en démocratie ce jugement n’appartient en effet qu’aux seuls électeurs, libres et informés sur les personnes et les programmes présentés à leurs suffrages. J’ajoute enfin, pour terminer, que ce genre d’initiative pousse paradoxalement à une forme d’hypocrisie généralisée en cela qu’elle peut amener tous les candidats à signer ce genre de « charte », sans qu’aucune garantie ne contraigne le vainqueur à l’appliquer; et les vaincus d’avoir dans leur opposition un comportement et « une parole » éthiquement irréprochables… Pour toutes ces raisons, qui peuvent ne pas être les leurs, mais peu importe, je comprendrais mal qu’un maire sortant ou un candidat à sa succession signent un tel document…
Hier, un ami journaliste s’indignait d’une remarque de Michel Houellebecq, que je lis en ce moment ( La carte et le territoire ), mise en ligne sur ma page Facebook : « Comment est-ce que vous voudriez rencontrer quelqu’un qui travaille pour Marianne ou Le Parisien sans être pris d’une envie de dégueuler immédiate ? La presse est quand même d’une stupidité et d’un conformisme insupportables, vous ne trouvez pas ? » . C’est surtout cette dernière phrase que je voulais mettre en évidence. Et comme pour la confirmer en direct, tombaient en rafales, quelques minutes après, sur nos écrans d’ordinateur, les flash d’infos et les titres des quotidiens en ligne annonçant, tous avec à peu près les mêmes mots, la baisse du chômage !!! … Je me frotte les yeux et me gratte les oreilles, d’abord, et puis finis par comprendre que Michel Houellebecq est finalement largement en dessous de la réalité. Conformisme et stupidité, sans doute, mais pire dans le cas d’espèce : désinformation, indécence et mépris envers ceux qui s’intéressent à l’actualité sociale et politique comme aux chômeurs toutes catégories confondues. Et qu’on ne me dise pas que le temps manquait pour dire la vérité, s’il y en à une, des chiffres; un seul clic suffisait sur le siteEmploi.gouv.fr. On y lit deux phrases : « Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A s’établit à 3 275 200 en France métropolitaine fin octobre 2013. Ce nombre est en baisse par rapport à la fin septembre 2013 (-0,6 %, soit -20 500). Sur un an, il croît de 6,0 %. Au total, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégories A, B, C s’établit à 4 883 000 en France métropolitaine fin octobre 2013 (5 182 500 en France y compris Dom). Ce nombre est en hausse de 0,8 % (+39 600) au mois d’octobre. Sur un an, il augmente de 6,8 %. » Hausse donc de 0,8% en octobre et non baisse ! C’est clair, net : impossible de faire une erreur d’interprétation ! Décidément oui , La presse est d’une stupidité et d’un conformisme insupportables, vous ne trouvez pas ? Et elle voudrait qu’on la respecte et la prenne au sérieux …
Séisme dans le monde germano-pratin ! Libération serait au bord de la faillite et Demorand sur un fauteuil éjectable. Plus de 80% de son personnel rejette son plan d’économies sur la masse salariale et réclame sans délai son débarquement . Mais ces militants du journalisme Bobochic-Bobogenre et leur capitaine n’ont qu’à s’en prendre qu’à eux-mêmes. Après tout, ils ont tué leur profitable vache à lait : Sarkozy, pour un Hollande qui mollement les tue à petit feu ! Comme on ne les voit pas réclamer le retour de Sarko pour sauver leurs plumes et que celui de SOS Racisme ne peut plus les sortir de la mouise, autant le dire plus crument : c’est cuit, y’a plus de biscuits ! C’est ainsi que le Libération de Demorand fut !…
Le film « La Marche » sort sur les écrans mercredi 27 novembre et son producteur, Hugo Sélignac, précise apporter son soutien à la chanson qui l’accompagne; chanson qui dans un couplet « réclame un autodafé contre ces chiens » du journal satirique Charlie Hebdo et promeut les « filles voilées , qui seraient plus jolies que les filles fardées ». Une chanson composée et interprétée par une dizaine de rappeurs renommés, dont Akhenaton, Disiz, Kool Shen et Nekfeu, qui bénéficie de surcroît des éléments sonores du film , de la typographie de la pochette et de l’affiche du film , comme autant d’arguments publicitaires en sa faveur. Hasard du calendrier, évidemment, chanson et film sortent trois jours avant l’appel à marcher , aussi , lancé par les grandes associations antiracistes et les centrales syndicales , pour faire » barrage au racisme » et dénoncer » la déferlante raciste « . Nul n’est sensé ignorer en effet que le KKK rode dans nos campagnes et que le « mufle hideux du fascisme » se pointe à l’horizon des prochaines échéances électorales. Soyons sérieux ! Que le populisme, notamment de droite , et ses thèmes de prédilection (nationalisme, xénophobie, racisme…) soit en progression dans tous les pays européens , c’est incontestable; comme il est tout aussi incontestable que son instrumentalisation politicienne est devenue le coeur d’une bataille idéologique typiquement française. L’enjeu ? en faire la seule question politique du quinquennat, la seule ligne de partage des prochaines élections afin de ressouder une gauche détenant tous les pouvoirs , mais divisée sur le fond, et amalgamer toute l’opposition de droite , ou la diviser, dans un ensemble caractérisé comme culturellement maléfique. Rien que de très classique dans une « guerre » politique , même en démocratie, où les principes et les valeurs sont manipulés au gré des circonstances, et tous les coups permis pour conquérir ou conserver le pouvoir. Cela dit, je n’ai rien contre ce film, que je n’ai pas vu, ni contre cette marche du 30 novembre, qui l’accompagnera. Mais qui dira ce qui se cache derrière cette chanson, qui en fait la promotion et dans quel but ? Et qui, à tout le moins, en dénoncera clairement l’orientation islamophile et conservatrice ?…
Ve 24.1.2025 Chaque mardi et mercredi, une atmosphère singulière flotte dans les allées de ce magasin à libre-service. Loin de l’agitation habituelle des fins de semaine, elles ne sont empruntées que […]
Me 22.1.2025 Cinéma. Dimanche, à 15 heures, ai vu, au Théâtre + Cinéma – scène nationale Grand Narbonne, le dernier film de Walter Salles : Je suis toujours là. Un grand film qui m’a incité à […]