Contre-Regards

par Michel SANTO

Aller retour Narbonne Artiès

On rentre d’un bref séjour à Artiès, un hameau près duquel se trouve la maison de mes arrières grands parents maternel. Une maison à flanc de montagne posée sur un rocher qui lui sert de plancher. Ma mère m’accompagnait. Elle y est née dans cette maison loin de tout. Elle y a vécu aussi jusqu’à l’âge de 12 ans pour ensuite la quitter et rejoindre sa mère installée à Narbonne. Ce fut un crève cœur. Malgré l’immense misère dans laquelle elle vivait et son état de bâtarde, comme on disait alors, elle baignait dans l’amour de ses grands parents. Jamais elle n’a voulu ou pu demander le nom de son père biologique que tout ce petit monde de cette petite vallée de l’Ariège sans doute connaissait. Cette vérité, je ne l’ai apprise qu’à un âge très avancé. Et, très secrètement, j’espérais que revenant à 84 ans sur les lieux de son enfance elle m’en dirait un peu plus sur cette histoire et ce fantôme qui l’habite toujours. Comme il m’habite à présent pour des raisons que j’ignore. Est-ce un hasard si, plus tard, elle s’est unie  à  un jeune espagnol de Cox orphelin de mère et  confié par son père à ses oncles et tantes ? Je ne le crois pas lui disais-je tout en évitant son regard.

Sur la route du retour, des feux rouges qui s’allument à l’arrière de bolides à la vue d’un panneau signalant un radar. Des bolides qui ralentissent soudain et qui, la zone dangereuse dépassée,recommencent à foncer. Leur suppression passionne les chauffards et les bistrots.Et une soixantaine d’élus UMP qui militent pour le maintien  d’un dispositif d’une hypocrisie absolue. Un spectacle qui donne une très belle idée de la nature humaine : dissimulation, lâcheté et mensonge.

Il n’y pas de miroir pour l’esprit.

   

 

Mes pages: Celle ci de Bathazar Gracian, dans  » L’homme de Cour « . Toujours et encore…

 

LXXXIX. Connaître parfaitement son génie, son esprit, son cœur, et ses passions.

L’on ne saurait être maître de soi-même que l’on ne se connaisse à fond. Il y a des miroirs pour le visage, mais il n’y en a point pour l’esprit. Il y faut donc suppléer par une sérieuse réflexion sur soi-même. Quand l’image extérieure s’échappera, que l’intérieure la retienne et la corrige. Mesure tes forces et ton adresse avant que de rien entreprendre ; connais ton activité pour t’engager ; sonde ton fonds, et sache où peut aller ta capacité pour toutes choses.

L’indignation de B.H.L.

 

Bernard-Henri Lévy : «  J’en veux, ce matin, au juge américain qui, en le (DSK) livrant à la foule des chasseurs d’images qui attendaient devant le commissariat de Harlem, a fait semblant de penser qu’il était un justiciable comme un autre. » A fait semblant de penser ? Voilà qui est dit dans la bouche de cet éminent représentant de la gauche mondaine. Un contresens qui projette sur le juge américain la vérité masquée de tous les « BHL » du monde : « Il n’y a pas d’égalité devant la justice ». Où va-t-on en effet si les puissants sont mis au même niveau que les pauvres ?

 

Eléments d’un langage refoulé.

 

Dimanche : « Ce n’est pas le Dominique que je connais. C’est un complot. Il doit être présumé innocent ! »

Lundi : « C’est un séducteur, un dragueur. On lui a tendu un piège. Il doit être présumé innocent !

Mardi : « C’est un séducteur impénitent, un dragueur compulsif, souvent lourd et pressant, parfois à la limite du harcèlement, et très porté sur le sexe…C’est une conspiration. »

Dans cette unanimité politico-médiatique, la seule position équilibrée, dès lundi, est venue de Cécile Duflot : « la justice pour la jeune femme qui a porté plainte pour des faits qui, s’ils sont avérés, sont très graves. La justice pour Dominique Strauss Kahn qui bénéficie de la présomption d’innocence ».

Mercredi : Ou plutôt depuis hier soir seulement, un timide rééquilibrage s’opère en direction de la présumée victime.

Trop tard ! Le parti du Bien et de la Vertu est mis à nu par l’explosion en plein vol de son « candidat » naturel,la presse et les médias vilipendés pour leur complaisance,et la classe politique toute entière accusée de complicité.

Le New York Times,lui,face aux critiques françaises sur le traitement fait à DSK par la justice américaine,pose une seule question : « Si cette affaire s’était produite en France,que ce serait-il passé ? ». On imagine d’ici un commissaire du premier arrondissement de Paris dans ce genre de situation ! Et on étouffe de rire…

ll est des moments qui révèlent le refoulé de notre arrogance nationale. Celui d’un pays qui n’en peu plus de masquer sous une rhétorique républicaine et sociale des mœurs et des pratiques politiques d’ancien régime.   

 

 

L’offense aux Rois de Majorque.

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Une image, une seule pour symboliser l’arrogante vulgarité du  » politique « . Sa paranoïa! Il paraît même que cet emplâtre est éclairé la nuit par trois grands projecteurs.Un comble! Ainsi va l’histoire qui du Palais des Rois de Majorque en fait désormais celui d’un Roitelet de Conseil Général. On n’arrête pas le progès! celui de la bêtise et de la laideur.